REFLECTIONS EN MARGE: L’ENJEU DE L’EUROPE

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Dans mon commentaire précédent sur la reprise de la coopération entre la Russie
Dans mon commentaire précédent sur la reprise de la coopération entre la Russie et l’Otan j’ai appelé les auditeurs européens à ne pas se faire trop d’illusions quant à la possibilité d’un idylle immédiat entre l’Occident et la Russie. Or, à ma grande surprise c’est en Russie que je suis tombé sur des manifestations d’un optimisme exagéré. Comme par exemple la conviction exprimée lundi par Boris Gryzlov, speaker de la Chambre basse de l’Assemblée fédérale, que Moscou et Washington sont condamnés à «réamorcer» leurs relations car, selon lui, il n’existe aucune alternative à cette contrainte.
J’aurais bien aimé partager l’enthousiasme de M. Gryzlov, mais je pense que les contradictions objéctives de la réalité internationale devraient nous inciter à une sage prudence. Surtout quand on sait que certains experts russes sont persuadés qu’une éventuelle adhésion à l’Otan de l’Ukraine encouragée par Washington conduirait inévitablement «à une grande guerre» tandis que les autres estiment que la Russie doit privilégier avant tout sa coopération avec l’Europe et non avec les Etats-Unis.
Mais il n’y a pas qu’en Russie qu’on est partagé sur la vocation et le rôle de l’Europe, de la Russie et des Etats-Unis dans l’équilibre géopolitique mondial. Selon Josef Braml, expert de l’Association allemande de politique étrangère, l’Europe et surtout l’Allemagne soupçonnent non sans inquiétude qu’une éventuelle entente entre Washington et Moscou pourrait laisser les pays européens en dehors des arrangements russo-américains.
Je ne mentionne ces quelques détails – parmi tant d’autres – que pour démontrer que même dans la supposition que la visite de Barack Obama à Moscou sera couronnée de succès total ses résultats ne sauront pas devenir une panacée capable de résoudre tous les problèmes qui existent actuellement dans le triangle américano-russo-européen. Dont avant tout celui de sécurité européenne compromise ces derniers temps par l’intention des Etats-Unis d’installer leur système antimissiles en Europe Centrale comme par le conflit russo-géorgien.
C’est pourquoi je donne raison à Mme Dora Bakoyannis, ministre grecque des Affaires étrangères qui préside actuellement l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe, qui estime que la tâche primordiale de l’OSCE consiste à restaurer la confiance entre tous les membres de cette organisation dans le cadre de ce qu’elle appelle d’ores et déjà «processus de Corfou». Car c’est surtout dans le cadre d’un tel dialogue que l’Europe a des chances de bâtir sa sécurité censée engager aussi bien les Etats-Unis que la Russie.
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