L’explication floue du président de la FIFA après ses propos sur les Africains

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Выборы президента ФИФА - Sputnik Afrique, 1920, 27.01.2022
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Après la polémique déclenchée par ses propos sur les émigrants africains qui traversent la Méditerranée, Gianni Infantino est revenu sur ses déclarations. Une explication loin de convaincre alors que celui-ci défend un projet d’organisation de la Coupe du monde de football tous les deux ans.
Une polémique qui intervient au mauvais moment. Mercredi 26 janvier, le président de la FIFA était à Strasbourg au Conseil de l’Europe afin de défendre son projet de Coupe du monde, qu’il souhaite voir se tenir tous les deux ans. Gianni Infantino a d’abord énoncé un premier argument sur l’état actuel du football.

"Nous voyons le football se développer dans une direction où certains ont tout et la plupart n'ont rien. En Europe, la Coupe du monde a lieu deux fois par semaine car les meilleurs joueurs du monde y jouent".
Afin de développer sa pensée, le dirigeant a ensuite avancé un argument pour le moins surprenant.

"Nous devons trouver des moyens d'inclure le monde entier pour donner de l'espoir aux Africains afin qu'ils n'aient pas besoin de traverser la Méditerranée pour trouver peut-être une vie meilleure, mais, plus probablement, la mort en mer. Nous devons donner des opportunités, donner de la dignité."

Un mea-culpa raté

Le Président, par l’intermédiaire du compte Twitter de la FIFA est revenu le 26 janvier sur le sens de ses propos. Il a estimé que certaines remarques avaient été mal interprétées et sorties de leur contexte.
Il a ensuite tenu à préciser que le message qu’il souhaitait faire passer à travers cette déclaration était que chaque personne qui disposait d’un pouvoir de décision avait la responsabilité de contribuer à l’amélioration de la situation des autres personnes dans le monde.
Il a ensuite conclu en affirmant que si davantage d'opportunités étaient disponibles, y compris en Afrique, mais certainement pas uniquement sur ce continent, cela devrait permettre aux gens de les saisir dans leur propre pays. Il s'agissait selon lui d'un commentaire général, qui n'était pas directement lié à la possibilité de jouer une Coupe du monde de la FIFA tous les deux ans."

Une idée controversée

Cette idée n’est partagée ni par les supporters, ni par les confédérations. Seule la confédération africaine dirigée par le Sud-africain Patrick Motsepe soutient le projet. Ainsi, la FIFA s’offrirait le monopole des compétitions internationales et les continentales telles que l’Euro où la Copa America disparaîtraient. Seules celles opposant des clubs seraient organisées par les instances continentales de football.

Selon un sondage publié en septembre 2021, 55% des personnes interrogées ont indiqué être favorables à la tenue d’une Coupe du Monde tous les deux ans. Or, comme a pu le constater Libération, l’étude est trompeuse puisque trois possibilités de réponse sur quatre étaient inférieures à quatre ans et seulement 15.000 fans ont répondu au questionnaire.

Si des joueurs comme Kylian Mbappé s’opposent à la tenue bisannuelle de cette mythique compétition, Arsène Wenger, le légendaire entraîneur d’Arsenal, a indiqué auprès de L’Équipe que cela se déciderait avant 2024. Celui qui est désormais directeur du Développement du football auprès de la FIFA a même donné un calendrier:

"C'est le monde du football qui va décider. On m'a demandé d'organiser le calendrier international, mais il faut savoir que jusqu'en 2028, et même pratiquement jusqu'en 2030, rien ne va changer car la Coupe du monde 2026 et l'Euro 2028 sont déjà programmés. Les Fédérations nationales décideront pour après."
La FIFA a vanté en décembre dernier les bénéfices de la périodicité de la compétition à ses 211 fédérations membres. Ce sont 16,8 millions d’euros par an qu’elle a promis de verser à chacune d’elles.

Quant aux clubs, cette modification engendrerait des pertes financières estimées à 7,5 milliards d’euros par saison selon le Forum mondial des Ligues, qui représente un quarantaine de championnats professionnels mondiaux. L’UEFA a commandé une étude qui contredit les chiffres de la FIFA. Les résultats avaient montré des pertes de 2,5 milliards d’euros à 3 milliards d’euros sur quatre ans.

Willy Sagnol et les joueurs africains pas chers

Le 4 novembre 2014, l’entraîneur des Girondins de Bordeaux s’est retrouvé au cœur d’une polémique. M.Sagnol lors d’une rencontre avec les lecteurs de Sud-Ouest a répondu à une question concernant ses effectifs. Si l’intéressé a affirmé dans un premier temps que moins de joueurs africains rejoindraient le club afin de ne pas se retrouver avec des joueurs susceptibles d’être absents pour pouvoir disputer la Coupe d’Afrique, il a ensuite tenu des propos plus controversés:

"L'avantage du joueur, je dirais typique africain: il n'est pas cher, généralement prêt au combat, on peut le qualifier de puissant sur un terrain. Mais le foot, ce n'est pas que ça, c'est aussi de la technique, de l'intelligence, de la discipline".
Son ancien partenaire Lilian Thuram s’est dit, au micro d’Europe 1, surpris et déçu des propos de son ex-coéquipier au micro d’Europe 1. SOS Racisme avait dans un communiqué condamné les déclarations de l’ancien joueur de l’équipe de France et envisagé de porter plainte.

Bernard Tapie avait alors volé au secours de l’ancien joueur et déclaré au micro de RTL qu’il s’agissait plus d’une erreur d’appréciation que d’un dérapage raciste. S’il a averti Willy Sagnol, l’ex-président de l’Olympique de Marseille a affirmé que la société française ne permettait plus de tenir certains propos que l'on pouvait employer auparavant sans confusion.
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