Macron assure ses arrières avant de rencontrer Mohammed ben Salmane

© Sputnik / Accéder à la base multimédiaMohammed ben Salmane
Mohammed ben Salmane - Sputnik Afrique, 1920, 04.12.2021
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Le chef d’État français a déclaré qu’il ne passait pas l’éponge sur tous les agissements du prince héritier saoudien, avant de le rencontrer. Le dialogue avec Riyad est cependant indispensable pour la paix au Moyen-Orient, a-t-il précisé.
Sous le feu des critiques pour avoir accepté de rencontrer le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane (MBS), Emmanuel Macron a pris soin de déminer la situation avant son déplacement.
Le Président français a assuré que Paris saurait se montrer un "partenaire exigeant" vis-à-vis de Riyad, tout en soulignant que l’Arabie saoudite était un acteur clef du Moyen-Orient, qui ne pouvait être laissé de côté.
"Je ne cautionne rien, je suis exigeant. Qui peut penser qu’on aidera le Liban, qu’on préservera la paix au Moyen-Orient, si on ne parle plus avec l’Arabie saoudite, le pays le plus peuplé et le plus important du Golfe? Ça ne veut pas dire que je cautionne, ça ne veut pas dire que j’oublie", a ainsi déclaré Emmanuel Macron à la presse à l’aube de sa visite.
Un discours de prudence, alors que le Président français sera l’un des premiers dirigeants occidentaux à rencontrer MBS depuis l’assassinat du journaliste Jamal Khashoggi en octobre 2018.

Rabibocher Riyad et Beyrouth

La référence libanaise d’Emmanuel Macron ne doit également rien au hasard, alors que Riyad et Beyrouth sont en pleine crise diplomatique. C’est une interview du ministre libanais de l’Information Georges Kordahi qui avait mis le feu aux poudres à la fin de l’été. L’intéressé y critiquait notamment les agissements saoudiens au Yémen, contre les Houthis.
L’Arabie saoudite avait alors rappelé son ambassadeur et suspendu ses importations libanaises. La France est finalement rentrée dans le jeu ce 3 décembre, en obtenant la démission de Georges Kordahi.
Une démission opportune avant le déplacement de Macron à Djeddah, sur la côte ouest saoudienne, mais qui ne suffira peut-être pas à apaiser le contentieux. Les racines du mal sont en effet plus profondes et portent notamment sur l’influence du Hezbollah dans la vie politique libanaise. Influence dont Riyad se plaint depuis des années.

Contrats juteux

Emmanuel Macron a également profité de sa tournée pour signer quelques juteux contrats. La vente de 80 Rafale et 12 hélicoptères aux Émirats arabes unis avait notamment soulevé un tollé ce 3 décembre.
Les armes pourraient en effet servir dans le conflit au Yémen, Abou Dabi jouant un rôle clef dans la coalition intervenant sur place.
L’Arabie saoudite était pour sa part devenue le premier client de Paris en matière d’armements en 2020, avec des commandes d’un montant de 703 millions d’euros.
Les observateurs pensent que la France pourrait tenter de profiter du recul des États-Unis dans le golfe Persique, afin de récupérer des parts de marché dans ce secteur. Paris aimerait notamment convaincre Riyad de renoncer au F-35 américain, au profit du Rafale.
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