Des assureurs interdisent d'utiliser des avions en Ukraine, Kiev dénonce "un blocus partiel"

© Sputnik . Stringer / Accéder à la base multimédiaDes avions à l'aéroport de Borispol
Des avions à l'aéroport de Borispol - Sputnik Afrique, 1920, 13.02.2022
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Kiev affirme que l’espace aérien ukrainien ne sera pas fermé alors que de grandes compagnies d'assurance interdisent d'utiliser leurs avions en Ukraine et en exigent le retour sur le territoire de l'Union européenne sur fond de déclarations occidentales sur un risque de guerre dans le pays.
Fermer l'espace aérien ukrainien en l'expliquant par un risque pour les transporteurs aériens "est un non-sens", a déclaré ce dimanche 13 février Mykhailo Podolyak, conseiller du Président ukrainien, à Reuters, alors que plusieurs pays occidentaux affirment qu'il existe un risque de guerre en Ukraine.
"La chose la plus importante est que l'Ukraine ne voit aucun intérêt à fermer l'espace aérien. C'est un non-sens. Je pense que dans un certain sens, cela ressemble à un blocus partiel."
Une affirmation qui a été appuyée par Oleksandr Bilchuk, chef du service de l’aviation national ukrainien, qui insiste que la situation est stable.
"L'espace aérien au-dessus de l'Ukraine reste ouvert, le service de l'aviation d'État continue d'analyser la situation. Il n'y a aucune raison de fermer le ciel au-dessus de l'Ukraine aujourd'hui. La situation est stable", a indiqué M.Bilchuk sur la chaîne Ukraina 24.
Le député de la Rada suprême ukrainienne Oleksiy Goncharenko avait précédemment déclaré que le trafic aérien au-dessus de l'Ukraine serait suspendu à partir du lundi 14 février.
Pourtant, le service de presse du ministère des Infrastructures assure quant à lui dans un communiqué sur Facebook, à l’issue d’une réunion avec le bureau présidentiel, que le ciel au-dessus de l’Ukraine reste ouvert.
"L'État s'efforce de prévenir les risques pour les transporteurs aériens. Les informations sur la fermeture de l'espace aérien ukrainien sont fausses. La fermeture de l'espace aérien est le droit souverain de l'Ukraine, aucune décision n'a été prise."
La plupart des compagnies aériennes poursuivent leurs activités en Ukraine sans aucune restriction et 29 opérateurs étrangers assurent des vols depuis 34 pays, affirme le ministère.
Le bureau présidentiel ukrainien a décidé d'aider les transporteurs aériens et fournir des garanties financières supplémentaires pour soutenir l'industrie aérienne. Il a été admis que les difficultés que rencontrent les transporteurs sont liées aux assureurs qui ont imposé des restrictions face à la situation rencontrée par l’Ukraine. Enfin, le ministre des Infrastructures a déclaré que, si besoin est, l'État veillera au retour de tous les citoyens ukrainiens de l'étranger.

Les assureurs ne prennent pas de risques

Ces derniers temps, des pays occidentaux et Kiev accusent la Russie de préparer une invasion de l'Ukraine. Le porte-parole du Président russe, Dmitri Peskov, a qualifié ces informations d'escalade de tension infondée. Il a souligné que la Russie ne représentait de menace pour personne. Dans le même temps, il n'a pas exclu la possibilité de provocations pour justifier de telles déclarations et a averti que les tentatives d'utiliser la force pour résoudre la crise dans le sud-est de l'Ukraine auraient les conséquences les plus graves.
Face à la situation, de grandes compagnies d’assurance internationales ont imposé aux transporteurs de ne plus utiliser les avions qui sont couverts par celles-ci dans le ciel ukrainien. La compagnie aérienne ukrainienne Sky Up a affirmé dans un communiqué que ses appareils ne seraient plus couverts dans l’espace aérien ukrainien sous 48 heures et que ceux-ci devaient retourner sur le territoire de l’Union européenne le plus tôt possible.
Un avion de la compagnie qui effectuait le trajet entre Madère, au Portugal, et Kiev a notamment été contraint de se poser en urgence à Chisinau, en Moldavie. L’assureur avait interdit à la compagnie de survoler l’espace aérien ukrainien, laissant les passagers sans solution, comme leur a annoncé l’hôtesse de l’air. Ils ont finalement terminé leur trajet en bus.
"Nous sommes obligés de faire un atterrissage technique à Chisinau [...] Pour le moment, il n'y a aucune information sur la manière dont vous poursuivrez votre voyage vers la destination finale."
Dans le même temps, la compagnie néerlandaise KLM a décidé de suspendre ses vols traversant l’espace aérien du pays jusqu’à nouvel ordre. Lufthansa pourrait bien faire de même. Un responsable s’est exprimé auprès de Sputnik à ce sujet.
"Lufthansa suit de très près la situation en Ukraine. La suspension des vols est envisagée, mais pour le moment aucune décision n'a été prise à ce sujet."
Alors que plusieurs pays occidentaux ont demandé à leurs citoyens de quitter le pays, la France déconseille à ses ressortissants de s’y rendre et de ne pas se rendre dans les zones frontalières du nord et de l’est du pays.

Crashs aériens en Ukraine

En octobre 2001, un missile S-200 tiré par l'armée ukrainienne lors d'exercices a abattu un avion de ligne Tupolev Tu-154 de la compagnie aérienne russe Sibir au-dessus de la mer Noire. L'avion effectuait le vol Tel Aviv-Novossibirsk. Au total, 66 passagers et 15 membres d'équipage ont trouvé la mort dans ce crash. L'Ukraine a d'abord refusé d'admettre qu'elle avait mené des exercices dans la région, puis elle a nié avoir lancé un missile en direction d'un avion russe. Mais elle a fini par reconnaître que l'avion avait été abattu.
En juillet 2014, un Boeing 777 de Malaysia Airlines reliant Amsterdam à Kuala Lumpur s’est écrasé dans le Donbass, région dans l'est de l'Ukraine plongée dans un conflit armé. Les 298 passagers et membres de l’équipage ont été tués. Les autorités ukrainiennes ont rejeté la responsabilité du crash sur les membres des unités d’autodéfense des Républiques autoproclamées qui ont, de leur côté, déclaré ne pas disposer d’armes sol-air d’une telle portée.
Les enquêteurs affirment que l’avion a été abattu par un système sol-air Bouk de conception soviétique. Selon le procureur général adjoint russe Nikolaï Vinnitchenko, Moscou a remis aux enquêteurs néerlandais des documents prouvant que le missile appartenait à l’Ukraine et qu’il a été tiré depuis une zone contrôlée par l’armée ukrainienne.
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