Bis repetita? Washington propose ses frégates à la Grèce qui s’était engagée avec la France

Grèce - Sputnik Afrique, 1920, 11.12.2021
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Alors que Paris avait conclu en septembre dernier un accord préalable sur la vente de trois frégates à la Grèce, Washington en propose maintenant quatre à Athènes.
Nouvelle crise diplomatique en vue? Le gouvernement américain a approuvé ce 10 décembre le projet de vente de quatre frégates à la Grèce alors qu’un accord avait été trouvé avec la France en septembre dernier. Ce projet d’un montant de 6,9 milliards de dollars concerne la vente de quatre frégates ainsi que leur équipement et s’accompagne d’une offre de 2,5 milliards de dollars portant sur la modernisation des frégates grecques MEKO, des navires conçus dans les années 90.
Il faut noter que l’accord signé en septembre dernier à Paris par Emmanuel Macron et le premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis n’est pas définitif et qu’il reste encore à finaliser.
Dans son communiqué, la DSCA (Agence de Défense pour la Sécurité et la Coopération) affirme que c’est la Grèce qui a demandé l’achat des quatre frégates avec leur armement. Le communiqué ajoute que cette vente soutiendra les objectifs de politique étrangère et de sécurité nationale des États-Unis en contribuant à améliorer la sécurité d'un allié de l'Otan, qui est un partenaire important pour la stabilité politique et le progrès économique en Europe. Selon la DSCA, cette vente améliorera la capacité de la Grèce à faire face aux menaces actuelles et futures en lui fournissant une capacité de dissuasion efficace pour protéger ses intérêts et infrastructures maritimes sur le flanc sud de l'Otan. La Grèce, qui participe sous l’égide de l’Organisation aux opérations au Kosovo et à celles de sécurité maritime en Méditerranée Orientale pourra ainsi plus efficacement lutter contre le terrorisme et la piraterie dans la région.

Une volte-face d’Athènes possible?

En octobre dernier, le ministre de la Défense grec Nikólaos Panayotópoulos avait affirmé dans le quotidien grec Ta Nea que "la priorité du moment" était la signature des contrats des trois frégates et des six Rafale, "très probablement d'ici à la fin de l'année". Il disait cependant hésiter entre l’achat d’une quatrième frégate ou l’achat de trois corvettes supplémentaires.
"L'achat de corvettes comme alternative à l'achat de la quatrième frégate nous concernera dans le futur, mais pas encore"
Nikólaos Panayotópoulos
Dans le même temps, les Pays-Bas et les États-Unis se sont montrés actifs sur le dossier de la modernisation des frégates dont il n’était pas question au moment de l’annonce du choix français par Athènes. Ainsi, le 29 octobre, le ministère grec de la Défense a indiqué que sa Direction générale des investissements de Défense (GDAEE) avait signé une lettre d’intention avec son homologue néerlandais afin d’acquérir deux frégates ainsi que six chasseurs de mines tripartites. Du coté des États-Unis, d’après le site opex360, il a été proposé par Lockeed-Martin et l’US Navy de transférer à la Grèce des croiseurs déclassés.
Il faut noter qu’Athènes peut faire volte-face dans ce dossier. En novembre 2020, le pays avait renoncé à équiper sa marine de deux frégates françaises pour se tourner vers l’américain Lockeed-Martin. Pourtant, une lettre d’intention avait été signée en 2019 entre Paris et Athènes.

Le contrat du siècle perdu par Paris

Cet accord signé avec Athènes en septembre dernier intervenait dans un contexte de tensions diplomatiques suite à la rupture du contrat portant sur la livraison de sous-marins à propulsion nucléaire à l’Australie. Jean-Yves Le Drian avait dénoncé "un coup dans le dos" et affirmé que la relation de confiance avec Canberra était trahie.
Il avait ajouté que cette décision brutale de l’administration Biden ressemblait beaucoup à ce que faisait Donald Trump.
Le 17 septembre, soit deux jours après la rupture du contrat par l’Australie, Paris avait rappelé ses deux ambassadeurs en Australie et aux États-Unis à la demande du Président de la République, une première dans son Histoire. L’ambassadeur de France aux États-Unis était retourné à Washington le 29 septembre, une semaine après un entretien téléphonique entre Joe Biden et Emmanuel Macron. L’ambassadeur de France en Australie était quant à lui reparti à Canberra le 6 octobre. Le 29 octobre, Joe Biden avait admis à Rome devant Emmanuel Macron que ce qui s’était passé était maladroit… après être arrivé une heure et demie en retard.
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