Moscou confirme un tir d’arme antisatellite mais réfute toute menace concernant les débris

© Sputnik . Roscoscmos / Accéder à la base multimédiaLe module scientifique russe Nauka s'arrime à l'ISS, le 29 juillet 2021
Le module scientifique russe Nauka s'arrime à l'ISS, le 29 juillet 2021  - Sputnik Afrique, 1920, 16.11.2021
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Confirmant le test réussi d’une arme antisatellite, la Défense russe a également réfuté toute menace que pourraient représenter les débris. Visée par diverses accusations, elle a rappelé que Washington testait lui aussi ses armes spatiales tout en refusant de signer un acte encadrant le déploiement d’armes dans l’espace.
Au lendemain de l’apparition de débris de satellites sur la trajectoire de l’ISS, le ministre russe de la Défense a confirmé que la Russie avait réussi le tir d’essai d’un missile antisatellite.

"En effet, nous avons testé avec succès un système [d’armes, ndlr] prometteur. Un ancien satellite a été frappé avec précision", a déclaré Sergueï Choïgou ce 16 novembre aux journalistes lors d’une visite de travail dans le district militaire ouest.

Et d’ajouter: "Ses débris ne représentent aucune menace pour les activités spatiales". Le ministre n’a pas donné d’autres détails.
Cette déclaration est survenue peu après que le ministère russe de la Défense a reconnu avoir détruit le satellite soviétique Tsélina-D, en orbite depuis 1982.
"Les États-Unis savent très bien que ces débris n’ont représenté aucune menace et ne pourront menacer ni les stations orbitales, ni l’activité et les appareils spatiaux, compte tenu du temps des tests et des paramètres de l’orbite", a indiqué l’institution.

L’incident

Le 15 novembre, deux cosmonautes et un astronaute se sont réfugiés d’urgence dans le vaisseau Soyouz en raison du passage de débris spatiaux à proximité de la Station spatiale internationale (ISS), a fait savoir l’agence spatiale russe Roscosmos. Ils ont été contraints de répéter la manœuvre 1h30 plus tard.
L’autre partie de l’équipage s’est rendue dans le vaisseau Crew Dragon. Aucun signe de collision n’a été rapporté.

Accusations américaines

Le département d’État américain a ensuite rapporté qu’il s’agissait de débris de satellite générés suite au test d’une arme antisatellite russe, accusant la Russie d’avoir mis l’ISS en péril.
Selon les évaluations de l’USAF Force Space Command, il est question d’environ 1.500 fragments susceptibles d’être surveillés, qui se sont formés après la destruction du satellite Kosmos-1408, le second nom de l’appareil susmentionné Tsélina-D, précise Roscosmos.
Le Pentagone estime par ailleurs que les armes antisatellites mises au point par la Russie menacent les États-Unis, mettant en valeur l’importance de définir des normes d’exploration de l’espace.

La Russie rétorque

Ces accusations ont été réfutées et qualifiées d’"hypocrites" par la Défense russe, notamment les appels américains à élaborer des normes universelles dont la communauté internationale pourrait se servir lors d’exploration de l’espace spatial, et ce alors que Moscou appelle Washington et d’autres pays actifs dans l’espace depuis 40 ans à signer un accord de prévention de déploiement des armes. Diverses versions du projet d’accord ont été déposées aux Nations unies, mais bloquées par les États-Unis et ses alliés.
"Washington dit ouvertement qu’il ne veut être soumis à aucun engagement dans l’espace. D’ailleurs, les États-Unis ont adopté en 2020 une nouvelle stratégie spatiale qui vise entre autres la création d’un avantage militaire intégré dans l’espace", a souligné l’institution russe.
Enfin, le Pentagone se penche sur la conception d’armements de combat, dont de drones, et procède à des tests d’armes dans l’espace, a ajouté la Défense russe.
Le ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov s’est également élevé contre les allégations américaines qui présentent la Russie comme une menace pour la paix dans l’espace. Selon lui, ces critiques ne reposent sur aucun fait tangible.
"Dire que la Fédération de Russie représente un risque pour une exploitation pacifique de l'espace est pour le moins hypocrite. Aucun fait ne va en ce sens", a-t-il déclaré à la presse.
Le chef de la diplomatie russe a aussi appelé les grandes puissances à discuter de la course aux armements spatiaux.

La communauté internationale critique les essais

Pour le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, il s’agit d’un "acte irresponsable de la part de la Russie", prouvant, selon lui, qu’elle développe de nouveaux systèmes d’armement.
Sans désigner la Russie, la ministre française des Armées, Florence Parly, a noté sur Twitter que "les saccageurs de l’Espace ont une responsabilité accablante en générant des débris qui polluent et mettent nos astronautes et satellites en danger".
Cet essai a également été condamné par un porte-parole du gouvernement britannique ayant exhorté la Russie à rejoindre les discussions sous l'égide des Nations unies visant à promouvoir un comportement "responsable" dans l'espace.
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