"Le Sacre du printemps" à l’Opéra: un célèbre styliste russe veille à l’esprit d’un grand classique

© Photo Alexandre VassilievRépétitions du ballet "le Sacre du Printemps" à l'Opéra de Paris
Répétitions du ballet le Sacre du Printemps à l'Opéra de Paris - Sputnik Afrique, 1920, 09.12.2021
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Pour fêter les 150 ans de Diaghilev, l’Opéra a invité le styliste russe et historien des costumes Alexandre Vassiliev. Sa mission? Ressusciter l’esprit des Ballets russes. La nouvelle adaptation scénique, qui fusionne classicisme et modernité, passionne Paris.
"L’Opéra de Paris, une fois encore, regarde la Russie comme une source d’inspiration artistique. Les gens ont une certaine soif de la culture. Je trouve que la France est extrêmement ouverte et favorable aux grands faits de la culture russe", assure Alexandre Vassiliev.
C’est pour préserver l’esprit de la "Russie païenne" qui anime "Le Sacre du printemps" que l’Opéra a convoqué le collectionneur russe, styliste et historien de la mode Alexandre Vassiliev. À notre micro, celui-ci assure être "très fier" que l’Opéra se tourne vers le patrimoine chorégraphique russe. "Malgré le moment politiquement dur", les spectateurs sont toujours intéressés par "l’art qui vient de l’Est, qui vient de la Russie".
Car, en 2022, le monde de l’art s’apprête à fêter les 150 ans de Serge de Diaghilev (1872-1929), célèbre imprésario et père spirituel des Ballets russes au début du XXe siècle. L’Opéra de Paris consacre à cette date un programme spécial: "L’après-Midi d’un faune", "Le Sacre du printemps", de Stravinsky, et un ballet de Frederick Ashton sur la musique de Rachmaninov. Un vent de Russie va souffler sur Paris.
"Même maintenant, les mouvements du ballet ainsi que la musique demandent un effort de compréhension. Bien que le ballet ait été créé en 1913, il reste assez novateur", explique Alexandre Vassiliev au micro de Sputnik.
Effectivement, "Le Sacre du printemps", dans la chorégraphie de Vaclav Nijinski, n’a pas toujours été vu comme un classique des "Saisons russes". Lors de la première, le 29 mai 1913, au Théâtre des Champs-Élysées, le public sifflait, riait et tapait des pieds. Même Serge Diaghilev n'avait pas réussi à apaiser le public. La pièce avait alors été interrompue.
"C’est un ballet extrêmement touchant, émouvant et, quelque part, fataliste. Parce que “le sacre”, c’est un sacrifice. Le sacrifice d’une jeune fille qui meurt pour regagner le printemps au plus vite. Ce n’est pas un conte de fées, c’est un conte de sorcières", explique Alexandre Vassiliev.
Alexandre Vassiliev est l’animateur populaire de l’émission télévisée à succès russe "Verdict de la mode", diffusée sur Pervy Kanal. Mais il jouit également d’un renom incontestable parmi les connaisseurs du costume historique. Il est notamment l’auteur d’un livre volumineux sur l’influence russe dans la mode à travers les siècles.
À notre micro, il assure être "en admiration profonde pour le personnage" de Diaghilev. Il nous a répondu à son domicile parisien. Sa maison abrite aussi sa fondation qui collecte, traite et expose une riche collection de 65.000 peintures, photos, affiches et costumes. De quoi retracer plusieurs siècles de la mode mondiale. "On ne mesure pas à quel point les racines et les liens avec la culture russe, notamment présentés par Diaghilev, sont importants pour le monde entier", observe-t-il.
"On devrait dire merci à tous ces gens qui amènent notre culture, la culture russe, dans le monde, qui font revivre les émotions des danseurs", conclut Alexandre Vassiliev.
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