Un ministre centrafricain explique l’introduction du russe dans le système universitaire du pays

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Dictionnaire de la langue russe, image d'illustration - Sputnik Afrique, 1920, 01.12.2021
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Le ministre centrafricain de l’Enseignement supérieur a parlé à Sputnik de la volonté des autorités du pays de réintroduire l’apprentissage du russe à l’université de Bangui. Une décision qui pourrait, selon le haut fonctionnaire, favoriser l’évolution non seulement de l’éducation mais aussi du secteur scientifique et technique de la RCA.
L’apprentissage de la langue russe pourrait être un "plus" pour le système d’éducation et le développement tant scientifique que technologique du pays, a déclaré ce mardi 30 novembre au micro de Sputnik le ministre de l’Enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation technologique de la République Centrafricaine, Jean-Laurent Syssa-Magalé.
Selon lui, il s’agit en fait d’une réintroduction car la langue de Pouchkine a déjà été enseignée en RCA dans les années 1960-1970.
Le ministre a fait savoir qu’il avait lui-même appris le russe "au lycée Barthélémy Boganda en seconde, première et terminale" dans son pays et avait suivi des cours de russe en France, à Toulouse, en première et deuxième année de faculté.

"Donc on réactualise la chose. Maintenant au niveau de l’université, il y a un département de langues. Ce serait une très bonne chose si ce département pouvait avoir suffisamment d’enseignants capables de pouvoir proposer un programme pour que la langue russe continue, pour qu’elle se développe. C’est une très bonne chose", a déclaré à Sputnik Jean-Laurent Syssa-Magalé.

Comprendre la langue pour apprendre des technologies

Le haut fonctionnaire centrafricain a mis en avant que la connaissance du russe donnerait accès aux technologies et savoir-faire de la Russie, ce qui pourrait faire avancer le développement de nombreux domaines scientifiques et techniques de la RCA.
Chimiste de formation, M.Syssa-Magalé a indiqué que, pour suivre les derniers événements académiques dans différents pays, y compris en Russie, il est indispensable de savoir lire dans leurs langues.
Au fur et à mesure que le nombre d’étudiants centrafricains maîtrisant le russe grandira, il sera envisageable non seulement d’inviter des enseignants russes mais aussi d’accueillir des professionnels russes qui n’auront pas besoin d’interprètes pour transmettre leur expérience.
Et d’ajouter que le rétablissement du système d’apprentissage du russe permettrait de former des traducteurs de cette langue au sein du pays pour ne pas employer de tels spécialistes ailleurs.

Coopération entre Moscou et Bangui

Cette dernière thèse est directement liée au développement des contacts entre la RCA et la Russie, qui va bon train ces dernières années.
Se fondant sur un accord conclu entre Bangui et Moscou en 2018, la coopération militaire occupe une place importante dans ces relations.
L’interaction dans ce domaine prévoit l'envoi en RCA d'instructeurs russes et la formation de militaires centrafricains dans des établissements d'enseignement en Russie.
Dans son discours à l’Assemblée générale des Nations unies le 21 septembre 2021, le Président centrafricain Faustin-Archange Touadéra avait rendu hommage aux Casques bleus de la Minusca ainsi qu’aux forces alliées russes et rwandaises, qui ont "défendu les droits fondamentaux, la démocratie et la paix" dans son pays.
Au micro de France 24 et RFI, M.Touadéra avait également mis en relief les "bonnes relations" de Bangui avec Moscou, reconnaissant la présence d’instructeurs russes visant à "appuyer" l’armée centrafricaine.
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