LE ROLE DE LA RUSSIE DANS LE REGLEMENT DU PROBLEME AFGHAN NE CORRESPOND PAS ENCORE A SES INTERETS ET POSSIBILITES

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La Grande Bretagne et l’Allemagne ont invité à organiser avant la fin de l’année une conférence internationale de l’ONU sur l’Afghanistan.
La Grande Bretagne et l’Allemagne ont invité à organiser avant la fin de l’année une conférence internationale de l’ONU sur l’Afghanistan. Le politologue Alexeï Arbatov estime qu’il faut modifier le rôle de la Russie dans le règlement du problème afghan.
Le Premier ministre Gordon Brown et la chancelière Angela Merkel ont bien choisi le moment de leur initiative conjointe sur l’Afghanistan. Des élections auront prochainement lieu dans l’un et l’autre pays, et la campagne militaire afghane qui n’a que trop duré devient de moins en moins populaire partout dans le monde. Les effectifs des forces armées de la coalition internationale en Afghanistan ont atteint presque IOO mille hommes. Selon les initiateurs de la conférence, elle doit avoir pour objectif de réduire ce contingent. Il est également envisagé de transmettre toute la responsabilité pour la sauvegarde de la sécurité aux autorités afghanes. Commentant cette situation, le politologue russe Alexeï Arbatov a déclaré :
La situation sera très dangereuse. Si l’on se retire tout simplement, il y aura une tentative de retour au pouvoir des talibans, de rétablissement complet d’Al Qaida avec son infrastructure, ce qu’on ne saurait évidemment admettre. La Russie souhaite sincèrement éviter le retour des talibans au pouvoir, mais pour le moment, son rôle ne correspond pas à ses intérêts, ni à ses possibilités. Elle a une immense expérience de la première guerre des années 8O en Afghanistan, une expérience négative à bien des égards, mais qui peut s’avérer fort utile. Si la partie septentrionale de l’Afghanistan est placée sous le contrôle de l’Organisation du Traité de sécurité collective, que dirige la Russie, on pourra contrecarrer plus efficacement le trafic de stupéfiants qui a augmenté de mille 5OO % depuis le début de l’opération internationale. La sauvegarde de la stabilité dans le Nord afghan demandera un nouveau format des rapports entre l’OTAN et l’OTSC. Il est temps que la Russie avance cette initiative.
Selon Arbatov, si la conférence envisagée ne s’acquitte pas de cette tâche, sa réunion sera tout simplement une manœuvre politique, visant à calmer l’opinion publique de l’Europe et à donner l’espoir que la guerre afghane n’est pas interminable.


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