Un cannibale s’évade d’un hôpital psychiatrique et agresse une femme à Toulouse

© Photo Pixabay/FoundryDans un couloir d'un centre médical
Dans un couloir d'un centre médical - Sputnik Afrique, 1920, 20.01.2022
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Un homme dangereux s’est échappé de l’hôpital psychiatrique Marchant à Toulouse mercredi en fin d’après-midi. Il a été interpellé quelques heures plus tard après avoir agressé une femme âgée, relaie La Dépêche.
Un acte gratuit qui prouve la dangerosité de l’individu. Vers 22 heures à Toulouse, une femme âgée promenait son chien lorsqu’elle a été frappée avec une barre de fer. Des témoins assistant à la scène sont intervenus et auraient réussi à maîtriser l’individu, sauvant vraisemblablement la vie de cette dernière.
Lorsque les policiers de la brigade anti-criminalité sont arrivés sur les lieux, ils ont interpellé l’individu qui s’avère être connu des services de police. Il s’agit de Jérémy Rimbaud, appelé le cannibale de Nouilhan, interné en hôpital psychiatrique après avoir tué en 2013 un homme de 90 ans.
L’individu a été interné de nouveau après son identification et la femme âgée, traumatisée, n’inspire pas d’inquiétude, selon la préfecture contactée par 20 Minutes.

La prise en charge des anciens soldats en question

Jérémy Rimbaud a servi en Afghanistan. Après son séjour, il est allé à Chypre pour une évaluation psychologique. Un syndrome post-traumatique lui a été diagnostiqué. Un médecin lui a prescrit un traitement adapté, mais l’ex-soldat a dit qu’il avait besoin de parler à un psychiatre.
Il a décidé d’arrêter son traitement, car celui-ci l’ensuquait et il ne pouvait plus faire de sport. Il a également arrêté de se rendre aux rendez-vous sans que personne ne réagisse, ce qu’a déploré l’avocat des victimes auprès de France Bleu en 2016 lors du procès qui a confirmé l’irresponsabilité pénale de l’homme.
Au ministère de la Défense, un dispositif de prise en charge spécifique existe. Il a été mis en place lors de la Première Guerre mondiale. Les psychiatres ont ensuite acquis une solide connaissance des troubles psychologiques après les guerres d’Indochine et d’Algérie. C’est à certains de ces spécialistes que l’on doit le décret du 10 janvier 1992 qui a permis la reconnaissance des pathologies psycho-traumatiques comme des "blessures psychiques" ouvrant droits à réparation.
Lors de la guerre du Golfe, des psychiatres militaires ont été envoyés sur le terrain. Leur expérience a permis d’améliorer le dispositif de prévention existant en prenant en considération le soutien psychologique du soldat bien au-delà de son aspect médico-psychologique, mais aussi dans toute sa dimension psycho-sociale. Lors du conflit en Afghanistan, le dispositif a été encore étoffé en portant attention aux conditions de retour du soldat avec la mise en place en 2010 d’un temps de décompression et à la nécessité d’une attention durable, non seulement au soldat mais aussi à son entourage.
Ainsi, ce système repose sur les médecins d’unité qui informent, détectent et orientent le soldat souffrant de syndrome post-traumatique. Celui-ci est ensuite pris en charge par le service psychiatrique d’un hôpital d’instruction des armées ou, à défaut, par un psychiatre civil.

Un crime sous influence

En 2013, Jérémy Rimbaud a fait irruption dans une maison à Nouilhan dans les Hautes-Pyrénées. C’est alors qu’il a tué un homme de 90 ans pour ensuite lui arracher le cœur et la langue. Il a par la suite tenté de tuer un autre homme du village.
En 2016, lors de son procès, il a expliqué son geste en parlant de "course d'orientation de la mort". Il dit avoir reçu l’ordre de rejoindre à pied son régiment et, lorsqu’il est arrivé à Nouilhan, celui-ci a pris un vieil homme à sa fenêtre "pour un taliban*". Il l’a alors assassiné, se croyant encore en Afghanistan.
M.Rimbaud a expliqué que l’origine de ses troubles psychiques était liée à une mine sur laquelle il a roulé avec sa voiture, qui a explosé sous le char qui le suivait. Lorsqu’il est rentré en France, ce traumatisme est resté dans sa mémoire. En franchissant les dos d'âne, il avait peur d'exploser.
L’ex-soldat a été reconnu irresponsable pénalement et soumis à des mesures de sûreté dont l’internement en psychiatrie, l’interdiction de posséder une arme ou d’entrer en contact avec les victimes.
*Organisation sous sanctions de l'Onu pour activités terroristes
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