Un millier de soldats italiens pourraient être déployés en Europe de l’Est

© AFP 2023 ARMEND NIMANIDes soldats italiens de l'Otan, en 2021
Des soldats italiens de l'Otan, en 2021 - Sputnik Afrique, 1920, 14.02.2022
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Tandis que les États-Unis, la France et d’autres membres de l’Alliance ont déjà annoncé le déploiement de troupes et d’armes en Europe de l’Est, l’Italie se déclare également disposée à envoyer 1.000 de ses militaires en Roumanie, en Bulgarie ou en Hongrie. Celle dernière refuse toutefois d’accueillir des forces supplémentaires de l’Otan.
Après que plusieurs membres de l’Otan, dont la France, ont annoncé renforcer la présence militaire internationale en Europe de l’Est, l’Italie envisage d’y transférer une partie de ses troupes.
Des unités d’infanterie blindée impliquant un millier de soldats pourraient ainsi être déployées en Hongrie, pays dont le feu vert n’a pas encore été donné, écrit La Repubblica dans un article du 11 février. La question de l’envoi de militaires italiens en Bulgarie ou en Roumaine est également à l’ordre du jour.
La décision devrait être prise lors d’une réunion des ministres de la Défense des pays de l’Alliance, prévue les 16-17 février en Roumaine. Ils discuteront du renforcement de l’Otan sur son flanc est, sous prétexte de contrer "une invasion" russe de l’Ukraine, dont le caractère "imminent" est relayé depuis des semaines.
La mission nécessite également d’être validée par le Parlement italien, souligne Il Giornale en citant une source militaire.

La Hongrie proteste

Le contingent italien est actuellement en état de pré-alerte, "prêt à intervenir", poursuit le quotidien. Le ministre hongrois des Affaires étrangères avait déclaré à Euronews, à la veille de la publication de l’article de La Repubblica, que son pays refuserait d’accueillir des forces armées alliées:
"Non, nous ne l’avons jamais accepté et nous ne l’accepterons pas parce que nous disposons déjà de troupes de l’Otan sur notre territoire, notamment l’armée hongroise (…). Elles sont en bonne condition pour garantir la sécurité du pays. Nous n’avons donc pas besoin de troupes supplémentaires".
Selon Il Giornale, l'Italie est bien engagée dans le soutien des pays de l’Alliance. Près de 250 soldats sont déployés en Lettonie, notamment une unité alpine équipée de chars légers Centauro.
Le 11 février, le ministre de la Défense, Lorenzo Guerini, s'est envolé pour Riga et a participé à l'exercice "Ajax Strike", lequel a servi à "rassurer la population, notamment dans les zones frontalières" avec la Russie. Un autre contingent comptant 150 militaires stationne en Roumanie et dispose de chasseurs Eurofighter 2000.

"L’hystérie informationnelle" de l’Occident

Depuis plusieurs semaines, l’Otan renforce sa présence en Europe de l’Est, contrairement à l’une des principales exigences des garanties de sécurité présentées par la Russie. Malgré une série de pourparlers à différents niveaux, les parties n’arrivent pas à se mettre d’accord. Washington et l’Alliance refusent de garantir leur non-élargissement à l’est et la non-adhésion de l’Ukraine.
Ces discussions se déroulent sur fond d’accusations de l’Otan portées contre la Russie concernant la planification d’une attaque contre l’Ukraine, ce qu’elle dément sans cesse. Le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a dénoncé "l’hystérie informationnelle" des États-Unis et de l’Otan. Même Kiev demande aux États-Unis de présenter les preuves d’une invasion à venir, exhortant l’Occident à ne pas semer la panique.

Redéploiement des forces sur le flanc est

Fin janvier, Joe Biden a annoncé le prochain envoi de 8.500 soldats américains en Europe de l’Est.
La France a également fait part de sa disponibilité à positionner des troupes en Roumanie, une annonce confirmée le 29 janvier par la ministre des Armées Florence Parly.
La Roumanie pourrait prochainement voir s’établir un groupement tactique permanent de l’Otan comptant 1.000 soldats américains rejoignant les 900 déjà présents, selon Mircea Geoana, secrétaire général délégué de l’Alliance. Le 10 février, le secrétaire général, Jens Stoltenberg, avait évoqué la "possibilité d’une présence prolongée dans le sud-est de l’Alliance", dont la Roumanie.
2.000 soldats américains avaient également été transférés en Pologne. Boris Johnson s’est lui aussi dit prêt à un "déploiement majeur" à la frontière orientale de l’Alliance.
Le Danemark a envoyé une frégate dans la mer Baltique et quatre chasseurs F-16 en Lituanie. L’Espagne étudie la question de l’acheminement de ses navires et du déploiement de ses chasseurs en Bulgarie. Les Pays-Bas sont prêts à envoyer deux chasseurs F-35 en Bulgarie et mettent leurs navires et leurs unités terrestres sur le qui-vive.
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