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Médias et personnalités furieux de l'utilisation de leurs images dans le clip de Zemmour

© Photo Pixabay / geraltUne lentille
Une lentille - Sputnik Afrique, 1920, 30.11.2021
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Médias audiovisuels et personnalités ont fustigé mardi 30 novembre l'utilisation de leur image par Éric Zemmour, lors de son annonce de candidature à l'élection présidentielle, diffusée sur sa chaîne YouTube, certains menaçant le polémiste d'extrême droite de poursuites judiciaires.
Le réalisateur Luc Besson et l'écrivain Jacques Attali ont ainsi réagi de façon extrêmement véhémente auprès de l'AFP contre cet usage sans leur consentement.
Le premier a annoncé avoir saisi son avocat "pour engager les poursuites nécessaires" après l'utilisation par Zemmour d'images de son film "Jeanne d'Arc", avec Milla Jovovich, sorti en 1999.
Ces images ont été utilisées de manière "frauduleuse", a précisé le réalisateur qui "tient à faire savoir qu'il ne partage en rien les idées d'Éric Zemmour".
Jacques Attali a adressé une mise en demeure au candidat à la présidentielle de retirer sous 24 heures son image du montage vidéo.
"En cas de refus de votre part ou d'absence de réponse je saisirai le juge compétent", a-t-il écrit dans une lettre à M.Zemmour, dont l'AFP a obtenu une copie.
Position également ferme du distributeur de cinéma Gaumont qui n'a reçu "aucune demande" de la part des équipes de Zemmour pour l'utilisation des images des films "Un Singe en hiver" et "Jeanne d'Arc" dont la société détient les droits. "Nous allons étudier toutes les options qui s'ouvrent à nous", a ajouté un porte-parole.

S'acquitter des droits des images

Côté médias audiovisuels, la chaîne de télévision d'information internationale France 24, a dit "s'opposer par principe à l'utilisation de ses images et de son logo dans tout clip de campagne politique".
"En conséquence, la chaîne va demander le retrait immédiat de ces images dans ce clip et étudiera les recours légaux s'il n'est pas donné suite à sa demande", a ajouté le média qui propose quatre chaînes mondiales d'information continue (en français, en anglais, en arabe et en espagnol).
De leur côté, France Télévisions, l'Ina et Radio France ont déclaré conjointement: "Il conviendra qu'Éric Zemmour s'acquitte des droits des images reprises comme tout le monde".
L'équipe du polémiste s'est défendue de ces critiques en citant le droit dit "de courte citation", dans un courriel adressé à l'AFP.
Un juriste de la SCAM, société française de gestion des droits d'auteur, interrogé par l'AFP, a cependant balayé ces arguments: les brefs extraits ne peuvent être utilisés que dans le cadre d'un document à caractère "critique, polémique, scientifique, pédagogique, ou d'information". Il s'agit là d'un clip promotionnel qui ne rentre a priori pas dans les critères, selon lui.
Se pose également la question du droit moral: "L'auteur d'une oeuvre a le droit de dire qu'il ne faut pas qu'elle soit dénaturée quelle que soit son utilisation", a continué le juriste.
Par ailleurs, un porte-parole de la chaîne Public Sénat a remarqué qu'il y avait cinq secondes d'images avec son logo, qui appartenaient en réalité à En Marche.
"Nous allons faire injonction à l'équipe du candidat Zemmour de retirer notre logo", a-t-il précisé à l'AFP.
Le Parisien, quotidien qui fait également des vidéos, s'est emporté lui aussi au sujet de l'utilisation de ses images qui "n'ont pas vocation à servir un quelconque candidat".
"Nous avons retiré la vidéo de notre site" (qui avait été initialement intégrée dans un article), a déclaré au sujet du clip d'Éric Zemmour, Pierre Chausse, directeur délégué de la rédaction du Parisien. "L'article en question mentionne à présent que les images ont été utilisées sans l'approbation du Parisien", a-t-il continué.
"On a fait un signalement auprès de YouTube comme on le fait habituellement quand d'autres comptes utilisent nos images sans nous l'avoir demandé", a-t-il poursuivi.
Sollicité par l'AFP, un porte-parole de YouTube France a refusé de commenter, arguant "qu'il n'avait pas l'habitude de le faire pour les cas individuels".
YouTube dispose d'une procédure pour retirer automatiquement des vidéos quand elles contiennent des images qui ne leur appartiennent pas.
Interrogé à ce sujet sur TF1, le candidat a déclaré que "les querelles de juristes doivent intéresser les juristes. Moi, je ne m'occupe pas de cela".
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