Jadot étrille Macron au Parlement européen et se fait rappeler à l'ordre

© REUTERS / Christian HartmannYannick Jadot
Yannick Jadot - Sputnik Afrique, 1920, 19.01.2022
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Yannick Jadot, candidat écologiste à l'élection présidentielle en France, a étrillé Emmanuel Macron au Parlement européen, dans un discours aux accents de joute de campagne électorale franco-française qui lui a valu des rappels à l'ordre d'autres eurodéputés.
"Vous avez incontestablement fait un beau discours", a lancé d'entrée Yannick Jadot, candidat écologiste à la présidentielle, à l'adresse d'Emmanuel Macron, qui venait de présenter les priorités pour le semestre de présidence française de l'UE.
"Mais vous êtes comptable d'un bilan pour la France et d'un bilan pour l'Europe", a-t-il poursuivi. "Vous resterez dans l'histoire le président de l'inaction climatique".
L'eurodéputé écologiste a reproché au Président français de chercher à "sauver un nucléaire condamné à la faillite", de "signer des armistices avec les lobbies", et de "procrastiner, fantasmer sur des solutions dans 10, 15 ou 20 ans", suscitant des réactions outrées dans l'hémicycle.
Plaçant son intervention sur le plan de la politique nationale, il a reproché à Emmanuel Macron de "décider chaque jour d'arracher les tentes" des migrants à Calais.
"Notre Europe ne sera jamais la vôtre, celle du renoncement climatique, celle du glyphosate, celle de la circulation sans entrave des biens, des services et de la finance, mais des murs, des barbelés et des miradors et des humiliations pour les femmes et les hommes", a-t-il conclu, les bras tendus vers Emmanuel Macron, à l'issue de son intervention aux allures d'adresse personnelle contre un rival politique.

"Quelle honte"

Applaudi par son groupe politique, Yannick Jadot a aussi provoqué des réactions outrées chez ses collègues qui ont pour certains exprimé bruyamment leur opposition à ses déclarations.
La cheffe de file du groupe S&D (socialistes et démocrates), l'espagnole Iratxe Garcia Perez, ainsi que celui du groupe Renew (libéraux), le Français Stéphane Séjourné, ont chacun adressé un rappel au règlement à l'écologiste. "Je vous demanderai de respecter le débat. (...) Ce n'est pas le moment d'intervenir de cette façon là", a réagi Mme Garcia Perez.
"Quelle honte de transformer cette hémicycle en Assemblée nationale, ce n'est pas respectueux", a renchéri Stéphane Séjourné.
"Il faut que le respect règne dans cette chambre", a réclamé la nouvelle présidente du Parlement européen, Roberta Metsola.
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