Les tentatives de réviser l’histoire sont vouées à l’échec

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La Commission du gouvernement estonien pour la sécurité a rendu secrètes les données sur la réinhumation de la dépouille des soldats soviétiques péris en affranchissant Tallin des nazis en septembre 1944.
La Commission du gouvernement estonien pour la sécurité a rendu secrètes les données sur la réinhumation de la dépouille des soldats soviétiques péris en affranchissant Tallin des nazis en septembre 1944. La dépouille des soldats sera réinhumée après les fouilles de la fosse commune et l’identification au cimetière militaire aux confins de la capitale estonienne.
Certes, tout ce qui est lié à la période soviétique de l’histoire du pays irrite les autorités estoniennes. On pourrait sans doute réfléchir aux aspects positifs et négatifs de l’histoire. Or, si le nom même de l’URSS suscite une haine pathologique fondée sur la peur devant les « barbares russes », aucun argument ne s’avère convaincant. Cependant, ceux qui ont été qualifiés de « barbares » par les Estoniens et dont la dépouille gît au centre de la capitale estonienne ne sont pas seulement des Russes ethniques. Les représentants de plusieurs nationalités, notamment les Estoniens, y sont ensevelis.
Les Estoniens n’aiment pas les symboles soviétiques. Cependant, force est de reconnaître que la mentalité d’Etat estonienne est atteinte d’une crise profonde. Elle s’appuie sur la russophobie et n’a rien à voir avec les réalités. Les autorités estoniennes luttent contre le passé qu’il est impossible de changer en essayant de présenter l’Estonie comme une victime du régime communiste car le statut de victime suppose certains avantages matériels et moraux, estime l’analyste Vladimir Brouter :

Régler les comptes au passé soviétique, telle est la tâche de l’administration estonienne. Le premier ministre qui a été en Estonie soviétique chef d’une section au Comité régional du parti affirme maintenant que tout ce qui s’est produit à cette époque doit être effacé de la mémoire du peuple. L’administration estonienne est prête à appliquer les mesures les plus dures pour laisser entendre qu’il faut mettre fin à l’histoire qui nous unit. Par crainte de protestations des organisations des anciens combattants et des citadins, l’administration a rendu secrets tous les documents et actes liés à la réinhumation.
Certes, l’administration estonienne ne saura rester indifférente à l’attitude pas du tout unanime envers ces actes. Or, elle emploie, à son tour, des méthodes barbares. Les autorités soviétiques ont essayé d’effacer en une certaine période les monuments au passé révolutionnaire. Nous en avons vu les conséquences. La vie démontre qu’il n’est possible de désapprouver une idée qu’en invoquant une autre. Les tentatives de réviser l’histoire sont vouées à l’échec. Il faudrait tirer les enseignements du passé pour évoluer.
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