Où se trouvent les 1.200 km de murs anti-migrants dans l’UE?

© REUTERS / MON / HandoutDes centaines de migrants à la frontière entre la Biélorussie et la Pologne
Des centaines de migrants à la frontière entre la Biélorussie et la Pologne - Sputnik Afrique, 1920, 21.11.2021
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En divers endroits de l’Union européenne se trouvent 11 murs anti-migrants, selon un rapport. La barrière de près de 180 km que la Pologne compte ériger à sa frontière avec la Biélorussie s’ajouterait donc à près de 1.200 km déjà existants sur le sol européen.
Le cas de la Pologne, qui souhaite ériger un mur anti-migrants à sa frontière avec la Biélorussie, où les clandestins se massent depuis l’été, n’est pas unique dans l’Union européenne. Un rapport de trois centres de recherche européens fait état de 11 murs anti-migrants dans différents pays de l’UE.
"Il y a environ 1.200 km de murs dans l’Union européenne", confirme à BFM TV le spécialiste des questions européennes Patrick Martin-Genier.

Où sont ces murs anti-migrants dans l’UE?

Si, dans la plupart des cas, ces murs sont construits aux frontières extérieures, à trois endroits, elles sont érigées entre deux pays de l’UE.
Ainsi, au nord du Maroc se trouvent les deux clôtures les plus anciennes, les barrières de Melilla et de Ceuta, la première ayant été érigée en 1998, la deuxième en 2000. Alors que des migrants en provenance d’Afrique tentent de traverser cette frontière terrestre avec l’Union européenne, la barrière sert à lutter contre l’immigration illégale et la contrebande.
En 2015, deux murs ont été construits par la Hongrie à ses frontières avec la Serbie et la Croatie.
Le Royaume-Uni a financé en 2016 la construction d’un mur afin de réprimer l’intrusion clandestine de migrants dans des camions depuis le sol français via le Pas-de-Calais.
En été 2020, la construction d’un mur entre la Grèce et la Turquie s’est achevée.
En outre, il y a un mois, quelques pays européens, dont la Pologne, l’Autriche, la Hongrie et la Grèce, ont adressé à Bruxelles une lettre commune où ils demandent des financements pour les barrières anti-migrants. Or, la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen a refusé la lettre.
Quant aux intentions de Varsovie, qui veut lancer la construction d’un mur de 180 km mi-décembre, Mme Von der Leyen a estimé que l’UE ne financerait pas "des barbelés et des murs". La professeur de science politique à Sciences Po Aix Dorota Dakowska a pointé pour Franceinfo "des dissensions" à cet égard au sein de l’UE, le président du Conseil européen, Charles Michel, soutenant l’initiative de la Pologne.

Qu’en pense la France?

En ce qui concerne la position de la France vis-à-vis des projets de la Pologne, les avis au sein du gouvernement divergent.
"La fermeté de la défense des frontières est la meilleure garantie contre la remontée des extrêmes", a jugé sur LCI le ministre des Finances Bruno Le Maire, estimant que la Pologne a le "droit de protéger sa frontière" en tant qu’État souverain.
Alors que le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal a estimé que la France était "en solidarité" avec la Pologne, le secrétaire d’État chargé des Affaires européennes, Clément Beaune, a exprimé un autre avis sur France 2:

"Je suis pour une Europe qui n’a aucune naïveté et qui tient ses frontières et je plaide pour qu'en Pologne, on déploie la police des frontières pour aider. […] Je ne suis pas pour une Europe qui se hérisse de barbelés ou se couvre de murs".

Un mur ou "une passoire"?

Si l’ex-commissaire européen Michel Barnier a eu recours, sur BFM TV, au terme "passoire" pour qualifier ce phénomène des murs anti-migrants, Patrick Martin-Grenier a lancé toujours sur la même antenne:
"Il n’y a pas de passoire car il y a des contrôles. Il y a 447 millions d'habitants dans l'Union européenne et seulement 23 millions de citoyens étrangers."
"Le territoire, par essence, n'est pas muré", analyse pour sa part Amien Simonneau, maître de conférences à l'Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco) auprès de la même chaîne de télévision. "Contrôler les mobilités est un enjeu pour les États depuis leur création au XVIIe siècle. Il y a eu plusieurs mécanismes au cours de l'Histoire: par exemple, au XIXe siècle, on a inventé le passeport. C’est un défi permanent."
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