LA GUERRE EN AFGHANISTAN : QUI LA MÈNE ?

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« L’Afghanistan continue de déchainer des passions : les gens comprennent qu’en prenant des décisions concernant ce pays le président Obama montre sa façon d’aborder d’autres problèmes mondiaux plus importants.
« L’Afghanistan continue de déchainer des passions : les gens comprennent qu’en prenant des décisions concernant ce pays le président Obama montre sa façon d’aborder d’autres problèmes mondiaux plus importants. Sous ce rapport, l’Afghanistan est une guerre classique, menée par autrui ». Cette conclusion a dernièrement été tirée par le professeur de l’Université de Boston Andrew Bacevitch, qui a signé un article dans « The Boston Globe ».
Il se peut que les grandes priorités de la politique étrangère de Barack Obama deviennent claires prochainement. Concrètement, il s’agit de la future stratégie des Etats-Unis et de leurs partenaires atlantiques dans l’Hindou-Kouch, embrasé par des combats. Comme annoncé précédemment, le général Stanley McChrystal, commandant de l’ISAF (Force Internationale d’assistance à la sécurité) a demandé d’augmenter le contingent en Afghanistan d’au moins 4O mille hommes. Obama réfléchit, et cette attente devient oppressante sur les deux rives de l’Atlantique. La décision, que prendra le président, deviendra, croit-on, la plus importante depuis son installation à la Maison Blanche.
Comment sera-t-elle ? Ce n’est pas clair. Par contre, on sait que le Secrétaire Général de l’OTAN Anders Vogh Rasmussen a déjà proposé aux membres de l’Alliance d’augmenter leurs contingents armés dans l’Hindou-Kouch. Au cours de la rencontre des ministres atlantiques de la Défense à Bratislava, les 22 et 23 octobre, il sera question des chiffres concrets. Quant à la Maison Blanche, elle voulait d’abord attendre le résultat des présidentielles du 2O août en Afghanistan. Comme de nombreuses irrégularités ont été couvertes, un recompte de voix a eu lieu, et il a été décidé d’organiser en novembre un deuxième tour du scrutin. A bord de l’avion qui l’emmenait à Tokyo, le chef du Pentagone Robert Gates a déclaré le 2O octobre que l’administration de Barack Obama ne devrait pas attendre le résultat définitif du vote et qu’il lui fallait décider sur le champ de l’envoi des forces supplémentaires en Afghanistan. « Nous ne pouvons pas rester les bras croisés », -a-t-il résumé son idée.
Il s’agit évidemment moins de la Maison Blanche que des alliés atlantiques des Etats-Unis. Cependant, selon le professeur de l’Institut russe de l’analyse politique et militaire Anatoli Tsiganok, ces alliés ne sont pas pressés de marcher tranquillement dans le sillage de leur grand partenaire.
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Les Américains veulent que le poids de la responsabilité incombe à tous les pays de l’OTAN, a-t-il déclaré. Cependant, d’après les informations, diffusées depuis 2 ou 3 ans, les alliés atlantiques sont également las de cette guerre. La majorité des Européens se demandent déjà à qui profite cette guerre.
En effet, il est peu probable que la guerre soit remportée par les mains d’autrui. Mais en matière de rétablissement d’une vie normale en Afghanistan, dans le sens large du terme, les mains d’autrui ne seront pas superflues. Anatoli Tsiganok estime que la Russie pourrait participer à la modernisation du système d’approvisionnement en eau, à la reconstruction des entreprises, construites encore à l’époque soviétique, et à la pose de voies ferrées, ce dont l’Afghanistan a surtout besoin. Quant aux invasions armées, elles n’ont jamais été payantes.


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