FAUSSE ALERTE

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Une nouvelle crise dans les relations Russie – OTAN ou une tempête dans un verre d’eau? Pendant les deux jours qui ont précédé la réunion ministérielle du Conseil Russie – OTAN qui devait avoir lieu ce vendredi à Bruxelles on penchait plutôt vers la version dramatique de ce dilemme. Cela au point de prétendre que cette rencontre n’aura pas lieu.
Cette impression s’est formée après une déclaration quelque peu alarmiste de Dimitri Rogozine, représentant de la Russie auprès de l’OTAN qui a prétendu mardi que la délégation canadienne a bloqué l’adoption à la réunion ministérielle d’une série de documents déjà concertés. Il est allé même jusqu’à affirmer qu’il y aurait au sein de l’OTAN une faction qui cherche à saboter la reprise de la coopération entre Moscou et l’Alliance atlantique.
Cette constatation était d’autant plus inquiétante qu’une annulation éventuelle de la rencontre des ministres des Affaires étrangères de la Russie et de l’OTAN les aurait replongés dans l’atmosphère assez hostile qui présidait à leurs relations après la guerre en Géorgie en août 2008. Cependant les réactions à Moscou et à Bruxelles ont été beaucoup moins dramatiques qu’on pouvait l’imaginer.
Les deux capitales ont immédiatement désavoué les informations, selon lesquelles le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov s’abstiendrait de venir à Bruxelles, le Canada a a assuré que ses remarques «d’ordre technique» sur le contenu des documents ne poursuivaient aucunement le but de bloquer la discussion, et en definitive la réunion ministérielle a eu lieu.
Il n’en demeure pas moins que le contenu conceptuel des documents et surtout de celui sur le perféctionnement du système de sécurité européenne suscite les divergences entre les interlocuteurs. La version russe de ce document est basée sur les thèses essentielles du projet du Traité de sécurité européenne que le président Medvedev a proposé tout récemment à ses collègues occidentaux. Or, le Canada soutenu par la Grande-Bretagne et les trois pays baltes a proposé une autre formule de cette discussion que ces pays préfèrent considérer comme un supplément au format de l’OSCE.
Cette vision des choses ne peut pas être acceptée par Moscou qui pense surtout à une dimension militaro-politique de la sécurité européenne. A son tour l’Europe donne à la sécurité une notion beaucoup plus large y compris le climat, la migration, stabilité de développement etc. Cependant ces deux positions apparemment divergentes ne sont pas incompatibles. Ce qui les unit c’est le fait que la Russie comme l’Alliance atlantique commencent à réaliser que le système de sécurité européenne a besoin d’une nouvelle conception.
Et c’est déjà en soi un point de départ, car c’est dans les discussions que la vérité naît.
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