Heurts à Jérusalem-Est après la visite controversée d'un député israélien

Jérusalem-Est - Sputnik Afrique, 1920, 13.02.2022
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Des heurts ont opposé des manifestants palestiniens à la police israélienne dans le quartier sensible de Cheikh Jarrah à Jérusalem-Est, après la visite d'un député d'extrême droite israélien qui a enflammé les tensions.
Quatorze Palestiniens dont un enfant ont été blessés, dont cinq hospitalisés, lors des affrontements au cours desquels la police israélienne a utilisé des canons à eau et des balles en caoutchouc pour disperser les manifestants, a annoncé dimanche le Croissant-Rouge palestinien.
La police israélienne a fait état de "heurts violents" dans le quartier de Cheikh Jarrah, devenu le symbole de la lutte contre la colonisation israélienne à Jérusalem-Est, et a annoncé l'arrestation de 12 "émeutiers". Des heurts sporadiques ont continué en fin de soirée dans le quartier.
Les heurts ont éclaté après une visite d'Itamar Ben Gvir, député de la formation d'extrême droite "Sionisme religieux" et connu pour ses déclarations incendiaires sur les Palestiniens. Le député s'est rendu dans la journée à Cheikh Jarrah pour ouvrir un "bureau" et soutenir les habitants juifs du quartier.
Avant sa visite, il avait accusé samedi la police de n'avoir pas réagi à un incendie présumé criminel qui a brûlé la maison d'une famille juive dans le quartier. Plusieurs partisans du député l'ont rejoint dans le quartier en scandant "Mort aux terroristes".
Dans l'autre camp, un groupe d'Israéliens opposés au député a fait circuler en ligne une pétition appelant les gens à se rendre à Cheikh Jarrah pour soutenir les Palestiniens. Une bagarre a éclaté entre Arieh King, l'adjoint au maire de Jérusalem, et Ahmad Tibi, un député arabe israélien venu à Cheikh Jarrah pour exprimer sa solidarité avec les Palestiniens.
M.Ben Gvir a accusé dans la soirée les forces de l'ordre d'avoir violemment démantelé la tente qu'il avait installée en guise de "bureau", disant cependant "rester dormir ici ce soir".
L'Autorité palestinienne a condamné la visite de M.Ben Gvir, la qualifiant de "provocation menaçant d'embraser la situation qui pourra devenir difficile à contrôler". Le mouvement islamiste palestinien Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza, a lui mis en garde Israël contre "les conséquences des attaques répétées contre le quartier de Cheikh Jarrah".

Situation à Jérusalem-Est

Plus de 300.000 Palestiniens et 210.000 colons israéliens vivent aujourd'hui à Jérusalem-Est, partie palestinienne occupée par Israël depuis 1967 puis annexée. Les Palestiniens ambitionnent de faire de Jérusalem-Est la capitale d'un futur État, alors qu'Israël considère toute la ville de Jérusalem comme sa capitale.
En mai, des manifestations de soutien à des familles palestiniennes menacées d'expulsion à Cheikh Jarrah au profit de colons juifs avaient dégénéré en heurts avec des colons juifs et la police israélienne. Des centaines de Palestiniens avaient été blessés.
Dans la foulée, le Hamas a lancé des salves de roquettes vers Israël qui a répliqué, des violences qui ont donné lieu à une guerre de 11 jours entre le mouvement palestinien et l'armée israéliennes.
Ces dernières années, la colonisation israélienne de la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël, mais aussi de Jérusalem-Est, s'est intensifiée avec des projets immobiliers financés par le gouvernement, ou des initiatives d'organisations de colons pour racheter des maisons de Palestiniens, voire les exproprier. La colonisation s'est poursuivie sous tous les gouvernements israéliens depuis 1967.
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