Que pensent les candidats à la présidentielle de la reconnaissance des républiques du Donbass?

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Изготовление гигантских голов к 137-му карнавалу в Ницце, Франция - Sputnik Afrique, 1920, 22.02.2022
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Presque tous les candidats déclarés à la présidentielle française se sont prononcés sur la reconnaissance de l’indépendance des républiques populaires du Donbass par la Russie, condamnant unanimement une violation du droit international. Pour La Russie, il s’agit d’éviter "un nouveau massacre" sur ces territoires.
Dans la soirée du 21 février, Vladimir Poutine a annoncé à la télévision sa décision de reconnaître les républiques de Donetsk et Lougansk, signant dans la foulée des projets d’accord basés sur l’amitié, la coopération et l’assistance mutuelle. L’armée russe y est désormais chargée du maintien de la paix. Outre Emmanuel Macron, de nombreux candidats à la présidentielle ont réagi à cet événement géopolitique majeur.
Éric Zemmour estime que cette décision "viole la souveraineté de l’Ukraine et le principe d’intangibilité des frontières" et signe "la fin effective des accords de Minsk", qu’il appelait à respecter des deux côtés. Alors que les États-Unis prévoient déjà des sanctions contre la Russie, le candidat estime toutefois qu’elles seraient "inefficaces" car elles ne résoudront pas le problème et vont "à l’encontre de nos intérêts économiques". Enfin, il prône la négociation d’un traité sur la fin de l’expansion de l’Otan et le retrait des troupes russes à la frontière de l’Ukraine.

"La reconnaissance des républiques russophones du Donbass par Poutine est une très mauvaise affaire pour les Français", juge Jean-Luc Mélenchon, qui constate une escalade des tensions, dont "la Russie en porte la responsabilité".

Il craint que Washington réagisse en intégrant l’Ukraine à l’Otan, ce à quoi il s’oppose. Il appelle de son côté à une "conférence des frontières" pour traiter "les autres situations de tensions frontalières qui mûrissent sur notre continent".
Pour Marine Le Pen, la décision du Président russe est "un acte éminemment regrettable qui ne participe pas à la désescalade des tensions". Elle propose pour "retrouver la voie du dialogue" l’organisation d’une conférence réunissant l’Occident, y compris les pays frontaliers de l’Ukraine, et la Russie afin de trouver une solution "sur la base de l’accord de Minsk".
Le candidat communiste Fabien Roussel dénonce quant à lui une "décision extrêmement grave et dangereuse", quand bien même la demande de reconnaissance d’indépendance des deux républiques du Donbass avait été introduite à la Douma par le parti communiste russe. Yannick Jadot et Anne Hidalgo appellent à l’union de l’Europe, dénonçant une violation de la souveraineté de l’Ukraine. "Nous faisons face à un péril grave", avertit Christiane Taubira, jugeant que "la diplomatie doit continuer d’œuvrer". Enfin, Valérie Pécresse n’a pour l’heure pas officiellement réagi à cet événement.

Réunion du Conseil de sécurité

Emmanuel Macron, sans surprise, condamne lui aussi la reconnaissance de ces régions par la Russie.
"Il s’agit clairement d'une violation unilatérale des engagements internationaux de la Russie et d'une atteinte à la souveraineté de l'Ukraine", indique un communiqué de l’Élysée publié le 21 février.
Le chef de l’État a réclamé une réunion d’urgence du Conseil de sécurité des Nations unies ainsi que l’introduction de sanctions à l’échelle européenne.
Le Conseil de sécurité de l’Onu s’est en effet réuni en urgence dans la foulée. Le représentant russe Vassili Nebenzia y a affirmé que "l’objectif principal de notre décision est de garder et de protéger toutes ces vies" au Donbass, affirmant vouloir y empêcher "un nouveau massacre". Présentant sa décision, Vladimir Poutine a assuré avoir "tout fait pour préserver l'intégrité territoriale de l'Ukraine" et mettre en œuvre les accords de Minsk pour résoudre ce conflit.

Sanctions

Washington devrait annoncer ce mardi de nouvelles sanctions contre Moscou à la suite de cette décision, de même que l’Union européenne. Le Premier ministre britannique Boris Johnson a d’ores et déjà promis des sanctions "importantes". Ces sanctions devraient être différentes de celles qui avaient été préparées en cas d’invasion éventuelle de l’Ukraine.
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