Plus de 15 pourcents de la population lettone n'ont pas pu prendre part aux élections législatives. Des centaines de milliers d'habitants de la république ayant le statut de « non-citoyens », subissent la discrimination et sont privés de droit électoral. L'organisation internationale de défense des droits de l'homme « Le monde sans nazisme » a fait attention à ce fait. Dans la déclaration diffusée par elle, les élections au parlement letton sont appelées « antidémocratiques ».
Des centaines de millers de gens, surtout des russophones, se rapportent à la catégorie de « non-citoyens ». Ils ont été privés de la citoyenneté après la sortie de la Lettonie de l'URSS en 1991. Et cela malgré le fait que la plupart d'entre eux sont nés dans la république ou bien vivent là depuis 20-30 ans. En Lettonie, il y a la discrimination d'après l'appartenance ethnique. Ses initiateurs poursuivent des buts politiques, estime le directeur général du Centre de l'étude de l'espace postsoviétique Alexei Vlassov.
La situation en Lettonie au cours de 20 ans, depuis son indépendance, peut être caractérisée comme un nationalisme caché. La cause est simple et claire. Des forces conservatrices, celles de droite, qui sont au pouvoir dans ce pays, n'auraient pas eu de chances réelles d'avoir du succès aux élections si les non-citoyens y avaient accès.
Autrement dit, sans la ségrégation, sans la séparation du pays d'après le principe ethnique, sans la violation des droits d'une partie importante de la population du pays, le régime actuel aurait peu de chances de rester au pouvoir. Voilà pourquoi les autorités cherchent à ne pas permettre des changements.
Nombreux sont ceux qui trouvent la situation en Lettonie contre-naturelle. Pourtant, tout reste inchangé. A Riga, on a l'habitude de faire la sourde oreille aux recommandations des instituts européens. Et ses auteurs n'avaient pas de possibilité, ou de désir de mettre en pratique les recommandations. Pourtant, l'État letton a besoin de changements. Non seulement parce que la discrimination massive d'après le principe ethnique met en doute la conformité de la Lettonie au statut d'un Etat européen. Mais aussi parce que le nihilisme juridique est contagieux. Aujourd'hui, des non-citoyens subissent une discrimination, demain, d'autres habitants de Lettonie peuvent en devenir l'objet.