Scolarisation des enfants handicapés: des propos d'Éric Zemmour font polémique

© Photo Pexels/DidsEn classe, image d'illustration
En classe, image d'illustration - Sputnik Afrique, 1920, 15.01.2022
S'abonner
Éric Zemmour a provoqué une polémique après ses propos favorables aux "établissements spécialisés" pour les enfants handicapés et contre "l'obsession de l'inclusion" en milieu scolaire classique, la secrétaire d'État chargée du handicap Sophie Cluzel fustigeant une "déclaration pitoyable".
Vendredi 14 janvier, lors d'une discussion avec des enseignants acquis à sa cause à Honnecourt-sur-Escaut, dans le département du Nord, le candidat a expliqué "penser qu'il faut effectivement des établissements spécialisés, sauf pour les gens légèrement handicapés évidemment".

"Pour le reste, oui, je pense que l'obsession de l'inclusion est une mauvaise manière faite aux autres enfants et à ces enfants-là, qui sont les pauvres, complètement dépassés par les autres enfants. Donc je pense qu'il faut des enseignants spécialisés qui s'en occupent", a-t-il estimé.

La secrétaire d'État chargée du handicap Sophie Cluzel a fustigé samedi sur Twitter "une déclaration pitoyable". "Très en colère" sur BFM TV, elle a critiqué une "vision misérabiliste" et "excluante" du handicap.
"Bien sûr que c'est compliqué, mais c'est vraiment l'honneur de la France de pouvoir scolariser ces enfants avec les autres, au milieu des autres", a-t-elle ajouté.
Le chef de file des députés LR, Damien Abad, lui-même en situation de handicap, a dénoncé des propos "scandaleux" d'Éric Zemmour et une "ségrégation à tous les étages".
"Oui, nous devons avoir l'obsession de l'inclusion. Je demande des excuses publiques", a-t-il lancé sur Twitter.
La candidate du Rassemblement national, Marine Le Pen, a pour sa part jugé "impardonnable" de "s'attaquer aux enfants fragilisés par un handicap", quand le candidat communiste, Fabien Roussel, s'est dit "révulsé par la proposition" d'Éric Zemmour, en le comparant à une "société d'apartheid".

Zemmour passe à la défense

Face à la bronca, l'ancien polémiste a expliqué ses propos samedi matin à Villers-Cotterêts, dans l'Aisne. "Bien sûr, il y a des cas où le fait de les mettre dans un établissement ordinaire est une bonne chose, car ça leur permet de progresser, de se socialiser. Et puis il y a d'autres cas, réels, plus nombreux qu'on ne le dit où c'est une souffrance pour ces enfants" handicapés.
"Ce que j'ai voulu dire, c'est que je ne veux pas que l'obsession de l'inclusion nous prive et nous conduise à négliger la nécessité d'établissements spécialisés", a-t-il poursuivi. "Je pense que c'est une position idéologique, comme toujours. On a décidé que c'était mieux de mettre tout le monde ensemble. Moi, je pense que non", "pas pour les mettre à l'écart mais pour s'en occuper mieux".
Le candidat à la présidentielle a appelé à "prendre en compte les cas particuliers" de chaque enfant, avec des possibilités de "passerelles" entre "établissements spécialisés" et "ordinaires".
En début de soirée, il a publié un message vidéo dans lequel il a dénoncé des "propos détournés" par des "politiciens" coupables selon lui de "mensonges" et d'"hypocrisie", en s'en prenant à "l'idéologie égalitariste" qui "détourne l'égalité pour nier les cas particuliers".
Fil d’actu
0
Pour participer aux discussions, identifiez-vous ou créez-vous un compte
loader
Chat
Заголовок открываемого материала