Face à l’islamisme Pécresse promet des mesures "très fermes" mais pas de "Guantanamo à la française"

© AP Photo / Laurent CiprianiValérie Pécresse
Valérie Pécresse - Sputnik Afrique, 1920, 05.12.2021
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Si Valérie Pécresse, désormais candidate des Républicains à la présidentielle, se dit prête à puiser parmi "des propositions fortes" exprimées lors de la primaire, elle rejette l’idée d’Éric Ciotti de créer "un Guantanamo à la française" pour certaines personnes condamnées pour terrorisme.
Même si Éric Ciotti a reçu 39,05% des voix lors de la primaire d'investiture des Républicains, Valérie Pécresse, qui l’a battu avec un score de 60,95%, ne reprendra pas certaines de ses propositions, notamment sur la lutte contre les radicalisés en France.
Elle a assuré sur TF1 qu’elle suivrait sa propre ligne qui peut "permettre de rassembler" à la différence du "programme de rupture et de droite assumée" du député des Alpes-Maritimes.
"J'ai un programme de droite assumée. Sur la question de l’islamisme, je propose la création de l'extension du crime d'intelligence avec l'ennemi, pour pouvoir armer la France contre la radicalisation et mettre les personnes radicalisées hors d'état de nuire avant qu'elles commettent un attentat. Dans mon système on passe par le juge. (...) Sur les djihadistes qui sortent de prison, on fera voter une mesure de rétention de sûreté pour qu'après leur sortie de prison ils ne soient pas des bombes humaines lâchées dans la nature ce qui est le cas d’aujourd’hui", a-t-elle souligné.
Elle gardera dans son programme "une prise de position très ferme et des mesures d'ordre très fermes".

Un "Guantanamo à la française"

Dans une interview accordée au Point le 10 novembre, Éric Ciotti a préconisé "des lois spécialement adaptées au terrorisme, comme le Patriot Act aux États-Unis" car, selon lui, "le combat contre l'islamisme ne peut supporter la naïveté".
Il a appelé à mettre en œuvre la rétention de sûreté pour les personnes condamnées pour terrorisme et à "aller plus loin que ce que prévoit la législation avec des bracelets géolocalisés". Notamment, pour "les cas extrêmement graves, des mesures d'exception avec un centre de rétention dédié".
Il n’est pas le premier à employer l’expression "Guantanamo à la française". Par exemple, en juillet 2016, le député LR Georges Fenech, à l’époque président de la commission d’enquête parlementaire sur les attentats de 2015, avait plaidé pour la création d’une prison à l’instar de celle américaine de Cuba instaurée dans la foulée des attentats du 11 septembre 2001.Une telle prison serait "la solution la plus simple", avait-il alors noté en proposant de créer un centre pénitentiaire de Saint-Martin-de-Ré, en Charente-Maritime.
En octobre 2020, suite à la décapitation de Samuel Paty, Le Canard enchaîné a écrit qu’un "Guantanamo à la française" auraient été une des propositions évoquées par des conseillers juridiques d’Emmanuel Macron afin de répondre aux refus des pays d’origine de fichés S de les reprendre.
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