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Covid-19

Vaccination des enfants: les autorités prônent son importance, la plupart des parents la refusent

© AFP 2023 GEOFFROY VAN DER HASSELTUne enfant reçoit une dose de Pfizer à Paris, le 17 décembre 2021
Une enfant reçoit une dose de Pfizer à Paris, le 17 décembre 2021 - Sputnik Afrique, 1920, 19.12.2021
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Sachant que les enfants transmettent le virus, il est nécessaire de les vacciner, affirment les autorités. En outre, la propagation du Covid-19 risque de causer plus d’hospitalisations chez les 5-11 ans et d’augmenter la tension sur le secteur hospitalier. Mais 68% des parents sont contre cette mesure, selon un sondage Elabe.
Tandis que la vaccination des enfants pourrait être bientôt élargie sous condition de l’avis favorable de la Haute autorité de Santé (HAS), la majorité des parents s’y opposent, indique un sondage. Les autorités et les soignants insistent toutefois sur son efficacité dans la lutte contre la pandémie.
Il faut vacciner les enfants "parce qu'ils sont contaminants", a réaffirmé le 18 décembre Jean Castex, une semaine après qu’il s’est dit être "l’exemple vivant" d’une telle transmission, ayant contracté le virus via sa fille.
La probabilité d’autorisation de cette mesure a été faite après que le Comité consultatif national d’éthique (CCNE) s’est prononcé en sa faveur. Justifiant sa décision, celui-ci a argué que les enfants se contaminaient plus que les adolescents majoritairement immunisés. Durant la semaine 48 de 2021, le taux d’incidence chez les 6-10 ans était 2,6 fois plus élevé que celui chez les 15 à 17 ans, a noté le CCNE.

Risque de hausse des cas graves

Compte tenu des chiffres officiels, le virus ne semble pas gravement les menacer.
La population des 5-11 ans représente 5.514.210 enfants, d’après les données de l’Insee au 1er janvier 2020. Depuis le début de la pandémie au 31 octobre 2021, 417.810 cas ont été constatés dans cette tranche de population, dont 28% étaient symptomatiques, a fait savoir Santé publique France. Seul 0,3% d’entre eux ont été hospitalisés (1.284).
Parmi ceux-ci, 226 ont été admis en soins critiques, dont 86% avec PIMS, informe le CCNE. Trois décès ont été constatés dans cette tranche d’âge, dont un cas par PIMS.
Faisant valoir la propagation de l’infection chez les 5-11 ans, le CCNE suggère que le nombre de PIMS et d’admissions en réanimation augmentera de manière importante dès le 1er trimestre 2022.
Les experts ont noté l’importance de replacer la stratégie vaccinale de cette population "dans ce contexte de désarroi hospitalier, préexistant à la crise sanitaire et majorée par elle".
Une éventuelle augmentation des hospitalisations en pédiatrie pour Covid, notamment par l’accroissement des cas de PIMS en réanimation, "serait une source non négligeable de tensions supplémentaires pouvant conduire à des pertes de chances pour les enfants concernés".
Entre-temps, le variant Omicron à haute transmissibilité, qui est susceptible de devenir majoritaire d’ici deux semaines, cause des cas moins graves, d’après les premiers rapports.

Prévenir la vague suivante

Selon Alexandra Benacky, membre du comité, une couverture vaccinale de 20% chez cette tranche d’âge pourrait réduire d’au moins 40% le risque d'infection des enfants.
"Donc même si on arrive à obtenir un petit pourcentage de vaccination, il y aurait déjà un bénéfice. Mais de toute façon, les enfants vaccinés maintenant ne vont pas limiter la cinquième vague. Ils vont permettre de limiter la sixième vague", a-t-elle expliqué auprès d’Europe 1.
La pertinence de la mesure a également été pointée auprès de Franceinfo par Philippe Amouyel, épidémiologiste, professeur de santé publique au CHU de Lille:
"Le risque d’un enfant, dans une classe de 25 élèves, de se contaminer sur la journée est d'une chance sur cinq, donc un taux de transmission extrêmement important".
La décision de la HAS est attendue le 20 décembre. Dans tous les cas, l’immunisation des enfants restera sur la base du volontariat, a assuré Olivier Véran.

Forte opposition des parents

Sept parents d'enfants âgés de 5 à 11 ans sur dix (68%) sont opposés à l’immunisation, dont 47% très opposés, selon un sondage Elabe pour L'Express, BFM TV et SFR publié le 16 décembre. Par ailleurs, sur l’ensemble de la population, 51% des personnes interrogées y sont favorables, contre 48%.

Où en est-on dans le monde?

La vaccination des 5-11 ans, avec une version du vaccin Pfizer moins forte que celle destinée aux adultes, est possible dans l’Union européenne depuis son autorisation par le régulateur du médicament le 25 novembre. L’Autriche y a donné feu vert le 15 novembre, sans attendre l’avis du régulateur. Le Danemark, l’Espagne, la Grèce, le Portugal et l’Italie l’ont aussi autorisée.
Hors Europe, le Canada, les États-Unis et Israël sont concernés. La Chine, le Chili, l’Argentine, le Venezuela et la Colombie vaccinent les enfants à partir de 3 ans, Cuba et le Nicaragua à partir de 2 ans.
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