Un député abkhaze ouvre le feu devant le siège du Parlement

© Photo Pixabay / WolfBlur / PistoletUne arme à feu (image d'illustration)
Une arme à feu (image d'illustration) - Sputnik Afrique, 1920, 13.11.2021
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Dans la république caucasienne d'Abkhazie, un troisième cas de tirs en l’air menaçants réalisés par un député a eu lieu en l’espace de deux mois dans le centre de la capitale. Bien qu’ayant été une tradition dans le Caucase depuis des siècles, l'habitude de tirer en l'air dans les lieux publics est aujourd’hui condamnable.
Le député Valery Agrba a ouvert le feu jeudi dernier devant le bâtiment administratif du Parlement de la république caucasienne d'Abkhazie. Une vidéo de la scène a été diffusée sur Internet.
Le parquet a ouvert une enquête, a fait savoir à la télévision nationale le procureur de la ville de Soukhoumi, la capitale.
Selon le procureur, le 11 novembre à 17h50, alors que la journée de travail n'était pas encore terminée, sur le parking de service adjacent à un bâtiment administratif du Parlement abkhaze, le député Valery Agrba, en compagnie de trois autres parlementaires, a réalisé trois tirs de pistolet en l'air.

Des députés qui aiment tirer

Il s'agit du troisième cas de tir par un député au centre de cette ville depuis moins de deux mois.
Le 30 septembre au soir, le député Garry Kokaïa a tiré au pistolet sur le quai de Soukhoumi à proximité du restaurant dans lequel se trouvaient les Présidents de l'Abkhazie et de l'Ossétie du Sud, républiques qui avaient toutes les deux fait sécession de la Géorgie en 1992. Les chefs d'État y célébraient la victoire de la guerre abkhazo-géorgienne de 1992-1993 et la Journée de l'indépendance. M.Kokaïa a opposé une résistance aux forces de l'ordre arrivées sur les lieux.
En outre, dans la nuit du 30 septembre au 1er octobre, un autre député, Almaskhan Ardzinba, a ouvert le feu avec un Kalachnikov illégalement achetée devant le siège du ministère de l'Intérieur.
Ces deux députés accompagnaient Valery Agrba jeudi lors du dernier épisode de tir.

Les tirs en l’air dans le Caucase

La tradition de tirer en l'air existe dans le Caucase, par exemple dans les républiques russes de Tchétchénie ou du Daghestan, depuis le XVIe siècle, mais il s'agit d'un rite lié aux noces, et symbolisait initialement la protection contre le mauvais œil. Puis, à la fin du XIXe et au début du XXe siècle, lorsque les armes à feu étaient très répandues, saluer avec des tirs est devenu une tradition.
Un homme pouvait aussi tirer en l'air en répétant à trois reprises le mot "talaq" pour marquer le divorce avec sa femme. Mais à l'heure actuelle, tirer dans les lieux publics est un acte condamnable passible d’une amende, bien que la tradition de tirer lors des mariages persiste, surtout dans les villages éloignés du Caucase.
La République d'Abkhazie est un État partiellement reconnu situé entre les montagnes du Caucase et les bords de la mer Noire qui a déclaré son indépendance de la Géorgie en 1992. Son indépendance n’a, à ce jour, été reconnue que par sept États: la Russie, le Nicaragua, le Venezuela, Nauru, les Tuvalu, le Vanuatu et la Syrie. Le Vanuatu et les Tuvalu se sont toutefois rétractés par la suite. Pour l'Onu, l’Abkhazie fait partie de la Géorgie, pour laquelle elle constitue la République autonome d'Abkhazie.
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