Le Japon accepte de fournir du gaz à l’Europe en cas de pénurie

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Tokyo - Sputnik Afrique, 1920, 13.02.2022
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Sur fond des craintes de pénurie de gaz en Europe suscitées par les rumeurs d’une éventuelle interruption du transit via l’Ukraine, le Japon a fini par confirmer sa disposition à fournir de l’or bleu au Vieux Continent si besoin. La Corée du Sud soutient l’idée mais réfléchit encore.
Alors que l’Europe semble aller concurrencer l’Asie en matière d’achat de gaz naturel liquéfié américain, les rumeurs d’une éventuelle interruption du transit de l’or bleu russe par l’Ukraine ne font qu’attiser la crainte d’une pénurie. Après réflexion, le Japon se déclare prêt à aider l’Europe si besoin, la Corée du Sud lui emboîte le pas.
Ces craintes grandissent au fur et à mesure de la multiplication des accusations américaines contre la Russie concernant une invasion de l’Ukraine, certains supposant qu’un tel conflit pourrait exacerber la crise énergétique en Europe, qui dépend des livraisons de gaz russe.

Coalition Japon-USA-Corée du Sud?

Le ministre japonais des Affaires étrangères, Yoshimasa Hayashi, a assuré le 12 février fournir du GNL à l’Europe au cas où cette "invasion russe de l’Ukraine" entraînerait des pénuries. Une déclaration faite lors d’une conférence de presse à Hawaï avec le secrétaire d'État américain Antony Blinken et le ministre sud-coréen des Affaires étrangères Chung Eui-yong. Ce dernier a fait part de l’intention de son pays d’étudier la possibilité de fournir aussi du gaz à l’Europe en cas d’escalade en Ukraine.
Les trois parties se sont montrées solidaires en matière du déroulement de la situation ukrainienne et ont convenu d’une "coordination étroite".

Déjà en route

Entre-temps, de multiples cargaisons de gaz sont déjà détournées vers l'Europe par des entreprises privées japonaises et arriveront durant le mois de février, a déclaré le 9 février Koichi Hagiuda, ministre japonais du Commerce, refusant toutefois de donner des détails sur le nombre de bateaux ou la quantité de GNL transportée.
D'autres navires se dirigeront vers l'Europe en mars, mais les approvisionnements dépendront strictement de la satisfaction de la demande intérieure, a-t-il souligné. Ces livraisons font suite à des demandes reçues par Tokyo de la part de Washington et de l’UE pour "répondre aux besoins de l’Europe en carburant".
Quelques jours plus tôt, le ministre Hagiuda avait promis d’étudier cette possibilité, tout en notant que le Japon, pauvre en ressources, devait d’abord se procurer suffisamment d'énergie pour éviter toute pénurie d'électricité lors de la saison hivernale.
Depuis décembre dernier, diverses informations sur des tankers avec du GNL américain changeant de cap de l’Asie vers les ports européens ont été relayées. Les experts expliquent cela par les prix du gaz sur le Vieux Continent battant de nouveaux records. Ce alors que les prix du GNL ont été assez élevés en Asie en 2021, suscitant une forte demande, et, par conséquent, des perturbations sur le marché énergétique européen allant jusqu’à la pénurie.

Le transit de gaz est-il menacé?

Les autorités russes réfutent toutes les allégations sur l’organisation d’une invasion de l’Ukraine, assurant ne pas avoir l’intention de faire la guerre. Le risque de coupure de transit liée à un conflit militaire peut donc être écarté.
Gazprom continue de fournir de l’or bleu à l’Europe via l’Ukraine en fonction de ses obligations contractuelles. Fin janvier, le transit a même augmenté, ont fait savoir l’opérateur de transport du gaz de l’Ukraine et l’opérateur slovaque Eustream.
Démentant les préoccupations des autorités britanniques sur le risque d’interruption de transit et de blocage énergétique de l’Europe, qualifiées d’"hystérie d’infox", le Kremlin a indiqué avoir toujours été "le garant de la sécurité énergétique", même pendant les tensions.
Le Nord Stream 2, prêt au lancement, attend toujours le feu vert du régulateur énergétique allemand, ce qui permettrait de livrer directement deux fois plus de gaz à l'Europe. Bruxelles ne se presse pas pour autant. Pis encore, les appels à sanctionner le gazoduc en cas de détérioration de la situation en Ukraine se multiplient, même du côté des Européens.
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