Les pannes en France contribuent à la flambée des prix de l'électricité en Europe

© Photo flickr /Deepak Adhikari / bulbAmpoule électrique
Ampoule électrique - Sputnik Afrique, 1920, 09.02.2022
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En pleine crise énergétique européenne, des pannes de réacteurs poussent la France à réduire davantage ses prévisions de production nucléaire. Morgan Stanley voit également une "probabilité significative" d'une réduction de la production en 2023, alors que Washington menace de saper le projet Nord Stream 2 de Gazprom.
La crise énergétique de cet hiver est loin d'être terminée. Les prix européens de l'électricité ont bondi après que la France, le plus grand producteur d'électricité de la région, a réduit son objectif de production nucléaire pour la deuxième fois en un mois, constate Bloomberg.
En effet, dans un contexte de flambée des prix du gaz au niveau mondial, qui a fait grimper le coût de l'électricité dans toute l'Europe, Électricité de France (EDF) a déclaré que sa production nucléaire pourrait chuter cette année à des niveaux jamais vus depuis 1990, et il existe une "probabilité significative" d'une réduction de la production pour 2023, selon Morgan Stanley.
La société a annoncé lundi ajuster son estimation de production nucléaire 2022 à 295-315 térawatts-heure (TWh) contre 300–330 TWh précédemment "dans le cadre de son programme de contrôles sur le parc nucléaire".

Un parc de moins en moins fiable

Le géant français du nucléaire est aux prises avec plusieurs pannes de réacteurs qui affecteront ses bénéfices, ajoute Bloomberg.
Les réacteurs d'EDF sont l'épine dorsale d'un système électrique européen, rappelle l’agence tout en notant que le parc est de moins en moins fiable en raison de longues périodes de maintenance, tant planifiée que non planifiée. Une série de pannes récentes a aggravé la crise énergétique en Europe, alors que la Russie achemine moins de gaz naturel vers le continent et que les tensions sur l'Ukraine sont vives.
Brandissant la prétendue menace russe envers Kiev, Joe Biden menace effectivement de "mettre fin" au gazoduc Nord Stream 2 qui doit relier la Russie à l'Allemagne et qui déplaît on ne peut plus aux États-Unis, premier exportateur mondial de gaz naturel liquéfié. Or, "les Américains n’auront pas à supporter les mêmes conséquences d’un conflit en Ukraine que les Européens, notamment du point de vue du prix de l’énergie", selon le ministre de l’Économie Bruno Le Maire.
Dans un contexte de situation "dégradée" du parc de production, le contrôle en cours sur les défauts dans le parc nucléaire, "est susceptible d'entraîner des conséquences en matière de sécurité d'approvisionnement électrique au-delà de cet hiver", avait indiqué début février RTE, le gestionnaire du réseau électrique à haute tension français.

Une décision controversée

Entre-temps, la Commission européenne a provoqué, le 2 février, la colère d'organisations écologistes en créant un label "vert" pour les centrales nucléaires, note l’AFP. Elle a reconnu, sous certaines conditions, leur contribution à la lutte contre le changement climatique. Les commissaires ont approuvé une liste de critères permettant de classer comme "durables" les investissements dans des centrales nucléaires pour la production d'électricité, ce qui n’était jusqu'ici réservé qu’aux énergies renouvelables.
Selon l'exécutif européen, les énergies renouvelables, qui restent une priorité, ne pourront pas, à elles seules, en raison de leur production intermittente, répondre à la demande croissante d'électricité. La France, qui veut relancer sa filière nucléaire, a soutenu l'initiative, qui a pourtant divisé les 27 États membres de l'UE.
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