Une pub de l'UE présentant une femme voilée comme ayant "l'avenir" dans ses mains indigne en France

Une campagne visuelle déployée par la Commission européenne a engendré une polémique en France: sur l’une des images se trouve une femme voilée, assortie du slogan "L’avenir est entre vos mains". Fin 2021, suite à de vives réactions françaises, le Conseil de l’Europe avait retiré sa campagne sur la "liberté dans le hijab".

En France, les débats sur le port du voile et sur le communautarisme en général font rage ces dernières années. C’est pourquoi une affiche représentant une femme voilée avec les mots "L’avenir est entre vos mains" a suscité de vives réactions auprès des politiques français.

L’image en question fait partie des 16 affiches promotionnelles validées par la Commission européenne en 2021 pour promouvoir la Conférence sur l’avenir de l’Europe. L’événement comprend une série de débats et de discussions menés par des citoyens de l’UE. Comme l’une des deux dernières sessions de la conférence aura lieu du 11 au 13 février, l’image a fait surface.

"Nos euro naïfs"

Pour Éric Ciotti, soutien de Valérie Pécresse, ce choix représente une "inadmissible soumission à l’islamisme".

Choisir comme symbole de l’avenir de l’Europe une femme voilée est scandaleux !

Inadmissible soumission à l’islamisme, le tout sous l'autorité de la Présidence française du Conseil de l'Union Européenne.

Quelle honte ! #Macron pic.twitter.com/I8gnLTRxUI

— Eric Ciotti (@ECiotti) February 9, 2022

"Le voile ne sera jamais un symbole européen!", a réagi l'eurodéputé Jean-Lin Lacapelle, issu du Rassemblement national (RN). Même son de cloche chez Nicolas Bay, député européen, issu également du RN.

Qui aurait pu croire, il y a 60 ans, qu’en 2022, l’égérie d’une conférence sur l’avenir de l’Europe serait une femme voilée ?

Synonyme de soumission, de remplacement et de changement de civilisation : le #voile ne sera JAMAIS un symbole européen ! pic.twitter.com/ATDFLyruKO

— Jean-Lin Lacapelle (@jllacapelle) February 9, 2022

JAMAIS le voile islamique ne sera l’avenir des femmes européennes !

Cette pub est un nouvel acte de soumission insupportable de la Commission européenne.

Plus que jamais, réaffirmons notre opposition à l’islamisation de nos nations et défendons notre civilisation ! pic.twitter.com/GOEKmZcFCb

— Nicolas Bay (@NicolasBay_) February 10, 2022

La sénatrice Les Républicains (LR) Valérie Boyer a pointé le choix maladroit de l’image, remarquant que l’institution européenne "récidive avec le port du voile". Le député LR Julien Aubert a qualifié les fonctionnaires d’"euro naïfs".

La Commission européenne récidive avec le port du voile. N'ont ils pas mieux à faire ? Par exemple parler de l'égalité des femmes ou de ces femmes, ces héroïnes qui risquent leur vie dans certains pays pour ne pas porter le voile. pic.twitter.com/U7vwiTuItt

— Valérie Boyer (@valerieboyer13) February 9, 2022

L'avenir ? Brouillé par les atermoiements de l'UE sur la question du communautarisme. Les mains ? Celles d'une l'Europe qui tremble face à ces sujets. Après la campagne #Hijab et le guide de l'inclusivité voici la dernière trouvaille de nos euro naïfs.@CBeaune une réaction ? pic.twitter.com/VuNlDvApoy

— Julien Aubert (@JulienAubert84) February 9, 2022

"La liberté dans le hijab"?

Ce n’est pas la première fois que des campagnes impliquant le port du voile lancées par les structures européennes suscitent l’incompréhension en France. Ainsi, en novembre 2021, le Conseil de l'Europe a dû retirer sa campagne polémique "La liberté dans le hijab".

Cette campagne censée célébrer la diversité proposait des portraits de plusieurs jeunes femmes voilées sur une seule moitié de l'image.

Le Conseil de l'Europe fait la promotion du #Hijab, « la beauté est dans la diversité, comme la liberté est dans le hijab » : pourquoi cette propagande contre la liberté de la femme ? Quels intérêts cachés commandent à tout cela ?

src : @CoE_Antidiscrim pic.twitter.com/UHRbIxgZ7X

— Gilbert Collard (@GilbertCollard) November 2, 2021

Suite à une polémique en France, la campagne a été retirée quelques jours après son lancement.

Plusieurs personnalités, comme Éric Zemmour, Marine Le Pen, Valérie Pécresse, Manuel Valls ou le sénateur LR Bruno Retailleau l’ont jugée scandaleuse.