"Chut, mon garçon": des sénateurs américains se querellent au sujet de Nord Stream 2

© Sputnik . Ilya Pitalev / Accéder à la base multimédiaNord Stream 2
Nord Stream 2 - Sputnik Afrique, 1920, 20.12.2021
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Le projet de loi sur les sanctions contre le gazoduc Nord Stream 2 reliant la Russie à l’Allemagne a été une pomme de discorde entre des sénateurs américains qui ont croisé le fer sur les réseaux sociaux.
Le sénateur américain Républicain Ted Cruz obtiendra un vote le 14 janvier sur son projet de loi visant à imposer des sanctions au gazoduc Nord Stream 2 dans le cadre d'un accord conclu avec les Démocrates, dans lequel il a accepté de ne pas s’opposer à des dizaines de candidatures aux postes d’ambassadeurs proposées par Joe Biden.
"Cela. N’est pas. La Démocratie", s'est indigné le sénateur Eric Swalwell sur Twitter en réponse à l'intention de Ted Cruz de bloquer l'approbation des nominations du Président.
L'accord a ouvert la voie à l'approbation par le Sénat d'environ trois dizaines d'ambassadeurs, dont l'ancien maire de Chicago, Rahm Emanuel, comme ambassadeur au Japon, précise Reuters.
"Ted Cruz est dans la minorité. Et la plupart des membres de la minorité veulent que nos ambassadeurs soient confirmés. Comment appelez-vous un système où UNE personne peut mettre un terme à la diplomatie?", a continué de s’interroger le sénateur sur son compte Twitter.
Ted Cruz a répondu à cette pique du sénateur Eric Swalwell. Il a rétorqué que les adultes travaillent, comme s’il avait parlé à un enfant, prenant un ton familier.
"Chut, mon enfant. Les adultes travaillent", a écrit Ted Cruz sur Twitter.
En vertu de l'accord, le projet de loi de Cruz, qui imposerait des mesures contre le gazoduc, aura besoin de 60 voix pour être adopté. C'est un obstacle dans un Sénat à 50-50, où la prise de décision bipartisane est rare, relate Reuters.
D’autres personnalités ont également réagi à la publication d’Eric Swalwell, dont Sherrilyn Ifill, professeure de droit et présidente et conseillère directrice du NAACP Legal Defence Fund.
"Quelle sorte de démocratie saine est structurée d'une manière qui permet à un homme élu par 290.000 électeurs dans l'un des États les moins peuplés de contrecarrer le programme de son parti et du Président qui a été élu par 81 millions de voix. Nous avons besoin d'un changement structurel", conclut Sherrilyn Ifill.

Discussions sur le Nord Stream 2

Des voix pro et contre le gazoduc Nord Stream 2 se font entendre de tous les côtés, aussi dans les pays européens.
La chef de la diplomatie allemande a rappelé les accords entre Angela Merkel et Joe Biden, prévoyant la possibilité de nouvelles sanctions contre Nord Stream 2 en cas d’hostilités envers Kiev de la part de Moscou. Alors qu’Angela Merkel a toujours cédé à la pression des États-Unis sur cette question, le nouveau gouvernement allemand semble ainsi avoir une autre position.
Pour sa part, Michael Roth, président de la commission des affaires étrangères du Bundestag, a déclaré que Nord Stream 2 n'était pas seulement un projet économique, les facteurs politiques jouent également un rôle, selon lui.
"Je dois admettre [...] que Nord Stream 2 n'est pas exclusivement un projet économique, car lorsque des entreprises des 12 États membres de l'Union européenne sont impliquées, cela a bien sûr un effet politique, et c'est un sujet qui donne mal à la tête à de nombreuses personnes dans l'Union européenne", a-t-il expliqué dans une interview accordée à la radio Deutschlandfunk.
Alors que la chef de la diplomatie allemande souligne que Nord Stream 2 ne peut pas être approuvé à l’heure actuelle, car ne répondant pas à toutes les règles de la législation européenne énergétique, le nouveau chancelier autrichien Karl Nehammer exprime son soutien à ce projet. Selon lui, l'Europe, et notamment l'Autriche, dépend aujourd’hui fortement des énergies renouvelables. Et tant qu'elle aura besoin de pétrole et de gaz, il sera important pour l'UE de diversifier ses sources d'approvisionnement en énergie.

Le gazoduc est prêt à être lancé

La construction du gazoduc a été achevée le 10 septembre. Le remplissage de la première conduite a été terminé le 18 octobre, alors que la deuxième a commencé à recevoir du gaz ce 17 décembre.
Vladimir Poutine avait déjà déclaré que le gazoduc était prêt au lancement à tout moment et avait assuré la disposition de la Russie à livrer du gaz à l’Europe sans interruption.
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