L’Allemagne bloque la livraison des armes létales allemandes à l’Ukraine par l’Estonie

© Sputnik . Vitali Ankov / Accéder à la base multimédiaUn obusier D-30 de 122 mm au moment du tir, image d'illustration
Un obusier D-30 de 122 mm au moment du tir, image d'illustration - Sputnik Afrique, 1920, 22.01.2022
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Berlin a refusé à Tallinn d’autoriser la fourniture d’armes allemandes à Kiev, selon le Wall Street Journal. La politique de l’Allemagne en la matière indiquerait des divergences sur le dossier ukrainien au sein de l’Otan.
La proposition estonienne de livrer à l’Ukraine des armes létales de fabrication allemande a été bloquée par Berlin, relate le Wall Street Journal.
D’après le quotidien américain, il s’agit des exportations du D-30, un obusier qui tire un obus de 122 mm à environ 20 kilomètres.
Ces armes ont été fabriquées à l’origine en Union soviétique et étaient stationnées dans l’ancienne Allemagne de l’Est.
Dans les années 1990, après la réunification allemande, Berlin a exporté ces obusiers en Finlande, qui les a ensuite transmis à l’Estonie en 2009.
"Le principe régissant les exportations d’armes [allemandes, ndlr] est toujours le même – qu’elles proviennent directement d’Allemagne ou de pays tiers – et aucune autorisation n’a été délivrée à ce stade", a déclaré un porte-parole du gouvernement allemand.
L’Estonie ne perd d’ailleurs pas l’espoir de convaincre les autorités allemandes, précise le Wall Street Journal.
"J’espère que nous obtiendrons l’approbation de l’Allemagne. L’Estonie a montré que nous voulons aider l’Ukraine en termes pratiques de toutes les manières possibles", a déclaré au journal Kristo Enn Vaga, 25 ans, conseiller du ministre estonien de la Défense.

Divergences au sein de l’Alliance

La position allemande sur le sujet des exportations d’armes létales vers l’Ukraine diffère de celle des États-Unis et de membres de l’Otan en Europe comme le Royaume-Uni, la Pologne et les pays baltes, poursuit le média.
Selon le Wall Street Journal, ce refus allemand à l’initiative estonienne pourrait indiquer l’absence de consensus absolu au sein de l’Alliance concernant l’assistance militaire à Kiev dans sa lutte contre une agression russe présumée.
Interrogé par le média, Michael O’Hanlon de la Brookings Institution, un centre de recherche sur les politiques de Washington, considère que ce type de questions serait "un premier test pour le nouveau chancelier pour montrer que sa coalition peut répondre à une crise internationale".
"S’il [Olaf Scholz, ndlr] ne peut pas apporter ce genre de changement modeste à la loi, cela remet en cause ses capacités à jouer un rôle moteur dans la politique étrangère", a confié au journal l’expert américain.

Armes létales livrées

Si pour l’Allemagne les livraisons d’armes létales à Kiev ne semblent pas une solution adéquate pour résoudre la crise ukrainienne, c’est bien le cas des États-Unis, dont l’ambassade rapporte ce 22 janvier l’arrivée en Ukraine d’environ 90 tonnes d’armes létales.
D’après la mission diplomatique américaine à Kiev, cette livraison démontrait l’attachement des États-Unis à la capacité de défense ukrainienne face à la "menace russe".
Plus tôt, les 17 et 18 janvier, des avions en provenance de Londres ont livré à l’Ukraine des systèmes antichars portatifs.
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