Quand un élu républicain attribue à tort une citation d’un néonazi pédophile à Voltaire

© Photo Pixabay/DezalbVoltaire
Voltaire - Sputnik Afrique, 1920, 01.02.2022
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Connu pour ses critiques des mesures sanitaires de l’administration Biden, l’élu républicain du Kentucky Thomas Massie a pensé invoquer Voltaire mais a publié une citation qui appartient à un néonazi américain accusé de pédophilie.
Pour attaquer le Dr Anthony Fauci, directeur de l'Institut national des allergies et des maladies infectieuses, qui est également le conseiller médical en chef du Président Joe Biden, Massie a sarcastiquement tweeté dimanche: "Vous ne devez pas interroger Fauci, car il est scientifique".
Ces mots ont été accompagnés d’une image montrant une main géante écrasant un groupe de personnes beaucoup plus petites. À côté de l'image figurait une citation faussement attribuée à Voltaire:
"Pour savoir qui vous gouverne, découvrez simplement qui vous n'êtes pas autorisés à critiquer".

L’origine de la citation

C’est en 2017 que Nicholas Cronk, directeur de la Fondation Voltaire de l'Université d'Oxford, a établi que la citation n’appartient pas au célèbre philosophe mais doit être plutôt attribuée à Kevin Alfred Strom, un néonazi qui a plaidé coupable en 2008 pour possession de pornographie juvénile.
Comme l’indique CNN, l’homme a notamment prononcé une citation similaire lors d'une émission de radio virulemment antisémite en 1993.
Il avait alors déclaré: "Pour déterminer les vrais dirigeants d'une société, tout ce que vous devez faire est de vous poser cette question: ‘Qui est-ce que je n'ai pas le droit de critiquer?’". Le contexte dans lequel il posait la question indiquait clairement qu'il s'agissait d'une référence au peuple juif.
Lundi après-midi, son tweet avait été repris plus de 6.800 fois. Il est resté en ligne sans aucune correction malgré que plusieurs utilisateurs lui aient signalé sa faute.

Une citation piège

Massie n'est pas le premier politicien à être moqué et critiqué pour avoir attribué cette citation à Voltaire. En 2015, le sénateur australien Cory Bernardi a dû supprimer tous ses tweets après avoir été critiqué pour avoir tweeté la citation et l'avoir attribuée à tort à Voltaire.
Ce n'est pas le premier tweet provocateur de Massie concernant la pandémie de Covid-19. En août dernier, il a publié une image d'un poignet avec des numéros tatoués faisant ainsi référence à des détenus des camps de concentration.
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