LA PIRATERIE AU LARGE DE LA SOMALIE PREND DE L’ENVERGURE

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La situation dans la région de la Corne d’Afrique s’est brutalement aggravée ces derniers jours. Les attaques des pirates somaliens sont devenues plus fréquentes malgré les efforts de la communauté internationale. On doit constater avec regret que la lutte en mer s’acharne et on n’arrive pas, pour le moment, à la faire fléchir, estime notre observateur Aleksander Vatoutine.
Les brigands ont reçu, ces derniers jours, une rançon de 2,5 millions de dollars pour avoir libéré le tanker norvégien Bow Air et ils ont même tenté de combattre les forces spéciales françaises qui a réussi à libérer l’yacht de plaisance « Tanite ». La situation de Richard Phillips, capitaine du tanker américain Maersk Alabama, a évalué d’une façon plus dramatique. Comme il était pris en otage, ce sont les forces spéciales américaines qui s’en sont occupé. Par ailleurs, c’est le président B. Obama qui a donné l’ordre de libérer le capitaine. Elles l’ont libéré, elles ont tué 3 pirates et en ont capturé un. Il parait qu’il sera jugé aux Etats-Unis, car la Justice somalienne est trop indulgente envers ces citoyens.
Le tribunal de la région somalienne semi-autonome Puntland a condamné 15 pirates à 3 ans de prison. On n’est pas certain qu’ils écopent leur peine jusqu’au bout. Les autorités trouveront toujours des circonstances atténuantes, d’autant plus que la Somalie n’existe pas depuis longtemps comme un Etat uni et la piraterie est la seule source de revenus pour beaucoup de ses habitants. La guerre civile dure depuis 17 ans. Les Fores de l’Unité Africaine assurent un armistice fragile dans le pays. D’après notre expert Vladimir Choubine, directeur adjoint de l’Institut d’Afrique de l’Académie des sciences de la Russie, c’est seulement par des efforts consolidés de la communauté internationale que la situation pourrait se transformer.
Une simple concentration des forces ne donnerait rien. Il faut que la situation en Somalie se transforme radicalement. Ce n’est possible que si les puissances mondiales coopèrent étroitement avec l’Union Africaine qui représente une force réelle, capable de pacifier le pays.
Serguei Maksimov, spécialiste de droit international, a donné son avis à la Voix de la Russie :
Puisque on n’a pas réussi jusqu’à ce jour à créer le mécanisme qui assure l’imminence de la punition des pirates, ils réagissent peu à la violence. Les mesures économiques seraient un instrument plus efficace, quoi que plus onéreux. Si la Somalie s’était transformée instantanément en un Etat industriel avec une forte économie et un management efficace, il n’y aurait pas de place pour les pirates. Mieux encore, les pirates d’hier pourraient s’occuper avec plaisir de quelque chose d’utile : de la gestion de l’Etat ou de la culture des bananes.
Cependant, les pirates ne désarment pas. Au contraire, ils attaquent au large de l’océan, loin des eaux territoriales somaliennes. En plus des forces spéciales, on doit recourir aux moyens diplomatiques et économiques qui ne seraient pas peut-être aussi efficaces mais non moins prometteurs.
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