LES PERSPECTIVES DES RAPPORTS RUSSO-FRANCAIS

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Jeudi, 18 janvier, le président russe Vladimir Poutine a accepté les lettres de créance du nouvel ambassadeur de France Stanislas Lefebvre de Laboulaye. Notre observateur Valentin Dvinine écrit à ce propos. Le changement d’ambassadeurs ne signifie certainement pas de changement de rapports entre la Russie et la France.
Jeudi, 18 janvier, le président russe Vladimir Poutine a accepté les lettres de créance du nouvel ambassadeur de France Stanislas Lefebvre de Laboulaye. Notre observateur Valentin Dvinine écrit à ce propos.
Le changement d’ambassadeurs ne signifie certainement pas de changement de rapports entre la Russie et la France. Leurs principes sont fixés dans le Traité, signé en I992 à Paris, dont le Préambule stipule « la volonté des deux parties de conférer à leurs relations une qualité nouvelle, s’appuyant sur leur attachement aux valeurs de liberté, de démocratie, de justice et de solidarité qui leur sont communes ».
L’application concrète de ces principes dépend des deux présidents –Vladimir Poutine et Jacques Chirac – qui , conformément à leurs Constitutions , définissent la politique étrangère de la Russie et de la France. Il faut préciser, écrit notre observateur, que dès leur première rencontre en qualité de chefs d’Etat, en automne de l’an 2OOO, ils se sont fixés pour objectif de promouvoir une coopération constructive aussi bien dans l’arène internationale que dans les relations bilatérales.
Sans minimiser les autres aspects de la coopération, écrit notre observateur, je voudrais insister sur l’union des efforts de Moscou et de Paris dans la solution des problèmes internationaux d’actualité, tels que la lutte contre le terrorisme international, la non-prolifération des armes de destruction massive et le règlement dans les foyers de tension les plus dangereux, notamment en Irak et au Proche Orient. Un organe commun – le Conseil de coopération sur la sécurité, créé à ces fins à l’initiative des deux leaders – travaille avec succès. Des rapports confiants entre la Russie et la France se sont également établis dans le domaine de la défense. Les manœuvres navales conjointes sont devenues régulières. La visite d’un sous-marin atomique russe à la base navale française de Brest a été une première mondiale. Un sous-marin atomique de la France, qui est membre de l’OTAN, a été reçu l’année dernière à la base de la Flotte russe du Nord sur la péninsule de Kola.
La coopération russo-française dans la domestication de l’espace a atteint des hauteurs vraiment cosmiques, poursuit Valentin Dvinine. Le lancement fin décembre 2OO6 d’une fusée modernisée russe « Soyouz-2 », ayant placé en orbite le satellite français CoRoT, en a été une confirmation nouvelle. Le satellite CoRoT ( qui veut dire Convection, Rotation et Transit planétaire) est destiné à la recherche des planètes, analogues à notre Terre, en dehors du système solaire et à l’étude de la structure interne des étoiles. Un coup d’envoi à la construction d’un pas de tir pour le lancement des « Soyouz » russes sera donné en février au cosmodrome de Kourou, en Guyane française. Il aura dans ses fondations une pierre, amenée du cosmodrome de Baïkonour, d’où étaient partis dans l’espace Youri Gagarine et les premiers spationautes français.
Les travaux au cosmodrome de Kourou l’inscrivent dans l’accord, signé à Paris en novembre 2OO3 au cours de la rencontre Chirac-Poutine. Peu de temps après, le prédécesseur de Stanislas Lefebvre de Laboulaye au poste d’ambassadeur de France à Moscou Jean Cadet remettait au Kremlin ses lettres de créance au président russe .Une autre coïncidence : quelques jours avant la remise des lettres de créance par le nouvel ambassadeur français en Russie, plus précisément le 9 janvier dernier, la Douma d’Etat, chambre basse du parlement de Russie, a reçu pour ratification le nouvel accord russo-français sur la coopération durable dans la création des lanceurs modernisés « Soyouz » et leur utilisation à Kourou, notamment pour les lancements conjoints de satellites commerciaux des pays tiers. Si des changements interviennent dans ce domaine avec l’arrivée du nouvel ambassadeur de France en Russie, ce sera seulement sur le plan d’une plus grande intensification de la coopération bilatérale.
Il en sera de même dans les autres sphères de coopération, par exemple, dans le domaine économique et commercial. Durant plusieurs années, le niveau de nos relations dans ces sphères retardait sensiblement sur nos possibilités. Mais dernièrement la situation s’est améliorée. Les accords de coopération dans le développement de l’infrastructure de transport, comprenant la participation des sociétés françaises à la construction d’une autoroute express Moscou-St. Petersbourg et d’une ligne de TGV, envisagent des travaux pour IO milliards de dollars. Je tiens à mentionner aussi, poursuit Valentin Dvinine, l’accord de partenariat, signé en décembre dernier par la compagnie russe GAZPROM et GAZ DE FRANCE, qui garantit les livraisons du gaz russe en France jusqu’en 2O3O dans des volumes plus importants qu’aujourd’hui.
La liste des exemples de coopération efficace franco-russe pourrait être allongée. Mais je pense que ce qui vient d’être dit est suffisant pour voir que les perspectives de cette coopération sont fort prometteuses. Et ce n’est pas un heureux concours de circonstances, mais le résultat de la politique pratiquée avec esprit de suite par Paris et Moscou. Parlant début janvier dans la capitale française à la traditionnelle rencontre de Nouvel An avec des représentants du corps diplomatique, le président Chirac a déclaré que le développement du partenariat stratégique avec la Russie restera la sphère prioritaire de la politique étrangère française. Cette position est aussi celle de Moscou. Je dirai pour conclure, écrit notre observateur, que cette aspiration réciproque répond aux intérêts des deux pays et à ceux de la paix et de la sécurité dans le monde.
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