La Commission européenne prie ses fonctionnaires d’éviter le mot "Noël" et les noms chrétiens

© Sputnik . Alexeï Vetsvitski  / Accéder à la base multimédiaSiège de la Commission européenne, Bruxelles
Siège de la Commission européenne, Bruxelles - Sputnik Afrique, 1920, 30.11.2021
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La volonté de faire respecter la diversité au sein de l’UE a poussé la Commission européenne à lancer un guide interne sur la communication inclusive pour que ses fonctionnaires montrent l’exemple au reste de la population.
Estimant qu’égalité et non-discrimination sont des valeurs fondamentales de l'UE, la Commission européenne a décidé d’apprendre à ses fonctionnaires à parler correctement et à respecter la diversité dans leur langage. Pour ce faire, elle a lancé fin octobre un guide interne sur la communication inclusive dont le quotidien italien Giornale a pris connaissance.
Comme l'écrit la commissaire à l'Égalité Helena Dalli dans son avant-propos, "Nous devons toujours offrir une communication inclusive, garantissant ainsi que tout le monde est apprécié et reconnu dans tous nos documents, sans distinction de sexe, de race ou d'origine ethnique, de religion ou de croyance, d'âge ou d'orientation sexuelle".
À ces fins, la Commission européenne demande à ses employés de respecter certaines règles lorsqu’ils communiquent au nom de l’institution, quelle que soit leur situation ou leur position personnelle. Par exemple, la commission exhorte à ne jamais utiliser de noms genrés tels que "workmen" et "policemen" (ouvriers, policiers). Il est également demandé de dire "le feu est la plus grande invention de l'humanité" au lieu de "le feu est la plus grande invention de l'homme".
Par ailleurs, la commission interdit d'organiser des réunions avec des personnes d’un seul genre et prie d’éviter l’expression "Mesdames et Messieurs" pour lui préférer celles plus neutres "chers collègues" et "chers participants".
Pas de "colonisation" vers Mars
Un chapitre particulier porte sur les "cultures, modes de vie ou croyances". La Commission européenne invite à "éviter de considérer que tout le monde est chrétien" donc "tout le monde ne célèbre pas les vacances de Noël". Pour cette raison, il est préférable de dire "la période des vacances peut être stressante" ou d’utiliser une phrase qui comprend "pour ceux qui célèbrent Noël, Hanoucca" au lieu de "la période de Noël peut être stressante".
Toujours d’après le document, il ne faut pas choisir seulement des noms qui appartiennent généralement à une religion. Il faut donc préférer la phrase "Malika et Julio forment un couple international" à celle "Maria et John forment un couple international".
Enfin, la commission prie ses fonctionnaires d’être conscients des connotations négatives de termes tels que "colonisation" ou "colonie", même s’il s’agit d’autres planètes. C’est pourquoi il ne faut pas dire "colonisation de Mars", mais "l’envoi d’humains sur Mars".
Une campagne controversée
Une autre initiative des autorités européennes visant à promouvoir les valeurs de diversité a récemment provoqué de vives critiques en France. En effet, le 28 octobre, le Conseil de l’Europe a lancé dans le cadre du Programme pour l'inclusion et la lutte contre les discriminations une campagne sur "la liberté dans le voile" qui proposait des portraits de plusieurs jeunes femmes voilées sur une seule moitié de l'image. "La beauté est dans la diversité, comme la liberté est dans le hijab", disait son slogan.
Passée dans un premier temps relativement inaperçue, la campagne a fini par déclencher l'indignation ou l'incompréhension d'une bonne partie de la classe politique du pays. Si Éric Zemmour a fustigé un "djihad publicitaire", l’eurodéputé François-Xavier Bellamy (LR) a dénoncé une "dérive très grave" des institutions européennes gangrenées selon lui par les lobbys islamistes. La campagne a été finalement retirée le 2 novembre, mais a continué à faire polémique en France.
Dans son enquête du 14 novembre, Marianne indique que cette campagne publicitaire puise son origine dans le Forum des organisations européennes musulmanes de jeunes et d'étudiants (Femyso), organisation qui, selon le média, a "des liens avec la mouvance fondamentaliste des Frères musulmans", ce que Femyso nie. D’après l'hebdomadaire, depuis 2014, Femyso a touché de la part de la Commission européenne et du Conseil de l'Europe "plusieurs dizaines de milliers d'euros de subventions".
Le 17 novembre, Helena Dalli, commissaire européenne à l'Égalité, a rencontré les dirigeants de Femyso pour une discussion sur la "situation des jeunes musulmans en Europe et les défis rencontrés en raison des stéréotypes, des discriminations et de la haine". Une rencontre qui a étonné la ministre déléguée chargée de la Citoyenneté Marlène Schiappa qui a qualifié l’organisation de "faux-nez de l'islamisme", l’accusant de tenir "des propos agressifs vis-à-vis de la France".
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