Le chef d’orchestre Valeri Guerguiev appelle à «croire en la force de la musique» dans la situation difficile actuelle

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Les «Saisons russes», le théâtre Mariinski et le palais bruxellois Bozar ont présenté en ligne l’une des compositions les plus pénétrantes du XXe siècle: la Symphonie nº 7 en ut majeur, «Leningrad», de Dimitri Chostakovitch, créée en 1941. Le chef d’orchestre Valeri Guerguiev, qui a dirigé cette performance, la commente pour Sputnik.

La pandémie de Covid-19 a perturbé le déroulement de l’édition franco-belge du festival «Les Saisons russes»: le concert de l’orchestre du théâtre Mariinski de Saint-Pétersbourg, prévu le 12 mai au «Bozar», le palais des Beaux-Arts de Bruxelles, est passé en ligne. Au programme, Chostakovitch et Prokofiev, pour marquer le 75e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale.

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Carl Eliasberg, qui a dirigé en 1942 la première représentation de la Symphonie nº 7 de Chostakovitch dans Leningrad assiégé, a dit en plaisantant lors d’une tournée: «Beethoven n’a pas écrit de symphonies juste pour votre orchestre, donc jouez comme l’a prévu l’auteur.» Un propos qu’approuve Valeri Guerguiev. Il évoque pour Sputnik sa vision de la Septième symphonie de Chostakovitch et explique à quoi il prête attention dans cette connexion indissociable entre le chef d’orchestre qu’il est et le musicien.

«Je fais surtout attention à tous les désirs du compositeur et à sa conception. Nous sommes les serviteurs de nos divinités [de la musique, ndlr]. Nous les servons scrupuleusement, nous sommes préparés à ce service», assure Valeri Guerguiev.

Le directeur artistique du théâtre Mariinski se rappelle que Carl Eliasberg, aux répétitions duquel il a assisté étant encore étudiant, parlait de ses musiciens épuisés, qui interprétaient «la symphonie, écrite à une époque difficile», dans un Leningrad «affamé, éreinté, déchiré, froid». Pour maestro Guerguiev, cette interprétation était unique, non seulement parce qu’a eu lieu dans des conditions impossibles, mais parce que «c’était un signal, une parole de musicien envoyée au monde entier».

«Le son de l’orchestre, dont les musiciens affaiblis ont eu du mal à monter sur scène, a représenté l’un des messages les plus émouvants et humains du Leningrad assiégé. À ce moment, on savait déjà que ni le pays ni Leningrad ne seraient vaincus dans cette effroyable guerre», précise Valeri Guerguiev.

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Deux œuvres ont étés choisies pour la soirée bruxelloise, présentées par les organisateurs comme des points d’orgue des «Saisons russes»: la Symphonie n° 7 en ut majeur de Chostakovitch, emblématique de la résistance soviétique face à l’envahisseur nazi, et la Symphonie n° 6 de Prokofiev, vue comme une élégie aux victimes de la Seconde Guerre mondiale.

«Deux titans de la tradition musicale russe –Chostakovitch et Prokofiev– s’adressent le temps d’une soirée à une multitude d’auditeurs des “Saisons russes”, souligne Valeri Guerguiev. Il faut croire en la force de la musique, il faut penser aux grands artistes. Même dans la situation difficile d’aujourd’hui, nous avons ce pont entre les peuples et les pays, dressé par ces deux œuvres musicales puissantes.»
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