UN REGARD SANS FRONTIERES:Nul n’est parfait. Au micro notre correspondant en France Anton Nikolski.

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De temps en temps l’opinion russe revient sur le problème de népotisme issu des vieilles traditions de non démocratie. On parle des épouses des hauts fonctionnaires qui en peu de temps se transforment en modèle de performance dans le business.
De temps en temps l’opinion russe revient sur le problème de népotisme issu des vieilles traditions de non démocratie. On parle des épouses des hauts fonctionnaires qui en peu de temps se transforment en modèle de performance dans le business. L’exemple le plus éclatant est celui de Mme Batourina accusée par ses détracteurs de bénéficier de contrats préférentiels dans la capitale russe, en raison de ses liens familiaux avec le maire Iouri Loujkov. On parle des enfants de l’élite qui, très jeunes, siègent dans les conseils d’administrations des corporations d’Etat ou des banques. Comment se sont-ils retrouvés à leurs postes?
Pour plus de clarté dans ce domaine, extrêmement opaque, la société civile cherche, sans trop de succès, des mécanismes de contrôle. En attendant, les concernés s’y opposent, comme ils peuvent, en considérant toute demande de précision comme une ingérence dans leurs vie privée, tandis que l’opposition politique qualifie le favoritisme de vestige, de survivance archaique, et fait immanquablement appel à l’expérience du monde occidental : « en Occident cela ne serait jamais arrivé ».
Le scandale autour du fils du président français infirme ses représentations idéalistes et montre que malheuresement nul n’est parfait. Je précise. L'élection vraisemblable de Jean Sarkozy, le fils cadet du Président de la République, à la tête de l'EPAD, l'établissement public chargé de l'aménagement du quartier d'affaires de la Défense, a suscité en France une intense polémique. Et il y a de quoi.
Traditionnellement mus par la passion de l'égalité, par le refus de l'injustice, les français sont choqués par le fait. Ils trouvent choquant qu’un garçon agé de 23 ans puisse être nommé à la tête d’un établissement aussi important alors qu’il n’a pas encore terminé ses études. Les analystes, de leur part, trouvent bizarre qu’en pleine crise, exposé à plusieurs polémiques (dont celle de l’affaire Mitterrand et de l’affaire Clearstream), le président Sarcozy se crée un nouveau problème. En a-t-il besoin aujourd’hui et pourquoi cette insistance ? Deux sociologues qui ont pris la parole dans les pages du journal le Monde proposent leur mot de l’énigme. Pour Michel Pinçon et Monique Charlot, Nicolas Sarkozy est un homme politique qui marque une différence avec la classe dominante traditionnelle : dans son cas, son appartenance se voit. Dès la nuit du Fouquet's, au soir de son élection, il brûle les étapes dans ses ambitions – dont également celle de créer une lignée – et n’a aucun complexe de le montrer. On est donc face à un népotisme particulier, disent les sociologues, celui de nouveau riche
N’est-ce pas, un phénomène qui est courant en Russe, ajoutons-nous à propos. Sauf qu’en Russie l’esprit clanique du pouvoir et le favoritisme avec pour conséquence la promotion fulgurante des enfants des élites, ne sont pas encore l’objet de critiques publiques à grande échelle. Pour dire vrai, les toutes premières personnes n’ont pas donné de prétexte en la matière… Tandis qu’en France selon un sondage CSA publié par Le Parisien, près de deux Français sur trois (64%) sont hostiles à la candidature de Jean Sarkozy à la présidence de l'Epad. Même à droite. L’affaire est à suivre.
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