L’UNION EUROPEENNE ENTEND RESOUDRE INDEPENDAMMENT LES QUESTIONS TOUCHANT LA DEFENSE

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L’Union Européenne entend résoudre indépendamment les questions touchant la défense continentale. Formellement cette idée traduit l’aspiration à promouvoir l’intégration européenne.
L’Union Européenne entend résoudre indépendamment les questions touchant la défense continentale. Formellement cette idée traduit l’aspiration à promouvoir l’intégration européenne. D’un autre côté, c’est la volonté de jouer un rôle plus autonome en politique mondiale. En tout cas, d’ agir sans se retourner sur Washington, où le problème de sécurité européenne est souvent interprété de façon trop unilatérale, considère notre observateur Alexandre Vatoutine.
Ce sont justement les problèmes, discutés par les ministres de la Défense de l’UE à leur rencontre informelle de deux jours dans la ville française de Deauville. Elle a pour menu l’examen du problème de formation d’un système de défense unifié de l’UE. L’expert pour des problèmes militaires Alexandre Pikaev a raconté à notre correspondant ce que cela signifiait pour le continent :
L’idée de doter l’UE d’une aile militaire forte est chère avant tout à la France, soutenue par l’Allemagne, la Belgique et plusieurs autres pays. Ils considèrent que sans cela l’UE ne saura jamais réaliser une pleine intégration et former une communauté qui jouerait en politique internationale un même rôle que les Etats-Unis.
De cette façon, malgré les déclarations sur la solidarité atlantique, l’Europe de l’Ouest aspire à avoir son propre appui militaire. La France, pays président en exercice de l’UE, compte sinon résoudre ce problème, du moins accélérer ce processus. On peut comprendre Paris. Déjà à l’époque du président De Gaulle ce pays s’est retiré des structures militaires de l’OTAN à cause précisément de l’hégémonie des Etats-Unis. Maintenant que la communauté européenne est crée, les Français tiennent une chance de mettre en œuvre l’idée d’une intégration militaire de l’Europe sans les Etats-Unis.
Cette aspiration s’explique encore par le fait que ces derniers temps les Américains font promouvoir leurs plans militaires en Europe et dans le reste du monde sans même consulter leurs alliés de l’OTAN. On peut rappeler à ce propos la décision d’installer des éléments de leur bouclier antimissiles en territoire de la République Tchèque et de la Pologne. Tout cela se faisait sans consultation des principaux membres de l’Alliance atlantique pour être présenté ensuite, sous la pression de Washington, comme une décision commune. En dépit de la tentative de la Maison Blanche de « ne pas déballer son linge sale », à Berlin et à Paris, comme dans d’autres capitales, on a pris très mal ce que les Américains avaient entrepris ces démarches sans informer leurs partenaires.
On peut évoquer, de même, la situation avec l’intervention militaire en Irak, quand la France et l’Allemagne n’ont pas soutenu leur allié américain. La solidarité atlantique n’est pas, donc, aussi cohérente, comme on s’efforce de le présenter à Washington. Surtout sur fond des erreurs de calcul stratégiques globales de l’administration américaine en Irak et en Afghanistan. D’ailleurs, la crise financière mondiale en cours indique que l’Europe également voit l’avenir comme un monde multipolaire, libre de domination, en politique et en économie.

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