Le casse du siècle avec un explosif artisanal terroriste évité à Paris

Paris - Sputnik Afrique, 1920, 02.12.2021
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Trois individus ont été interpellés le 12 juillet alors qu’ils préparaient le vol du collier de l’ancienne reine d’Égypte exposé au Muséum d’histoire naturelle de Paris. Pour ce faire, ils comptaient recourir à un explosif artisanal terroriste, selon Le Parisien. Un casse qui aurait pu être celui du siècle en France.
Soupçonnés de planifier le vol cet été du collier en diamants de l’ancienne reine d’Égypte Nazli – avec ses 204 carats – exposé au Muséum national d’histoire naturelle de Paris, ils voulaient se servir de TATP (le triperoxyde de triacétone), explosif artisanal préféré des terroristes, pour y accéder, rapporte le 1er décembre Le Parisien.
Parmi les prévenus figure notamment Yanis, 29 ans, l’organisateur présumé du casse, braqueur récidiviste ayant commis huit faits de vols à main armée. La police l’avait mis sous surveillance bien avant l’exécution du projet de vol du bijou en diamants estimé à 4,3 millions d’euros.
Informé par une employée de La Poste de la rue Paulhan à Vélizy (Yvelines), il s’était d’abord intéressé à l’organisation des livraisons d’argent dans l’établissement, ayant mis dans une trappe un petit objet destiné à repérer le jour et l’heure de l’arrivée des convoyeurs. Mais il a finalement redirigé ses efforts vers le plus gros butin.
Après avoir trouvé ses deux complices en mai, il a fait des recherches pour déjouer le système de sécurité du muséum et aurait déclaré avoir trouvé un client prêt à lui payer au moins 600.000 euros pour le collier. Pour parvenir à leur but, les malfaiteurs sont partis acheter des explosifs militaires en mai en Belgique. Cependant, les essais n’ont pas été satisfaisants. Ils ont donc décidé de confectionner eux-mêmes du TATP.
Le 15 juin, Yanis a commandé tous les ingrédients nécessaires et a engagé deux jeunes femmes de 23 et 24 ans, une joueuse de football de Saint-Denis et une ex-joueuse d’une équipe de jeunes du PSG, qui l’auraient aidé à recevoir le colis et à traduire une vidéo en anglais expliquant le moyen de fabrication du TATP.

Interpellés

Leur projet avançant, les forces de l’ordre ont procédé le 12 juillet à l’interpellation de Yanis qui se cachait dans un appartement mitoyen. Lors des perquisitions, des produits et du matériel destiné à confectionner ses charges ont été découverts dans sa chambre.
Ses deux complices ont également été arrêtés et les perquisitions ont permis de saisir un pistolet, 2.000 euros, près d’un kilo de cannabis et des factures d’achat de pièces métalliques servant à confectionner un cadre destiné à diriger la force destructrice des explosifs.
Tous les trois ont été mis en examen et incarcérés. Lors de l’audition, Yannis a assuré n’avoir jamais planifié un tel vol au muséum, se déclarant victime de son ex-petite amie, employée de La Poste de Vélizy. Les deux autres complices ont pour leur part nié toute implication.
En septembre, la police a interpellé à Paris et à Arcueil les deux femmes présumées complices, déjà connues pour des affaires liées au trafic de stupéfiants. Lors des auditions, elles ont reconnu que Yanis leur avait fait part de ses deux projets de braquage.

Braquage de bijouteries en France

Si le casse avait eu lieu, il aurait sûrement compté parmi les plus gros vols de bijoux en France.
Pour l’instant, le plus important remonte au 28 juillet 2013, quand un homme armé s'est emparé de bijoux et de montres pour un montant d'environ 103 millions d'euros lors de l'exposition "Extraordinary Diamonds" organisée par la maison Leviev à l'hôtel Carlton de Cannes.
Le secteur des bijouteries-horlogeries-joailleries-orfèvreries est cependant de plus en plus rarement ciblé par les braqueurs. En effet, le nombre des vols à main armée avec arme à feu (Vamaf) visant le secteur est passé de 359 en 2011 à 27 dès 2018, indique Le Figaro.
L’Observatoire national de la délinquance (OND) avait déjà constaté une tendance générale à la baisse. "Entre 2009 et 2018, le nombre de Vamaf a ainsi baissé de 73%, ce qui équivaut à un recul de plus de 4.000 faits en près de dix ans", soulignait en octobre 2019 la note de l’observatoire consacrée à cette thématique et citée par le journal.
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