L’étrange absence de réaction de l’OSCE face au sort des journalistes agressés au Kazakhstan

© Sputnik . Gleb Garanich Un journaliste et des voitures de l'OSCE
Un journaliste et des voitures de l'OSCE - Sputnik Afrique, 1920, 08.01.2022
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La réaction minime de l’OSCE aux cas d’agression de journalistes par des protestataires au Kazakhstan ne correspond pas au rôle que cette organisation devrait jouer dans la protection des médias, affirme la diplomatie russe. Le silence d’un acteur important de la communauté internationale en pleine crise que vit actuellement le pays est "honteux".
Au Kazakhstan, les multiples attaques de casseurs contre les médias sont "ciblées", écrit sur Telegram la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova.
Mais, selon elle, plusieurs instances internationales concernées, dont en premier lieu l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe, restent presque silencieuses face à ces actes de "vandalisme des cavernes".
Mme Zakharova cite notamment l’assaut d’un bureau de la chaîne télévisée Mir, à Almaty, perpétré le 5 janvier par quelque 500 personnes.
Ces "manifestants pacifiques" étaient armés de haches et de chalumeaux et munis de talkies-walkies, ironise-t-elle.
Leur objectif principal était de paralyser les capacités d'émission de Mir. En effet, ils ont détruit des équipements et des diffuseurs par satellite, démonté toutes les batteries et endommagé le système de chauffage pour finalement mettre le feu à toute la rédaction, détaille la porte-parole.
Et d’ajouter que des bureaux d’autres médias comme les chaînes Kazakhstan, Khabar, Eurasie, etc. ont été grandement abîmés.

"Dysfonctionnement" de l’OSCE

"Et où est la réaction claire des institutions internationales des droits de l’homme? Où est l’évaluation adéquate de l’OSCE, en premier lieu de sa représentante pour la Liberté des médias [Teresa Ribeiro, ndlr]?", demande Maria Zakharova.
La prise de position de Mme Ribeiro, sur Twitter, se limite à deux messages concernant une attaque contre le fils du rédacteur d’un journal kazakh à Saryaghach, une ville du sud du pays, et la mort d’un collaborateur de la chaîne Almaty, précise-t-elle.
Personne du Bureau pour la liberté des médias de l’OSCE n’a même appelé la chaîne Mir dont les locaux ont été complètement détruits par des protestataires, s’indigne la porte-parole de la diplomatie russe.
"Un tel mépris de ses devoirs directs, un tel dysfonctionnement et un tel manque de professionnalisme sont lourds des conséquences les plus tristes. Non seulement ils sapent de plus en plus la crédibilité de l’OSCE et de ses structures exécutives, mais ils peuvent très bien être perçus par les émeutiers et les pilleurs comme le consentement tacite de la +communauté internationale+ aux atrocités commises contre les médias et les journalistes", fustige Mme Zakharova.
Depuis le début de l’année, le Kazakhstan est secoué par des troubles qui ont démarré par des manifestations contre la hausse du prix du gaz avant de dégénérer en affrontements, surtout violents à Almaty, entre les protestataires et les forces de l’ordre.
Selon le Président kazakh, Kassym-Jomart Tokaïev, qui a déclaré l’état d’urgence dans tout le pays et demandé à l’Organisation du traité de sécurité collective (OTSC) de l'aider à régler la situation, il s’agit d’une agression extérieure orchestrée depuis l’étranger.
Le 7 janvier, les autorités kazakhes ont assuré que l’État de droit avait été rétabli.
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