Le Mali accuse la France d’exercer un "terrorisme politique, médiatique et diplomatique"

© AP Photo / Kena BetancurChoguel Maiga
Choguel Maiga - Sputnik Afrique, 1920, 04.02.2022
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Le Premier ministre malien de transition, en brouille avec la France, a accusé Paris d'avoir soutenu les mouvements séparatistes au nord du Mali, violé les traités militaires et cherché "l'asphyxie économique et financière du pays".
Bamako manifeste son hostilité à l’égard des autorités françaises. Choguel Kokalla Maïga, Premier ministre malien de transition, arrivé au pouvoir après le coup d’État de mai 2021, s’est longuement exprimé sur la situation sécuritaire du Mali et les raisons des tensions politiques et diplomatiques avec la France.

"Comme je le dis aujourd'hui, les autorités françaises exercent un véritable terrorisme politique, médiatique et diplomatique contre notre gouvernement avec l'objectif de le renverser", a-t-il lâché dans une interview à l’agence d’information Anadolu publiée ce 4 février.

Selon lui, la France a été derrière les mouvements séparatistes de 2011. De plus, les autorités françaises, "pour avoir l'asphyxie économique et financière du pays ", s’impliquent dans les sanctions introduites récemment contre le Mali par la CEDEAO. Elles "violent" les accords de la coopération militaire liant les deux pays.
Mi-janvier, Choguel Kokalla Maïga a critiqué le bilan de l’intervention militaire française dans le pays et a évoqué l’intention de remettre en cause les accords bilatéraux. Le 31 janvier, après les critiques françaises concernant le gouvernement malien, Bamako a expulsé l’ambassadeur français.

Un pays gangréné par les groupes djihadistes

Choguel Kokalla Maïga a pointé l’instabilité sécuritaire qui persiste malgré la présence des militaires français depuis 2013.

"Au bout de neuf ans, nous constatons que le terrorisme qui était résiduel au nord a envahi 80% du territoire. L'intégrité de l'autorité de l'État à la date d'aujourd'hui n'est pas restaurée sur l'ensemble du territoire national", a-t-il regretté.

Le Mali ne veut plus autoriser les forces étrangères dans le pays sans conditions prédéterminées. Fin janvier, le pays a demandé au Danemark de retirer ses forces spéciales en affirmant que plus personne ne viendrait "par procuration" dans le pays. "On ne peut pas, comme on dit en Afrique, raser la tête des Maliens en l'absence des Maliens", a abondé le Premier ministre.

Partenariat avec la Russie

Dans le contexte actuel de confrontation politique et diplomatique avec la France, le Premier ministre de transition a tenté d’apporter une explication au partenariat du Mali avec la Russie.

"Nous voulons acheter des avions avec les pays européens, on nous bloque. On veut acheter avec les États-Unis, on nous bloque. Mais la solution, c'est d'aller vers ceux qui ne vont pas nous bloquer. C'est aussi simple que ça. Nous sommes alliés, nous avons conclu des accords de coopération militaire avec la Russie. Nous avons acheté des armes à la Russie et la Russie n'est pas la seule", a-t-il déclaré.

Ainsi, les forces maliennes ont démontré des avancées "spectaculaires", et, selon lui, "le nombre de terroristes éliminés en moins d'un mois est plus important que ce que nous avons réalisé pendant ces 30 dernières années".
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