"Il y a plus de chaos parce qu’il y a plus de résistance à un ordre de moins en moins accepté"

© SputnikDes Gilets jaunes manifestent à Paris contre le pass vaccinal qui s’apprête à entrer en vigueur, 22 janvier 2022
Des Gilets jaunes manifestent à Paris contre le pass vaccinal qui s’apprête à entrer en vigueur, 22 janvier 2022 - Sputnik Afrique, 1920, 10.02.2022
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La pandémie de Covid-19 a permis d’accélérer la mondialisation, une mondialisation qui elle-même accélère "le chaos". Analyse de l’auteur Éric Verhaeghe au micro de Rachel Marsden.
Si "ordre" il y a, dans le nouvel ordre mondial que certaines élites évoquent depuis des années, il semble de plus en plus se caractériser par le chaos.
Il serait facile de mettre ce désordre mondial sur le dos des populistes, des djihadistes ou de n’importe quel autre groupuscule. Sont-ils le problème ou plutôt les symptômes de cette pagaille qui s’intensifie?
Pendant les deux guerres mondiales et la guerre froide, l’ordre mondial était en noir et blanc, divisé en deux camps clairs avec des dirigeants bien identifiés. Le paysage médiatique était étroitement contrôlé et essentiellement local, avec peu de diversité internationale ou idéologique. Les messages étaient facilement contrôlés, l’opposition vilipendée et la nuance était difficile à trouver. Nos vies étaient beaucoup plus cloisonnées.
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Puis la mondialisation et la technologie sont arrivées et ont tout bouleversé, augmentant considérablement l’imbrication internationale des intérêts commerciaux. La mondialisation a également fourni un prétexte commode à davantage d’interventions militaires pour raisons économiques. Ceci a entraîné une augmentation des retours de flamme de la part de combattants ennemis. En même temps, les délocalisations dans les pays à main-d’œuvre bon marché, tirant les salaires vers le bas et le chômage vers le haut, ont déclenché toujours plus de mouvements sociaux.
Il est légitime de se demander si cette nouvelle étape d’harmonisation globale apportera réellement de l’ordre. Pour Éric Verhaeghe, auteur du livre Le Great Reset: mythes et réalités (Éditions Culture & Racines), "il y a plus de chaos parce qu’il y a plus de résistance à un ordre de moins en moins accepté et de moins en moins satisfaisant".
"Il y a un agenda pour renforcer la mondialisation qui est un agenda du chaos, puisque plus la caste mondialisée va pousser vers l’avant pour faire rentrer les peuples dans la seringue de la mondialisation, plus les peuples vont résister, et plus la confrontation va être terrible et douloureuse."
Il considère que cette montée vers le chaos a commencé en 2005, avec le référendum sur la Constitution européenne en France. Face à cette construction multilatérale, "les peuples ne s’y retrouvent pas".
"Un des exemples marquants a été le Brexit, où un peuple entier a préféré quitter le ‘bateau ivre’."
Et la pandémie a servi d’accélérateur à des objectifs qui sont manifestement opposés à la volonté des peuples:
"Ce que Klaus Schwab appelle le populisme, ou le nationalisme, gagne du terrain et commence à contester à chaque fois que c’est possible dans les urnes, dans le suffrage universel, la règle de la mondialisation. Il y a une espèce de mouvement inverse. D’un côté, les peuples demandent plus d’autonomie, de souveraineté. De l’autre, une caste mondialisée qui est toujours plus avide, plus cupide, plus demandeuse d’ordre vertical, de transfert de souveraineté, de décisions prises au plus haut niveau."
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