La mine de Turow, sujet de discorde environnementale entre la Pologne et la République tchèque

© Photo Pixabay / hangelaMine de charbon
Mine de charbon - Sputnik Afrique, 1920, 27.10.2021
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Entre la République tchèque et la Pologne, le ton monte après le refus de Varsovie de fermer la mine de charbon de Turow, dans le sud du pays à la frontière avec la Tchéquie, et le rejet du jugement de la Cour de justice de l’Union européenne qui prend fait et cause pour Prague.
Devenue ces dernières années l’un des principaux sujets de discorde environnementale entre les deux pays, la mine de lignite est le principal fournisseur d’électricité pour une partie de la population du sud polonais, mais cause des dommages "graves potentiellement irréversibles", aux habitants de la région, selon les autorités tchèques. Parmi ses conséquences négatives critiquées par Prague figurent une faible alimentation en eau potable des communes voisines tchèques, la baisse du niveau des eaux souterraines, ou encore la pollution sonore et de l’air. Selon des experts tchèques, le lignite, étant riche en sulfure, provoque des pollutions responsables de pluies acides, précisant que le lignite est un combustible fossile non renouvelable qui, lors de sa combustion et ce au même titre que le pétrole ou le gaz naturel d'extraction, rejette du dioxyde de carbone.
Constatant que la Pologne ne compte pas fermer la mine de Turow, la Tchéquie a saisi la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) qui a ordonné, en mai dernier, l’arrêt de la mine.
Face au refus de Varsovie d’exécuter l’arrêt de la CJUE, cette dernière a condamné, le 24 septembre dernier, la Pologne à une amende journalière de 500.000 euros, faute d’avoir stoppé l’extraction dans la gigantesque mine à ciel ouvert de lignite de Turow. Pour les écologistes, ce type de mines est aussi source de radon (élément chimique) et de descendants radioactifs du radon, impliqués dans la genèse de nombreux cancers des poumons. Les travailleurs y sont plus exposés dans le cas de mines souterraines et les taux peuvent fortement varier selon les lieux et moments, précisent-ils. Le gouvernement ultraconservateur polonais, qui a déjà des démêlés avec la CJUE à propos de l’État de droit en Pologne, a rejeté le jugement et s’en prend à son homologue tchèque qu'il accuse de se comporter "absolument sans bonne volonté".
La presse polonaise explique le refus de Varsovie de fermer la mine de Turow par la crainte du gouvernement de mettre en danger l'approvisionnement en énergie de la Pologne, ajoutant que le chef du gouvernement se veut rassurant, promettant d’ouvrir un dialogue avec les autorités tchèques sur la question.
Les Tchèques affirment que la mine de lignite, qui se trouve du côté polonais de la frontière commune des deux États, contamine l'eau en République tchèque, tandis que les Polonais soutiennent qu'ils en dépendent pour leur électricité, au moment où les écologistes appellent à la fermeture immédiate de la mine de Turow, qui depuis une vingtaine d’années, porte des préjudices aux habitants de la région. Ces derniers évoquent des problèmes liés au niveau d’eau qui baisse, aux bruits assourdissants et à la poussière qui se répand sur les villages avoisinants. La Pologne est au 2e rang européen et au 9e mondial pour la production de charbon et lignite en 2019 avec 1,4 pc de la production mondiale, derrière l'Allemagne 1,7 pc.
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