Le chef de la marine allemande met en garde contre une "guerre continentale" dans 10 ou 20 ans

Les "alliances plus étroites" ont du sens en vue d’une "guerre continentale" pouvant débuter dans les prochaines décennies, juge le chef de la marine allemande. Ces déclarations interviennent alors que les Occidentaux multiplient leurs accusations contre Moscou de vouloir envahir l’Ukraine et continuent de livrer des armes à cette dernière.

Le chef de la marine allemande, le vice-amiral Kay-Achim Schönbach, a évoqué le risque d’éclatement d’une "guerre continentale" dans les prochaines décennies.

"En ce qui concerne la guerre continentale, je crois qu’elle aura lieu, pas dans deux-trois ans, mais dans une ou deux décennies…" a-t-il déclaré le 21 janvier au cours d’un discours à l’Institut Manohar Parrikar pour les études de défense et Analyses (MP-IDSA).

À cet égard, "il doit y avoir des alliances plus étroites", puisque celles bilatérales ne signifient rien.

German Navy Chief VAdm Kay-Achim Schönbach at @IDSAIndia event in Delhi: Bilateral partnership means nothing. When it comes to continental war, I believe thr will be war, not in next 2-3 years, but decades... Thr must be closer alliances pic.twitter.com/QAsmsH1Fl9

— Sidhant Sibal (@sidhant) January 21, 2022

Une réponse militaire US?

Dans le cadre de ce même discours, le vice-amiral Schönbach a en outre jugé que la Crimée ne ferait plus jamais partie de l’Ukraine et que c’était "un fait".

Alors que depuis des semaines Moscou essuie des accusations de la part de Kiev et des Occidentaux de préparer une "invasion" de l’Ukraine, les États-Unis ne cachent pas leurs intentions d’entreprendre des démarches militaires.

Interrogée le 20 janvier à la télévision moldave Jurnal TV sur les contre-mesures contre Moscou, l’ambassadrice américaine à l’Onu, Linda Thomas-Greenfield, a tranché:

"Absolument. Nous avons indiqué que nous n’excluons rien quant à notre réponse."

Outre d’avoir expliqué à maintes reprises que les forces armées russes étaient déplacées à l’intérieur du territoire national sans menacer personne et que cela ne devait regarder personne, Moscou a signalé que les déclarations sur "l’agression russe" étaient utilisées en tant que prétexte pour augmenter le contingent de l’Otan dans les régions frontalières alors qu’il avait été demandé à ce que cela ne soit pas le cas dans les projets d’accords avec les États-Unis et l’Alliance.

Fournitures d’armes sans précédent

Dans la nuit du 21 au 22 janvier, la première tranche d’aide militaire américaine récemment décidée par Joe Biden a été livrée à l’Ukraine, selon l’ambassade américaine à Kiev.

Celle-ci a tenu à souligner sur Twitter que "cette aide, ainsi que les 2,7 milliards de dollars d'aide à la sécurité fournis à l’Ukraine depuis 2014, démontrent le ferme engagement des États-Unis à renforcer les défenses de l'Ukraine dans un contexte d'agression russe croissante".

Le ministère ukrainien de la Défense a confié pour sa part le 20 janvier que son pays recevait une assistance militaire sans précédent de ses partenaires internationaux.

L’Allemagne, si elle continue de refuser les livraisons d’armes à l’Ukraine, promet celle d’un hôpital de campagne complet en février. "Le tout, y compris la formation nécessaire, cofinancé par l’Allemagne à hauteur de 5,3 millions d’euros", comme l’a précisé la ministre de la Défense Christine Lambrecht au Welt am Sonntag.