Condamnations à mort pour le meurtre de deux experts de l'Onu en RDC

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Drapeau de l'Onu (image d’illustration) - Sputnik Afrique, 1920, 30.01.2022
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Le procès du meurtre de deux experts des Nations unies en République démocratique du Congo (RDC) en 2017 s'est achevé samedi par la condamnation à mort d'une cinquantaine de personnes et celle d'un colonel à dix ans de prison, a-t-on appris auprès d'un avocat de la défense, Trésor Kabangu.
Chercheur à Human Rights Watch, Thomas Fessy a suivi le procès qui n'a selon lui pas permis de faire éclore pleinement la vérité en ignorant l'éventuelle implication de responsables de haut rang dans le meurtre de Zaida Catalan et Michael Sharp.
Cette ressortissante suédoise et ce ressortissant américain, employés par l'Onu, ont été tués en mars 2017 alors qu'ils enquêtaient sur les violences entre forces gouvernementales et une milice de la région de Kasaï, dans le centre de la RDC.
Des hommes armés avaient arrêté le véhicule transportant les deux experts et conduit leurs victimes dans un champ avant de les mettre à mort.
Le gouvernement congolais a imputé les assassinats à la milice Kamuina Nsapu. Il a dans un premier temps démenti toute implication d'agents de l'Etat mais arrêté ensuite un colonel et plusieurs autres responsables qui collaboraient selon lui avec les rebelles.
Après un procès de cinq ans marqué par de nombreux reports et la mort de plusieurs prévenus en détention, un tribunal militaire a condamné à mort samedi Thomas Nkashama, un responsable local de l'immigration qui avait rencontré Catalan et Sharp la veille de leur mort, a déclaré Trésor Kabangu. Les autres condamnés à mort sont des membres de la milice.
Un certain nombre d'entre eux ont été condamnés par contumace, soit parce qu'ils n'ont jamais été appréhendés, soit parce qu'ils se sont sont évadés après leur arrestation, a précisé à Reuters l'avocat.
Le colonel Jean de Dieu Mambweni, qui avait également rencontré les deux experts de l'Onu avant leur mission, a écopé d'une peine de dix ans d'emprisonnement.
"L'enquête et ce procès n'ont pas permis de faire toute la vérité sur ce qu'il s'est produit. Les autorités congolaises, avec le soutien de l'Onu, doivent maintenant enquêter sur le rôle crucial que de hauts responsables ont peut-être joué dans ces meurtres", a déclaré Thomas Fessy.
La RDC observe depuis 2003 un moratoire sur les exécutions, les condamnés à mort devraient donc purger des peines de réclusion à perpétuité.
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