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Covid-19

Fin du port du masque à l’école à l’extérieur? "C’est de la politique, pas de la technique"

© Photo Pexels/ Ketut Subiyanto / -Un enfant qui porte un masque
Un enfant qui porte un masque - Sputnik Afrique, 1920, 11.02.2022
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De non recommandé scientifiquement à mesure obligatoire, le port du masque, notamment à l’école, a connu des revirements. À la faveur d’une décrue épidémique, il n’est plus obligatoire dans les récrés. Un choix politique, estime le Dr Hautemaniere.
Le masque à l’école pour les enfants: contrainte inutile ou absolue nécessité? Sur cette question, le gouvernement semble avoir du mal à trancher. Si au début de l’épidémie de Covid-19, en avril 2020, Olivier Véran soulignait qu’il n’existait "aucune recommandation scientifique" sur le port du masque, cette mesure anti-Covid-19 est désormais un élément central dans le protocole sanitaire pour les établissements scolaires. Le Pr Alain Fischer, président du Conseil d’orientation de la stratégie vaccinale, a d’ailleurs jugé, le 9 février lors d’une commission sénatoriale, que le masque pour les enfants était "absolument justifié".
Pourtant, nouveau changement de braquet. Jean-Michel Blanquer a annoncé ce vendredi 11 février que cette mesure de protection allait disparaître en extérieur pour les élèves des cours élémentaires et les personnels. Pour mémoire, aux petits de 6-10 ans, le port du masque a été réintroduit tout récemment, début janvier 2022.

Une position qui change… à nouveau

Concernant les salles de classe, "des discussions commencent sur la levée du port du masque en intérieur" à l’école, "mais ce n’est pas du tout à l’agenda des prochaines semaines", indique à l’AFP Sophie Vénétitay, secrétaire général du Snes-FSU.
Joint par Sputnik, le Dr Alexis Hautemaniere, médecin épidémiologiste, dit comprendre que ces volte-face de doctrine et des justifications qui les accompagnent "peuvent énerver les Français".

"C’est de la politique, pas de la technique", reproche le médecin hygiéniste.

En effet, de nombreux spécialistes ont pointé le fait que le masque pouvait avoir des conséquences négatives sur l’apprentissage. En mai dernier, le Collectif national des pédiatres de France avait publié une lettre ouverte avertissant ainsi sur les "risques physiologiques et psychologiques importants" causés par le port du masque une journée entière à l’école.
Cantine France - Sputnik Afrique, 1920, 03.01.2022
Quel impact de l’obligation du masque pour les enfants dès six ans?
Le Dr Hautemanière admet que c’est "bien entendu une période difficile" et concède qu’il y a "des difficultés pour respirer et pour la compréhension parce que l’on ne voit plus les lèvres bouger".

"Il faut peut-être plus de soutien scolaire pour les enfants. Ce qui aurait été très bien, c’est de faire des demi-classes, malheureusement, il n’y a pas suffisamment d’enseignants. C’est une mesure très efficace [le port du masque, ndlr], mais elle a un prix à payer", estime le Dr Hautemanière.

Il reste néanmoins persuadé que "médicalement, ce n’est pas une bonne chose d’enlever le masque". Lors de la semaine passée en effet, le ministère de l’Éducation nationale a dénombré près de 17.000 classes fermées et plus de 410.000 élèves testés positifs.

Taux d’incidence élevé chez les enfants

Des chiffres encore élevés, mais en baisse. Au niveau national, le taux d’incidence est descendu à 2.163 cas pour 100.000 personnes testées au 7 février, soit une diminution de 18% par rapport au 4 février. En outre, chez les enfants de 6 à 10 ans, si la tendance est identique, le taux d’incidence est plus élevé. Au 7 février, il s’établissait à 3.356, donc bien au-delà du seuil d’alerte fixé à 50 nouveaux cas pour 100.000 habitants.
Par ailleurs, dans une tribune publiée dans L’Express, le collectif École et familles oubliées relève que "14 décès d’enfants de moins de 10 ans ont été remontés depuis le 5 janvier", soit plus qu’entre mars 2020 et décembre 2021, où 13 enfants de la même tranche d’âge sont morts du Covid-19.
De plus, au cours des trois premières semaines de janvier, les cas de syndromes inflammatoires multisystémiques pédiatriques (Pimps), essentiellement liés au variant Delta, ont connu une "très nette augmentation", a relevé Santé publique France. Une pathologie rare qui touche un enfant contaminé au Covid-19 sur 4.000.
Un ensemble de données qui inciterait donc à la prudence.

"Il y a entre 200.000 à 300.000 cas par jour en France, il y a des contaminations majeures à l’école. En ce moment, ça va, car ce sont les vacances [de la zone B, ndlr], mais je rappelle que la vague cinq ou six, selon le variant dont on parle, est venue quand même essentiellement des écoles", souligne le Dr Hautemanière.

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