- Sputnik Afrique, 1920
Reconnaissance des Républiques populaires de Donetsk et Lougansk
Vladimir Poutine a reconnu le 21 février 2022 l'indépendance des Républiques populaires de Lougansk et de Donetsk et a signé des accords "d'amitié et d'entraide" avec ces territoires.

Poutine annonce une "opération militaire spéciale" dans le Donbass

© Sputnik . Serguei GouneevVladimir Poutine
Vladimir Poutine - Sputnik Afrique, 1920, 24.02.2022
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Dans un discours surprise au milieu de la nuit, le Président russe a annoncé une opération militaire dans l'est de l'Ukraine pour "protéger les gens" du Donbass. En cela, il a appelé les militaires ukrainiens "à déposer les armes".
Vladimir Poutine s'est adressé de nouveau aux citoyens russes dans la nuit du 23 au 24 février et a annoncé que la Russie allait mener une "opération militaire" en Ukraine. Ceci en plein milieu d'une réunion du Conseil de sécurité de l'Onu.
Sputnik publie le texte intégral de son discours.
Chers citoyens de la Russie! Chers amis!
Aujourd’hui je trouve nécessaire de revenir sur les événements tragiques en cours dans le Donbass et aux questions clés de la sécurité de la Russie.
Je tiens à commencer par ce que j’ai dit dans mon message du 21 février dernier. Il s’agit de ce qui suscite notre préoccupation et une anxiété particulière, des menaces fondamentales créées grossièrement et sans cérémonies d’année en année et pas à pas par des politiques irresponsables de l’Occident à l’égard de notre pays. Je parle de l’élargissement de l’Otan à l’est et du rapprochement de son infrastructure militaire des frontières russes.
Il est notoire qu’au cours des 30 dernières années nous avons tenté avec instance et patience de s’entendre avec les principaux pays de l’Otan sur les principes d’une sécurité égale et indivisible en Europe. Nos propositions se sont heurtées constamment soit à des supercheries et à des mensonges cyniques, soit à des tentatives de pression et de chantage, alors que l’Alliance atlantique continue de s’élargir sans cesse en dépit de nos protestations et préoccupations. La machine de guerre avance et, je tiens à le répéter, se rapproche de nos frontières.
Pourquoi cela a lieu? D’où vient cette façon insolente de parler à partir de positions d’exclusivité, d’infaillibilité et de permissivité? D’où vient cette attitude indifférente et dédaigneuse envers nos intérêts et nos revendications absolument légitimes?
La réponse est claire, tout est compréhensible et évident. À la fin des années 1980, l’Union soviétique s’est affaiblie, puis s’est désintégrée. Les événements de l’époque sont une bonne leçon pour nous aujourd’hui et ont démontré d’une manière convaincante que la paralysie du pouvoir et de la volonté étaient le premier pas vers une dégradation totale et l’oubli. Il a suffi de perdre temporairement la confiance en soi pour que l’équilibre des forces dans le monde soit perturbé.
Cela a eu pour effet que des traités et des accords passés ne sont, de fait, plus en vigueur. Persuader et prier n’aide pas. Tout ce qui n’est pas du goût de l’hégémon, de ceux qui détiennent le pouvoir est proclamé archaïque, obsolète et inutile. Au contraire, ce qui leur semble utile est présenté comme une ultime vérité et est imposé à tout prix, avec insolence, par tous les moyens. Ceux qui ne sont pas d’accord, on les fera plier.
Ce dont je parle maintenant ne concerne pas que la Russie et ne suscite pas des préoccupations que chez nous. Cela concerne l’ensemble du système des relations internationales et parfois même les alliés des États-Unis. Un repartage du monde a commencé, de fait, après la dislocation de l’URSS et les normes du droit international – dont les normes fondamentales clés ont été adoptées à l’issue de la Seconde Guerre mondiale et fixaient, dans une grande mesure, ses résultats – ont commencé à empêcher ceux qui se sont déclarés gagnants de la guerre froide.
Dans la vie pratique, dans les relations internationales et dans les règles régulant ces dernières, il a fallu tenir compte des changements de la situation internationale et de l’équilibre des forces a proprement parlé. Mais il a fallu le faire de façon professionnelle, graduelle, avec patience et compte tenu des intérêts de tous les pays et de leur responsabilité. Cela n’a pas eu lieu suite à une euphorie engendrée par une supériorité absolue, en quelque sorte un absolutisme moderne, et sur fond du faible niveau de culture générale et de fatuité de ceux qui préparaient, adoptaient et imposaient des solutions avantageuses à sens unique. La situation a commencé à évoluer selon un scénario différent.
Les exemples, il ne faut pas les chercher loin. Tout d’abord, une opération militaire meurtrière a été menée contre Belgrade sans aucune sanction du Conseil de sécurité de l’Onu. L’aviation et des missiles ont été utilisés au cœur de l’Europe. Plusieurs semaines durant, des villes pacifiques et des infrastructures vitales ont subi des bombardements ininterrompus. Je me vois obligé de rappeler ces faits, car certains collègues occidentaux n’aiment pas s’en souvenir et lorsque nous leur en parlons ils préfèrent mentionner les circonstances qu’ils interprètent de la façon qu’ils jugent utile, et non les normes du droit international.
Le tour de l’Irak, de la Libye et de la Syrie est ensuite venu. L’utilisation illégitime de la force contre la Libye et le fait d’avoir dénaturé toutes les décisions du Conseil de sécurité de l’Onu sur la question libyenne ont conduit à la destruction complète d’un État, à l’apparition d’un immense foyer du terrorisme international, à une catastrophe humanitaire d’un pays en proie à une guerre civile qui ne cesse depuis plusieurs années. La tragédie qui a frappé des centaines de milliers, voire des millions de personnes non seulement en Libye, mais aussi dans le reste de la région, a provoqué un exode migratoire massif depuis l’Afrique du Nord et le Proche-Orient vers l’Europe.
Le même sort a été promis à la Syrie. Les opérations militaires de la coalition occidentale sur le territoire de ce pays, sans l'accord du gouvernement syrien et sans sanction du Conseil de sécurité de l’Onu, n’est rien d’autre qu’une agression et une intervention.
Cependant, l’invasion de l’Irak, également lancée sans aucun fondement juridique, occupe une place à part dans cette liste. Son prétexte: une information digne de confiance que les États-Unis se seraient procurée sur l’existence en Irak d’armes de destruction massive. Pour le prouver, le secrétaire d’État américain a brandi en public, devant le monde entier, une fiole contenant une poudre blanche, assurant que c’était l’arme chimique développée en Irak. Puis il s’est avéré que c’était une manipulation, un bluff: il n’y avait aucune arme chimique en Irak. C’est incroyable, étonnant, mais c’est un fait. Il y a eu un mensonge au plus haut niveau de l’État. Et d'innombrable victimes et destructions, aindi qu'une montée en flèche du terrorisme comme résultat.
On a l’impression que pratiquement partout, dans de nombreuses régions du monde où l’Occident vient établir son ordre, il laisse des plaies et des séquelles du terrorisme et de l’extrémisme international. Les exemples que j’ai cités sont les plus criants, mais pas les seuls, du mépris du droit international.
Les promesses données à notre pays de ne pas élargir l’Otan d’un seul pouce à l’est font partie de la même liste. Je tiens à le répéter: on nous a trompés ou, pour reprendre le langage populaire, on nous a roulés. On entend souvent dire, en effet, que la politique est une chose sale. Peut-être, mais pas à ce point. Car un tel comportement de tricheur contredit non seulement les principes des relations internationales, mais en tout premier lieu les normes de la morale et le sens moral universellement reconnus. En l’occurrence où sont la justice et la vérité? Rien que des mensonges et de l’hypocrisie.
Soit dit en passant, même des hommes politiques, des politologues et des journalistes américains écrivent et disent qu’un véritable "empire du mensonge" a été mis en place ces dernières années à l’intérieur des États-Unis. Il est difficile de ne pas leur donner raison. Mais ne soyons pas modestes: les États-Unis sont un grand pays, une puissance systémique. Tous ses satellites non seulement font chorus avec eux sans rechigner et docilement à toute occasion, mais aussi imitent son comportement et acceptent avec enthousiasme les règles qui leur sont proposées. C’est pourquoi on a toutes les raisons de dire avec conviction que le soi-disant bloc occidental formé par les États-Unis à leur image n’est autre que cet "empire du mensonge".
En ce qui concerne notre pays, après la dislocation de l’URSS, une nouvelle Russie, moderne, a eu beau être ouverte, sans précédent, être prête à œuvrer honnêtement avec les États-Unis et d’autres partenaires occidentaux dans les conditions d’un désarmement, de fait, unilatéral, on a aussitôt tenté de nous achever et de nous détruire définitivement. Telle était la situation des années 1990 et du début des années 2000 alors que l’Occident a collectivement soutenu de la façon la plus active le séparatisme et les bandes de mercenaires dans le sud de la Russie. Combien de victimes et de pertes ont été subies, combien d’épreuves ont été endurées par notre pays avant de pouvoir en finir avec le terrorisme international dans le Caucase. C’est dans notre mémoire et nous ne l’oublierons jamais.
En réalité, les tentatives n’ont jamais cessé jusqu’à ces jours de nous utiliser dans leurs intérêts, de détruire nos valeurs traditionnelles, de nous imposer leurs pseudo-valeurs qui corroderaient notre peuple de l’intérieur, leurs consignes qu’ils imposent agressivement dans leurs pays et qui conduisent directement à la dégradation et à la dégénérescence, puisque contraires à la nature humaine. Cela n’aura pas lieu, parce que personne n’y est jamais parvenu. Cette fois non plus.
Quoi qu’il en soit, en décembre 2021 nous avons entrepris une nouvelle tentative pour nous faire entendre auprès des États-Unis et de leurs alliés sur les principes de sécurité en Europe et le non-élargissement de l’Otan. En vain. La position des États-Unis ne change pas. Ils ne trouvent pas utile de s’entendre avec la Russie sur cette question clé, en poursuivant leurs objectifs et en faisant fi de nos intérêts.
La question se pose alors de savoir quoi faire et à quoi nous attendre? L’histoire nous a bien enseigné qu’en 1940 et au début de 1941 l’Union soviétique a tenté par tous les moyens de prévenir ou, du moins, de repousser le début de la guerre. Pour ce faire, elle s’est évertuée, littéralement jusqu’au dernier moment, à ne pas provoquer l’agresseur potentiel. Elle n’a pas réalisé ou a retardé des actions nécessaires évidentes en vue de préparer une riposte à une agression imminente. Les mesures entreprises en fin de compte sont arrivées avec un retard catastrophique.
Résultat: toutes les forces du pays n’ont pas été réunies pour faire face à l’invasion de l’Allemagne nazie qui avait envahi notre patrie le 21 juin 1941 sans déclarer la guerre. Un prix colossal a été payé pour arrêter l’ennemi, puis l’écraser. La tentative d’amadouer l’agresseur avant le début de la guerre a été une erreur qui a coûté cher à notre peuple. Dès les premiers mois de combat, nous avons perdu d’immenses territoires stratégiquement importants et des millions de personnes. Nous ne commettrons pas la même erreur une nouvelle fois. Nous n’avons pas ce droit.
Ceux qui briguent la domination mondiale affirment publiquement, impunément et, je tiens à le souligner, sans aucune raison, que la Russie est leur ennemi. Aujourd’hui, ils disposent en effet d’importantes possibilités financières, scientifiques, technologiques et militaires. Nous le savons et nous apprécions objectivement les menaces qui nous sont constamment adressées relatives au domaine économique. Nous apprécions aussi objectivement nos possibilités de faire face à ce chantage insolent et permanent. Je tiens à répéter que nous les apprécions sans illusion, de manière on ne peut plus réaliste.
Quant au le domaine militaire, même après la dislocation de l’URSS et la perte d’une partie considérable de son potentiel, la Russie moderne est aujourd’hui une des puissances nucléaires les plus fortes et possède, de plus, certains avantages concernant plusieurs types d’armements dernier cri. Personne ne doit donc avoir de doute que l’agression directe contre notre pays conduira à la débâcle et à des conséquences terribles pour tout agresseur potentiel.
Cependant, les technologies, y compris de défense, évoluent vite. Le leadership dans ce domaine passe et passera de main en main, tandis que l’implantation militaire sur des territoires attenant à nos frontières – si nous permettons de le faire – restera pour des décennies à venir, peut-être même à jamais. Elle créera alors une menace toujours croissante et absolument inacceptable pour la Russie.
Dès à présent, au fur et à mesure de l’élargissement de l’Otan à l’est, la situation pour notre pays devient d’année en année de pis en pis et plus dangereuse. Pis encore, ces derniers jours les dirigeants de l’Otan parlent directement de la nécessité d’accélérer et de brusquer la progression de l’infrastructure de l’Alliance vers les frontières russes. En d’autres termes, ils durcissent leur position. Nous ne pouvons plus continuer à être spectateurs. Ce serait absolument irresponsable de notre part.
L’élargissement continu de l’infrastructure de l’Alliance atlantique et le développement militaire des territoires ukrainiens en cours nous sont inacceptables. Le problème ne relève certes pas de l’Otan en tant qu’organisation, ce n’est qu’un instrument de la politique extérieure des États-Unis. Le problème est dans le fait qu’une "anti-Russie" hostile est en train d’être créée sur les territoires attenants – qui sont d’ailleurs nos territoires historiques – un pays qui est placé sous un contrôle extérieur total, qui est intensément aménagé par les forces armées des pays otaniens et est massivement fourni en armes les plus modernes.
Pour les États-Unis et leurs alliés il s’agit de la soi-disant politique de dissuasion de la Russie et des avantages géopolitiques évidents. Pour notre pays, c’est une question de vie ou de mort, celle de notre avenir historique en tant que peuple. Ce n’est pas une exagération, c’est une réalité. C’est une menace réelle non seulement à nos intérêts, mais aussi à l’existence même de notre État, à sa souveraineté. C’est cette ligne rouge dont nous avons autant parlé. Ils l’ont franchie.
À cette occasion, revenons sur la situation dans le Donbass. Nous constatons que les éléments qui ont réalisé en 2014 un coup d’État en Ukraine, qui ont pris le pouvoir et le détiennent à l’aide de procédures électorales, de fait, décoratives, ont définitivement abandonné un règlement pacifique du conflit. Pendant huit ans, huit longues années, interminables, nous avons fait tout notre possible pour que la situation se règle par des moyens politiques, pacifiques. En vain.
Comme je l’ai déjà dit dans mon précédent message, on ne peut observer sans compassion ce qui se passe là-bas. Il est devenu impossible de le tolérer. Il était nécessaire de mettre immédiatement un terme à ce cauchemar, au génocide contre des millions d’habitants qui ne comptent que sur la Russie, que sur nous. Ces aspirations, ces sentiments et cette douleur nous ont servi de motif principal pour la prise de décision sur la reconnaissance des républiques populaires du Donbass.
Il importe de souligner en particulier que les principaux pays de l’Otan, soucieux d’atteindre leurs objectifs, soutiennent en Ukraine des nationalistes extrémistes et des néonazis lesquels ne pardonneront jamais aux habitants de Crimée et de Sébastopol leur choix, libre, de rallier la Russie.
Tout comme le Donbass, ils envahiront certes la Crimée pour faire la guerre et tuer. Massacrer des personnes sans défense comme l'avaient fait les bandes de nationalistes ukrainiens, complices d’Hitler, pendant la Grande Guerre patriotique. Ils déclarent aussi ouvertement qu’ils prétendent à plusieurs autres territoires russes.
La façon dont les événements se développent et l’analyse des informations qui arrivent démontrent qu’une confrontation de la Russie avec ces éléments est inévitable. Ce n’est qu’une question de temps: ils se préparent et attendent l’heure. Désormais ils prétendent en plus à la possession de l’arme nucléaire. Nous ne permettrons pas cela.
Comme je l’ai déjà dit, après la dislocation de l’URSS, la Russie a accepté de nouvelles réalités géopolitiques. Nous respectons et respecterons tous les nouveaux pays formés sur l’espace postsoviétique. Nous respectons et respecterons leur souveraineté. L’aide que nous avons accordée au Kazakhstan, confronté à des événements tragiques, aux défis posés à son État et à son intégrité, en est un exemple. Mais la Russie ne peut pas se sentir en sécurité, se développer et exister lorsqu’une menace permanente provient du territoire de l’Ukraine moderne.
Je tiens à rappeler qu’en 2000-2005 nous avons infligé une riposte armée aux terroristes dans le Caucase, nous avons protégé l’intégrité de notre État et nous avons sauvegardé la Russie. En 2014, nous avons soutenu les habitants de la Crimée et de Sébastopol. En 2015, nous avons employé nos forces armées pour dresser un obstacle sûr à la pénétration de terroristes en Russie depuis la Syrie. Nous n’avons pas eu un autre moyen de nous protéger.
La même chose a lieu à présent. On ne nous a pas laissé une autre possibilité de défendre la Russie, nos citoyens, que celle que nous sommes obligés d’utiliser aujourd’hui. Les circonstances exigent des actions résolues et immédiates de notre part. Les républiques populaires du Donbass ont demandé l’aide à la Russie.
C’est pourquoi j’ai pris la décision de mener une opération militaire spéciale conformément à l’article 51 chapitre VII de la Charte de l’Onu, avec l’approbation du Conseil de la fédération de Russie et en exécution des accords d’amitié et d’assistance mutuelle avec la République populaire de Donetsk et la République populaire de Lougansk, ratifiés par l’Assemblée fédérale le 22 février dernier.
Son but est de protéger les gens exposés, pendant huit ans, aux exactions et au génocide du régime de Kiev. Pour ce faire, nous nous efforcerons de démilitariser et de dénazifier l’Ukraine, de traduire en justice les auteurs d’innombrables crimes contre les civils, y compris des citoyens russes.
Nous n’avons pas pour projet d’occuper les territoires ukrainiens. Nous n’allons rien imposer à personne par la force. Mais nous entendons ces derniers temps de plus en plus souvent des propos en Occident d’après lesquels les documents signés par le régime soviétique totalitaire fixant les résultats de la Seconde Guerre mondiale ne doivent plus être appliqués. Quoi répondre à cela?
Les résultats de la Seconde Guerre mondiale, tout comme les sacrifices apportés par notre peuple à l’autel de la victoire sur le nazisme sont sacrés. Mais cela ne contredit pas les hautes valeurs des libertés et des droits de l’homme issues des réalités actuelles qui se sont formées au cours des décennies d’après-guerre. Cela ne supprime pas non plus le droit des nations à l’autodétermination fixé par l’article 1 de la Charte de l’Onu.
Rappelons que pendant la formation de l’URSS ni après la Seconde Guerre mondiale personne n’a demandé aux habitants de tel ou tel territoire de l’Ukraine moderne comment ils voulaient organiser leur vie. Notre politique repose sur la liberté, celle de choisir en toute indépendance son avenir et l’avenir de nos enfants. Nous estimons qu’il est important que toutes les ethnies résidant sur le territoire de l’Ukraine actuelle, tous ceux qui le veulent, puissent bénéficier de ce droit, du droit de choisir.
C’est pourquoi je m’adresse aux citoyens de l’Ukraine. En 2014, la Russie a été obligée de défendre les habitants de Crimée et de Sébastopol contre ceux que vous appelez vous-mêmes des fachos. La Crimée et Sébastopol ont fait leur choix, celui d’être avec leur patrie historique, la Russie, et nous l’avons soutenu. Je tiens à répéter que nous n’avons pas pu agir autrement. Les événements actuels ne sont pas liés à la volonté de léser les intérêts de l’Ukraine et du peuple ukrainien. Ils sont liés à la défense de la Russie contre ceux qui ont pris l’Ukraine en otage et tentent de l’utiliser contre notre pays et sa population.
Nos actions, je le répète, c’est l’autodéfense contre les menaces qu’on nous crée et contre un plus grand malheur qui a lieu aujourd’hui. Aussi pénible que ce soit, je demande de le comprendre et j’appelle à agir ensemble pour tourner le plus vite possible cette page tragique et aller de l’avant ensemble, ne permettre à personne de s’ingérer dans nos affaires, nos rapports, mais les construire indépendamment. De sorte que cela crée les conditions nécessaires pour surmonter tous les problèmes et que cela nous renforce de l’intérieur en tant que tout, unique, malgré l’existence de frontières d’État. Je crois dans cet avenir, notre avenir.
Je dois m’adresser également aux militaires des forces armées ukrainiennes. Chers camarades, vos pères, grands-pères et arrière-grands-pères n’ont pas combattu les nazis et n’ont pas défendu notre patrie commune pour que les néonazis d’aujourd’hui prennent le pouvoir en Ukraine. Vous avez prêté serment de fidélité au peuple ukrainien et non pas à une junte antipopulaire qui pille l’Ukraine et bafoue ce même peuple.
N’exécutez pas ses ordres criminels. Je vous appelle à déposer immédiatement les armes et à rentrer chez vous. Je m’explique: tous les militaires de l’armée ukrainienne qui s’exécutent pourront quitter la zone de combat sans encombre et rejoindre leurs familles.
Je tiens à insister une fois de plus que la responsabilité pour l’effusion de sang possible incombera entièrement au régime au pouvoir sur le territoire de l’Ukraine.

Guerre "inutile"

Le Président américain Joe Biden a annoncé suivre de près la situation en Ukraine. Craignant que la confrontation ne cause "des souffrances et des pertes humaines catastrophiques", il a prononcé des mots de soutien au peuple ukrainien et a assuré de s'exprimer jeudi en l'espèce.
À l'issue d'une réunion du Conseil de sécurité, le secrétaire général de l'Onu Antonio Guterres a exhorté Vladimir Poutine à faire rentrer les troupes en Russie. D'après lui, cette guerre est "inutile" et va à contre-courant de la Charte des Nations unies.
Suite à la déclaration de Vladimir Poutine, les correspondants sur place ont fait état de plusieurs explosions dans diverses villes de l'est, mais également d'autres parties de l'Ukraine.
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