"Fortement gonflée": une planète en forme de ballon de rugby découverte

© Photo Pixabay / PexelsVoie lactée
Voie lactée - Sputnik Afrique, 1920, 12.01.2022
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Le télescope européen CHEOPS a repéré une drôle de planète de forme ovale, semblable à un ballon de rugby. Une apparence due à la très grande force des marées, selon les scientifiques.
Quelques jours après le lancement du très attendu télescope James-Webb, des scientifiques ont découvert une étrange exoplanète de forme ovale, comme le rapporte une étude publiée dans la revue Astronomy & Astrophysics.
Baptisée WASP-103b et repérée par la mission CHEOPS (CHaracterising ExOPlanet Satellite), cette planète fait deux fois la taille et une fois et demie la masse de Jupiter, pourtant la plus grosse du Système solaire, selon un communiqué de l’université de Berne.
L’apparence atypique de cette exoplanète est due à la puissance des marées. Ces dernières sont si intenses qu’elles ont modifié le corps céleste, lui donnant cet aspect de ballon de rugby. Ces phénomènes extrêmes s’expliquent par la proximité de WASP-103b avec son étoile, autour de laquelle elle ne met qu’un jour à tourner.
Les télescopes spatiaux Hubble et Spitzer avaient observé la planète par le passé, mais CHEOPS a permis de mesurer l’étendue de la déformation.
"En raison de sa grande proximité avec son étoile, nous avions déjà soupçonné que de très grandes marées étaient provoquées sur la planète. Mais nous n’avions pas encore pu le vérifier", précise Yann Alibert, co-auteur de l’étude et professeur d’astrophysique à l’université de Berne, dans le communiqué.
Sur terre, les marées sont principalement générées par la force gravitationnelle de la Lune. Mais contrairement à WASP-103b, les changements induits sont à peine perceptibles depuis l’espace.

Chauffée par son étoile

La curieuse forme de l’exoplanète a également permis aux scientifiques de tirer quelques conclusions concernant sa substance.
"La résistance d’un matériau à la déformation dépend de sa composition […] Par conséquent, en mesurant à quel point la planète est déformée, nous pouvons déterminer dans quelles proportions elle est constituée de roche, de gaz ou d’eau", souligne dans le communiqué Babatunde Akinsanmi, autre co-auteur de l’étude.
Les chercheurs ont donc pu conclure que la structure interne de l’exoplanète ressemblait à celle de Jupiter, principale géante gazeuse du Système solaire. Mais le rapport entre la masse et la taille des deux planètes diffère sensiblement, ce qui intrigue les scientifiques.
"En principe, on s’attendrait à ce qu’une planète ayant 1,5 fois la masse de Jupiter ait à peu près la même taille. Par conséquent, WASP-103b doit être fortement gonflée en raison du chauffage par son étoile proche, et peut-être d’autres mécanismes", explique dans le communiqué Monika Lendl, professeure au Département d’astronomie de l’université de Genève.
La recherche d’exoplanètes, c’est-à-dire de planètes situées en dehors du Système solaire, est le cœur de mission de CHEOPS, qui avait décollé de Guyane en 2019. Le télescope James-Webb, fraîchement lancé, doit pour sa part s’atteler à l'étude des atmosphères de ces exoplanètes afin de déterminer si elles permettent l'apparition de la vie. Les relevés de James-Webb pourraient d’ailleurs aider à mieux cerner les déformations de WASP-103b, espèrent les scientifiques.
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