La mairie d’Orly s’attaque à une boucherie halal qui ne veut pas vendre de porc

© Photo Pixabay / tomwiedenViande
Viande - Sputnik Afrique, 1920, 20.01.2022
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Une nouvelle boucherie halal, qui ne vend pas de porc, a ouvert à Orly. La mairie, propriétaire des lieux, se retrouve dans une situation délicate. Il pourrait bientôt devenir impossible de trouver du porc ailleurs qu’en supermarché.
Alors que les débats sur le communautarisme et la place de l’islam en France ont repris de la vigueur à l’approche de la présidentielle, la municipalité d’Orly doit faire face à un contentieux symbolique, rapporte Le Parisien.
Une boucherie halal a en effet ouvert dans des locaux appartenant à la mairie. Elle a pris la place d’un commerce de viande plus traditionnel, et refuse désormais de vendre du porc. Inacceptable pour la municipalité, qui explique vouloir préserver la diversité des magasins, alors que la ville compte déjà plusieurs boucheries halal.
"Nous avions spécifié dans le bail qu’il devrait s’agir d’une boucherie traditionnelle assurant la vente de tous types de viande. Nous n’avons rien contre les boucheries halal mais nous voulons maintenir une offre commerçante diversifiée sur la commune car Orly compte déjà six boucheries halal", explique ainsi la municipalité au Parisien.
Les autorités ajoutent qu’il n’existe plus qu’une seule boucherie où se procurer du porc à Orly, et que celle-ci doit fermer courant 2022. Les amateurs de cochon devront donc bientôt s’en remettre aux grandes surfaces pour s’approvisionner.
La commune a finalement envoyé une mise en demeure au propriétaire de la boucherie, le sommant de se mettre en conformité avec le contrat de bail, sous peine de le voir résilier. Un discours qui ne passe pas du côté du commerçant, qui rappelle la réalité du quartier.
"Si je me mets à vendre du porc, je ne ferai plus que 20% de chiffre d’affaires et je fermerai dans l’année. Il y a beaucoup plus de clients musulmans ici. C’est la règle de l’offre et la demande qui régule le commerce, pas une mairie", déclare-t-il ainsi au Parisien.

Abattage et commerces controversés

L’explosion des boucheries halal, qui remplacent parfois les boucheries traditionnelles jusqu’à les faire disparaître du paysage, a déjà été critiquée par plusieurs personnalités politiques.
En octobre dernier, Éric Zemmour avait notamment déploré le phénomène, lors d’un déplacement à Drancy. "Quand il n’y a plus que des boucheries hallal, on n’est plus en France, on est au Maroc", avait lâché l’essayiste au micro de CNews.
Le halal trouve également quelques détracteurs du côté des défenseurs de la cause animale. Il faut dire que cet abattage rituel controversé refuse généralement les méthodes d’étourdissement, comme l’électronarcose, avant la mise à mort des bêtes.
Certains pays européens songent d’ailleurs à interdire ce type d’abattage rituel. En octobre, Bernard Clerfayt, ministre en charge du Bien-être animal dans la région de Bruxelles, avait annoncé vouloir interpeller le gouvernement sur la question. Au micro de la RTBF, le responsable avait souligné que l’égorgement sans étourdissement pouvait faire souffrir les animaux de "plusieurs dizaines de secondes" à "plusieurs minutes".
Mais les polémiques sur le halal dépassent aussi le cadre des boucheries et des abattoirs. Ce 13 janvier, le footballeur Patrice Évra avait ainsi relancé la controverse des repas halal en équipe de France, au micro de RMC.
L’ancien international avait affirmé que les buffets halal et non-halal avaient créé des tensions dans le vestiaire, sous l’ère Raymond Domenech, jusqu’à provoquer des bagarres. La polémique avait déjà été soulevée en 2010, après le fiasco français à la Coupe du monde.
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