Borrell: l'UE ne peut pas interdire le Nord Stream 2, mais lie son lancement à la crise en Ukraine

© Sputnik . Ilya Pitalev / Accéder à la base multimédiaNord Stream 2
Nord Stream 2 - Sputnik Afrique, 1920, 13.01.2022
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Josep Borrell a avancé que Nord Stream 2 est un projet privé avec des investissements européens et ne peut pas être interdit par l’Union européenne tant qu’il répond aux réglementations, alors que les régulateurs doivent s’exprimer. Néanmoins, il a indiqué qu’une escalade de la situation en Ukraine pourrait impacter le lancement du projet.
Le Nord Stream 2 est un projet privé et la Commission européenne ainsi que l’Union européenne ne peuvent pas l'interdire s'il est construit selon les normes européennes, comme devraient le conclure les régulateurs, a avancé ce jeudi 13 janvier Josep Borrell lors d'une conférence de presse après une réunion avec la ministre française de la Défense, Florence Parly. Dans le même temps, il a souligné qu'il était impossible d'imaginer que le projet soit lancé en cas d'escalade de la situation militaire en Ukraine.
"Le Nord Stream est un projet qui relève d’investissements privés, d’entreprises en consortium. La plupart sont allemandes, mais il y en a d’autres, d’autres États membres de l’Union européenne. L’infrastructure est terminée et on attend encore l’avis des régulateurs allemands d’abord et puis européens ensuite qui établiront si cette infrastructure est en mesure de fonctionner dans le cadre du système d’approvisionnement gazier en Europe", a-t-il fait savoir.
Il a continué en expliquant que la Commission avait déjà avancé plusieurs fois qu’il ne "s’agit pas d’une infrastructure qui pour nous est prioritaire, parce que ça ne contribue pas à l’autonomie stratégique de l’Europe".
"À partir du moment où les règles sont respectées, nous sommes dans une économie de marché et donc, si l’avis des régulateurs est positif, alors l’infrastructure sera mise en service. Sinon, ça n’interviendra pas", a-t-il résumé.

Les événements en Ukraine

De plus, Josep Borrell a fait savoir que le déroulement des événements en Ukraine aurait aussi son impact sur le lancement du Nord Stream 2, si une escalade devait avoir lieu.
"L’agression contre l’Ukraine aura des conséquences importantes. Nous sommes en train de discuter de l’architecture de sécurité européenne. Nous formulerons des propositions et discuterons d’un mécanisme de prévention des incidents. L’Europe prendra un certain nombre de mesures pour permettre une désescalade des tensions, les diminuer. Nous souhaitons vraiment contribuer, soutenir les discussions sur la sécurité sur notre continent", a expliqué en outre le diplomate européen.
Jean-Yves Le Drian a publié une déclaration en début de semaine, indiquant que lui, M.Borrell et plusieurs autres hauts fonctionnaires européens avaient discuté des tensions concernant l'Ukraine et souligné l'importance de la participation du bloc aux discussions qui auront un impact sur la sécurité européenne.

’ai enfin évoqué la poursuite des efforts de la France dans le cadre du format Normandie pour aboutir à une désescalade des tensions dans et autour de l’Ukraine et pour avancer vers la mise en œuvre des accords de Minsk, qui demeurent la seule base agréée d’une solution durable à la crise ukrainienne. Notre mobilisation avec l’Allemagne pour y parvenir reste entière et se poursuivra dans les jours et les semaines à venir", indique le document.

Les pourparlers avec Moscou

La Russie et les États-Unis ont tenu des consultations à Genève les 9 et 10 janvier sur les propositions de Moscou concernant les garanties de sécurité. Le Conseil Otan-Russie s'est réuni à Bruxelles le 12 janvier. La discussion sur la sécurité européenne s’est poursuivie le 13 janvier à Vienne dans le cadre du Conseil permanent de l’OSCE.
Les réunions à Genève et à Bruxelles ont eu pour objectif d’apporter une solution à la crise ukrainienne. Les tensions se sont accrues au cours des derniers mois à proximité de la frontière russe, Washington accusant Moscou de préparer une invasion, ce que le Kremlin a toujours démenti.
Les propositions de Moscou sur les garanties de sécurité en Europe comportent trois objectifs essentiels. Moscou veut obtenir des garanties que l’Otan ne s’étendra pas vers l’est au détriment de l’Ukraine et d’autres pays, qu’elle ne déploiera pas de nouveaux missiles américains de courte et moyenne portée en Europe et qu’elle y limitera ses activités militaires.
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