L’Allemagne laisserait une "échappatoire" pour le futur de Nord Stream 2

© Sputnik . Ilya Pitalev / Accéder à la base multimédiaNord Stream 2
Nord Stream 2 - Sputnik Afrique, 1920, 28.02.2022
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En cherchant des cibles pour sanctionner la Russie sur fond de son opération en Ukraine, l’Occident n’a pas laissé sans attention le gazoduc Nord Stream 2, désormais gelé. Mais l’Allemagne laisserait une "échappatoire" pour le mettre en fonction dans l’avenir, explique un expert à Sputnik.
Alors que l’Occident enchaine les sanctions contre la Russie pour son intervention en Ukraine, le gazoduc Nord Stream 2 a lui aussi été ciblé. Malgré le fait que l’Allemagne a annoncé suspendre la certification du projet dans le contexte actuel, elle va quand même laisser "une échappatoire" pour le lancer dans le futur, estime au micro de Sputnik Vladimir Demidov, analyste international du marché des ressources et de l'énergie.
"Les choses changent chaque minute. La dernière chose qu'ils ont dite [l’Occident, ndlr], c'est qu'ils arrêteraient le gazoduc jusqu'à ce qu'il y ait des progrès dans le règlement de paix en Ukraine. Si tout le monde dit qu'ils l'arrêtent, l'Allemagne laisse néanmoins une échappatoire pour continuer à le faire fonctionner dans l’avenir", précise l’interlocuteur de l’agence.
Pourtant, il ajoute que "cette année, je ne pense pas que cela soit encore possible".
"Si avant cette opération, je pensais encore que cela se produirait cette année [le lancement du gazoduc, ndlr], après que tout cela a commencé, je pense que c'est peu probable, à moins qu'il y ait des avancées incroyables dans le processus de paix", poursuit l’expert.
Il souligne qu’il y a une "hystérie" qui a lieu en ce qui concerne certaines couvertures des événements en Ukraine, quand ses amis lui racontent qu’ils lisent dans la presse britannique que Poutine menace les Suédois et les Finlandais avec l’arme nucléaire.
"Je pense que cette hystérie est sur le point de dégénérer et je ne suis pas sûr que le conflit sera résolu rapidement", ajoute Vladimir Demidov.
Ainsi, la résolution sur le lancement de Nord Stream 2 sera désormais fortement reportée, estime-t-il.

Les énergies renouvelables et le GNL au premier plan

L’Allemagne a annoncé ce 27 février qu’à la lumière des derniers événements, le pays a pris une décision de construire deux terminaux pour recevoir du gaz naturel liquéfié (GNL).
"Il y aura certainement des changements", avance l’analyste international interrogé, si le secteur énergétique européen prend des formes différentes. – "Olaf Scholz a déjà annoncé une transition accélérée vers les énergies renouvelables. […] Je pense que la tendance de cette année va se poursuivre, à savoir le remplacement progressif du gaz russe par le GNL américain."
Il ajoute en outre que l’Europe va aspirer à une diversification des sources d’énergie, mais qu’il faut comprendre que dans ce cas nous ne parlons que des États-Unis, car aucun autre pays ne pourrait remplacer les volumes demandés par l’Europe, même à long terme. La Norvège ne fournira pas assez, car sa production est en baisse, et "il n'y a personne d'autre", précise-t-il. Outre les énergies renouvelables, Vladimir Demidov estime que l’Occident investira aussi dans le développement de l’hydrogène comme source d’énergie.
Auparavant, Olaf Scholz avait déjà annoncé au Bundestag que l’Allemagne prévoit devenir le premier pays industriel neutre sur le plan climatique d'ici 2045, en parlant du développement de l’infrastructure pour les énergies renouvelables.
"Ils vont investir massivement dans le énergies renouvelables et le GNL et essayer de changer les choses, mais vous devez comprendre que cela ne servira à rien. À long terme, oui, dans 5-10 ans, cela pourrait aider, mais pas avant", résume Vladimir Demidov.

Les sanctions contre Nord Stream 2

Suite à la reconnaissance par la Russie de l’indépendance des Républiques populaires de Donetsk et de Lougansk, le gazoduc Nord Stream 2 a vu sa licence d’exploitation suspendue.
L’autorisation du gazoduc avait déjà été suspendue fin 2021, par la nécessité d’étudier le projet du point de vue de la sécurité énergétique du pays, avait alors expliqué le chancelier allemand Olaf Scholz.
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