Le Premier ministre belge fait volte-face et envisage désormais la vaccination obligatoire

© AFP 2023 FRED TANNEAUUne infirmière tient une seringue avec le vaccin de Pfizer, le 31 mai 2021
Une infirmière tient une seringue avec le vaccin de Pfizer, le 31 mai 2021 - Sputnik Afrique, 1920, 27.12.2021
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Alexander De Croo s’est dit ouvert à l’idée de la vaccination obligatoire, dans un entretien avec le journal De Zondag. Un virage à 180 degrés pour le Premier ministre belge, qui s’est longtemps montré hostile à cette mesure.
Alors que la France s’apprête à basculer du pass sanitaire au pass vaccinal, la Belgique songe pour sa part à recourir à la vaccination obligatoire. Le Premier ministre a en tout cas entrouvert la porte, lors d’un entretien avec l’hebdomadaire De Zondag.
Fataliste, le dirigeant a dit craindre que le variant Omicron ne soit pas le dernier, tout en déplorant la part importante des non-vaccinés en service de réanimation. Pour remédier à la situation, Alexander De Croo a affiché son ambition de "vacciner tout le monde", quitte à recourir à la contrainte.
"Je crois plus à la persuasion qu'à la coercition, mais quand on voit qu'il y a cinq fois plus de non-vaccinés que de vaccinés en réanimation, on ne peut plus éviter la question […] Si la voie de la vaccination obligatoire peut aider, alors j'aimerais l'envisager", a ainsi déclaré le Premier ministre à De Zondag.
Le chef du gouvernement a ajouté que la décision ne lui revenait cependant pas et que le parlement aurait son mot à dire.

Volte-face

Ces propos d’Alexander De Croo tranchent avec la ligne tenue jusqu’alors par le Premier ministre. Celui-ci s’était en effet montré hostile à la vaccination obligatoire à plusieurs reprises.
Mi-novembre, il avait ainsi souligné que cette mesure ne faisait pas l’unanimité chez les Européens, ajoutant que "seuls quatre pays" au monde avaient rendu les vaccins obligatoires, dont la Micronésie. "Convaincre, c'est quand même plus efficace qu'obliger", avait-il conclu devant la Chambre des représentants.
Conscient de sa volte-face, Alexander De Croo a d’ailleurs admis qu’il avait changé d’avis sur la question, dans son entretien à De Zondag. Il a expliqué qu’il ne s’agissait plus aujourd’hui de prévenir l’arrivée de nouvelles vagues de contaminations, mais de maintenir ces vagues aussi "plates que possible". D’où un possible recours à la vaccination obligatoire.

Situation en Belgique

En matière de vaccination, la Belgique est l’un des bons élèves européens, avec 76% de sa population vaccinée. Plusieurs régions affichent même des taux de vaccination supérieurs à 90% chez les adultes. Le plat pays a par ailleurs donné son feu vert à la vaccination des enfants de 5 à 11 ans, ce 20 décembre.
La situation sanitaire s’est néanmoins tendue ces dernières semaines avec une explosion des cas début décembre. Une flambée qui a forcé le gouvernement à resserrer la vis des restrictions en cette période de fêtes.
Le port du masque est notamment redevenu obligatoire, alors que les cinémas et les théâtres ont fermé leurs portes. Des jauges dans les magasins ont également été mises en place.
Des mesures qui ont eu du mal à passer, en particulier auprès du monde de la culture. Plusieurs milliers de manifestants sont ainsi descendus dans les rues de Liège et de Bruxelles ce 26 décembre. Certains établissements culturels ont d’ores et déjà annoncé qu’ils refusaient de fermer.
Alexander De Croo avait lui-même dû être placé en quarantaine fin novembre, après avoir été cas contact. Le Premier ministre belge avait assisté à une réunion avec son homologue français Jean Castex, finalement diagnostiqué positif au Covid-19.
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